Cardani
500 Grand Prix - 1968
Clone de MV

En 1968, la MV Agusta d'Agostini fait la loi en GP 500. Depuis deux ans, il s'agit d'une trois cylindres plus compacte et légère que l'ancienne quatre cylindres. Après le retrait de Honda, en 1967, le plateau n'est plus constitué que de vieux monocylindres anglais, et sa domination totale fait des envieux. Parmi eux, Carlo Savarè et Daniele Fontana, deux techniciens reconnus : le second commercialise sous son nom des freins à tambour réputés qui équiperont bien sûr la Cardani.

Autant puiser aux bonnes sources
La machine qu'ils conçoivent ressemble beaucoup à la MV : l'architecture du moteur est la même, avec ses cylindres inclinés à 30° vers l'avant et son entraînement de distribution par cascade de pignons en bout de vilebrequin. L'allure même du cadre est similaire, et seule la couleur jaune et quelques rondeurs permettent de distinguer les deux machines. Surtout, la géométrie de l'engin a été adaptée aux desideratas de son pilote désigné, Jack Findlay.

Une géométrie en avance sur son temps
Celui-ci a toujours été partisan d'une forte prépondérance du poids sur l'avant, notamment en faisant fabriquer des cadres spéciaux pour y loger ses moteurs, et la Cardani place son moteur plus en avant que la plupart des motos de l'époque. Les fonds pourtant vont manquer pour développer cette machine, qui ne courra jamais. Sagement, Fontana et Findlay préfèreront ultérieurement construire sous le nom de Jada leur propre partie cycle autour d'un moteur Suzuki TR 500, en respectant toujours cette géométrie qui préfigurait les tendances des années quatre-vingt.

3 cylindres 4 temps refroidis par air - 498 cm3
 (62 x 55 mm) - 75 ch à 13 000 tr/min - 2 ACT et 4 soupapes par cylindre - 3 carburateurs Ø 32 mm - Allumage batterie/bobine - Boîte 7 rapports - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante à 2 combinés - Freins à tambour - Pneus
 3.00 x 18" et 3.50 x 18" - 145 kg - 260 km/h.

En ressemblant à la MV, la Cardani espérait au moins s'en approcher, mais l'éternel "nerf de la guerre" l'en a empêchée