Mondial
250 bicylindre Grand Prix - 1956
L'impasse du twin

Depuis le début des championnats du monde en 1949, la firme Mondial partage avec MV-Agusta une domination totale en 125 cm3. NSU est bien venu les chatouiller de 1953 à 1955, mais le titre par marque n'a jamais échappé à l'une ou l'autre des Italiennes. L'appétit vient en mangeant, et Mondial décide de s'attaquer à la catégorie supérieure. MV l'a fait en 1955, et son monocylindre, dérivé du 125, a d'emblée décroché le titre.

Premier faux pas
En voulant trop bien faire, l'ingénieur Drusiani commet une énorme maladresse avec cette première 250 Mondial bicylindre de 1956, en accouplant côte à côte deux 125. L'engin est puissant, mais il est pointu, délicat à exploiter, lourd et encombrant, comme en témoigne la ligne de chaîne très désaxée de notre petite photo. A son guidon, Tarquinio Provini ne parvient à aucun résultat, et Lino Tonti est appelé en urgence pour dessiner un autre twin… Il l'emportera chez Bianchi puis Paton car Mondial, échaudé, ne voudra plus entendre parler de bicylindre et fera dessiner par Drusiani, pour la saison 1957, un tout nouveau monocylindre à double arbre à cames en tête entraînés par cascade de pignons.

Réussite totale… mais trop tard
Moins puissantes (29 ch), plus compactes (120 kg), et confiées à Sandford (champion du monde 125 sur MV en 1952), Provini et Sammy Miller, les 250 monos s'offrent un triplé au championnat du monde 1957. Gilera, Guzzi et Mondial se retirent alors de la compétition pour raisons économiques et Provini aura sa revanche en 1958 sur une 250 MV… twin. La 250 twin puis sa refonte totale avaient coûté fort cher à Mondial.

Bicylindre 4 temps refroidi par air - 248 cm3
 (53 x 56 mm) - 35 ch/10 000 tr/min - Double ACT entraîné par arbre et couple conique - Allumage par magnéto - Boîte à 6 rapports - Transmission par chaîne - Cadre double berceau tubulaire - Suspensions av. télescopique, ar. oscillante - Freins av. et ar. à tambour - 140 kg - 220 km/h

La saison 1956 s'annonçait euphorique pour Mondial. Un peu trop : la 250 twin sera un désastre et sa chaîne très écartée du pneu arrière donne une idée de son encombrement