Werner

217 cm3 - 1898

La première "Motocyclette" était une traction

Cet espèce de vélosolex arachnéen, que ses créateurs baptisèrent "La Motocyclette", est  un monument historique. Bien que dûment breveté et d'usage exclusivement réservé aux Werner, le nom allait s'imposer sans tarder face à bien d'autres appellations telles que Motobicyclette, Petrocyclette,etc.

La barbe en feu…

Michel et Eugène Werner, émigrés russes, arrivent à Paris à la fin du siècle. Inventeurs et hommes d'affaires avisés, il déposent quelques brevets concernant les appareils photo et de projection. Leur première moto aurait été construite en 1897 sur la base d'un moteur dû à Hippolyte Labitte et placé à l'arrière. L'expérience n'est guère concluante et les frères Werner présentent au salon du cycle, en décembre de la même année, leur "Motocyclette" où le moteur est cette fois disposé au-dessus de la roue avant. La Motocyclette, lancée à grands renforts de publicité et construite à Levallois, sera vendue à plus de 4 000 exemplaires de 1898 à 1901. L'utilisation n'était pourtant pas sans problèmes. Avec l'allumage par tube incandescent et le carburateur à évaporation, la moto prenait feu à la première chute, aspergeait d'huile son pilote et incendiait sa barbe…

Version finale

On n'arrête pas le progrès. Le nouveau modèle 1898 est muni d'un allumage à pile et rupteur et les succès s'accumulent, dont un Paris-Amsterdam couvert avec succès… et l'aide des pédales ! Cette version, présentée au salon 1899, a des volants d'inertie internes et une curieuse admission qui passe par la branche du guidon. Une poignée tournante assurant l'ouverture de l'orifice d'entrée d'air!

Monocylindre 4 temps - 217 cm3 (62 x 76,2 mm)  0,75 ch/11 200 tr/min - Soupape d'admission automatique, soupape d'échappement latérale - Carburateur à léchage - Allumage pile-bobine-rupteur -  Graissage par barbotage - Transmission directe par courroie cuir sur la roue avant - Cadre type vélo - Frein unique à patin sur roue ar. - Poids total
25 kg, moteur 10 kg - 35 km/h.

La Werner remporta le Concours de l'exposition internationale de 1900, les Paris-Bordeaux, Paris-Berlin et End to End anglais  de 1901. Elle est la meilleure moto de son temps.