Adler
125 cm3 M125 - 1952
Production : 1951 - 1956
À la poursuite de la DKW 125 RT
À l'instar de beaucoup d'autres en Europe, son usine ayant été détruite, Adler doit repartir de zéro après-guerre. Ils pensent d'abord à relancer la fabrication de machines de bureau (machine à écrire...) et de voitures, comme dans les années 30, mais, devant la demande croissante de deux-roues motorisés économiques, un prototype est mis à l'étude. Pour être en conformité avec les limitations de cylindrée imposées à l'Allemagne par les alliés après l'armistice, il ne cube que 60 cm3. Cette restriction levée, c'est un 100 cm3, premier de la série M, qui est présenté en octobre 1949. Son cadre double berceau robuste, son moteur fiable et sa ligne attrayante vont en faire un succès. Elle est suivie par la M125 à la fin de 1951 pour répondre à la demande des concessionnaires et des clients en attente d'un modèle plus puissant capable de rivaliser avec la DKW 125 RT.
Deux modèles bien conçus
Les M100 et M125 partagent la même conception et ne diffèrent que dans des détails. Elles sont équipées d'un monocylindre deux temps à piston plat et balayage Shnürle et la boîte de vitesses à trois rapports n'est pas derrière le moteur, mais sur la gauche. L'arbre primaire est la prolongation du vilebrequin. La 125 n'est pas qu'un réalésage de la M100, puisque les cotes d'alésage x course passent de 50 x 50 mm à 54 x 54 mm, des cotes carrées qui deviendront un grand classique. Le bloc est installé dans un cadre double berceau. La suspension avant est à roue poussée avec un court bras oscillant, des ressorts hélicoïdaux et des amortisseurs à friction réglables à l'aide de grosses molettes de chaque côté. La suspension arrière est coulissante sans amortie. Cadre et fourche sont plus robustes sur la 125. Les freins à tambour sont latéraux sur la 100, centraux et plus gros sur la 125. Le réservoir en U est bizarrement fixé sous le tube supérieur du cadre et dispose par conséquent de deux bouchons de remplissage. Un coffre à outils fermé par un couvercle chromé est installé entre les deux moitiés. Même si ce n'est pas une opération que l'on réalise tous les jours, il faut sortir le moteur du cadre pour démonter le réservoir. Il fait 7 litres sur la M100, avant d'adopter la version 12 litres de la M125 en 1955. Les deux montures sont proposées en noir ou rouge et les jantes sont chromées de série. Esthétiquement, la 125 se reconnaît grâce à ses pneus et garde-boue plus larges et un coffre sur le côté droit masquant la batterie et intégrant le Klaxon. Sur la 100, ces deux accessoires sont simplement fixés sur des supports.
Succès au rendez-vous avant la crise
La M100 est un succès et s'écoule à 35 000 exemplaires en 8 ans. Proposée à 875 DM à sa sortie, elle est moins chère quune NSU 98 Fox à 1085 DM. La M125 à une carrière plus discrète avec 5 500 exemplaires vendus en 4 ans. Elle coûte 1185 DM à son lancement en 1951, ce qui la place légèrement au-dessus de la DKW 125 RT à 1135 DM ou de la NSU 125 Fox à 1100 DM. Malheureusement, la crise de la moto qui sévit en Europe à la fin des années 50 n'épargne pas Adler, qui arrête la fabrication des M100 et M125 en 1956 et du reste de la gamme à la fin de 1957.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 98 (50 x 50 mm) et 123 cm3 (54 x 54 mm) 3,75 ch à 4 800 tr/min et 5.6 ch à 5 100 tr/min, puis 6,8ch à 5750 tr/min - Carburateur Bing ou Amal - Allumage volant magnétique 6V 30W - Lubrification par mélange - Boite 3 vitesses Embrayage à sec monodisque - Transmission finale par chaîne sous carter étanche - Cadre double berceau tubulaire - Fourche à roue poussée et amortisseur hélicoïdal - Suspension arrière coulissante sans amortie - Freins à tambour, av. 125mm et ar. 120 mm (M100) ou 150 mm et 125 mm (M125), - Pneus av. et ar. 2,5 x 19'' (M100) et 2.75 x 19" (M125) - 98 kg - 70 et 88 km/h.
Un grand classique du renouveau allemand de l'après-guerre pour concurrencer la toute puissante DKW 125 RT.