Alcyon
350 cm3 Super Sport Gyroflex Bridier Charron - 1933
La 1ere moto au monde à boite automatique
Le rêve de la transmission automatique est né en même temps que la moto ou presque, avec de multiples systèmes de courroies à poulie variable... mais toujours commandées. On lit souvent que la première tentative de boite de vitesses automatique baptisée "Fluid Wheel" a été présentée par BSA au salon d'Earls Court en novembre 1933. Semi-auto est plus exact, car la BSA était bien équipée d'un convertisseur de couple hydraulique, mais il ne jouait le rôle que d'embrayage progressif et était accouplé à une boite préseléctive Wilson à 3 rapports et engrenages épicycloïdaux (très utilisée à l'époque par Daimler et aussi connue sous ce nom) actionnée par un petit levier tout à fait manuel au guidon.
Un tout petit peu plus tôt au salon de Paris de 5 au 15 octobre 1933, Alcyon présentait une 350 équipée de la révolutionnaire nouveauté du fabricant de boites français réputé : Bridier Charon : la Gyroflex.
Un système vraiment ingénieux
Il s'agit véritablement de la première boite de vitesses entièrement automatique adaptée à une moto, une conception très ingénieuse qui combine les fonctions dun convertisseur et celles dun différentiel. À lintérieur du boitier dun différentiel, des aubages baignant dans lhuile sont rendus solidaires des satellites, ce qui freine plus ou moins la rotation de ceux-ci et donc de lunique planétaire sur lequel ils engrènent.
Théoriquement le système est idéal et son autre avantage est sa compacité avec une boite ronde d'à peine 125 mm de diamètre pour la modeste puissance de 12 ch cette 350.
Gloire éphémère sur le papier
Jamais, sans doute, autant de journaux divers, comme le Génie Civil, Omnisport, La semaine automobile et quelques autres, ne s'étaient autant étendus sur une nouvelle et prometteuse technologie apparue sur une moto. Dans Moto Revue, Max End y signera une longue présentation et même un essai complet et dithyrambique d'une Alcyon à soupapes latérales ainsi équipée et vaillante survivante des longs essais de l'usine. Hélas, bien qu'il semble y avoir eu quelques ventes, elles restèrent ultralimitées et on n'en connait aujourd'hui aucune survivante complète, seulement une boite Gyroflex que son collectionneur montera peut-être un jour sur une 350 Alcyon.
Les performances n'étaient sans doute pas aussi bonnes que le laissaient croire les présentations et Alcyon a abandonné le projet. Née trop tôt, la Gyroflex n'a pas rencontré son public et son rendement n'était sans doute pas si parfait qu'il fut écrit. Il n'empêche que ce dispositif assisté par les technologies modernes pourrait avoir un bel avenir.
Il faut aussi rendre hommage à Alcyon qui eut le courage à de nombreuses reprises de s'investir dans de nouvelles technologies, comme ce fut aussi le cas avec la 500 Blocvis de 1930 à bloc moteur et transmission par arbre.
En 1938, la marque apportera un dernier progrès à son haut de gamme avec un semi-bloc moteur à transmission primaire par chaîne duplex et boite 4 vitesses commandée par sélecteur.
Moteur Zürcher monocylindre 4 temps refroidi par air - 346 cm3 (70 x 90 mm) - 12 ch/ 2000 tr/min - 2 soupapes culbutées et double échappement - Boite Bidier Charon Gyroflex - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Cadre simple berceau interrompu - Suspension avant à parallélogramme - Pneus 3,50 x 19" - Freins à tambour - 95 kg -
Il semble ne pas y avoir de survivante complète de la rarissime Alcyon automatique Gyroflex, mais les fabuleuses et inépuisables archives le BNF/Gallica nous permettent de vous la présenter au salon de Paris en 1933. À noter que le schéma de fonctionnement en bas à gauche que l'entrée et la sortie de boite sont de chaque côté, alors qu'elles sont concentriques sur la version moto montée sur l'Alcyon.