American
375 cm3 4HP Model 12 "Red Streak" - 1912
Un vrai faux fabricant de motos
Fondée en 1909 à Chicago, American Motor Cycle Co. est le fabriquant des American. À ne pas confondre avec American Cycle Manufacturing, regroupement de constructeurs qui a produit de 1901 à 1905 une moto vendue sous les labels Columbia, Monarch, Cleveland, Rambler, Tribune, Crescent et Imperial (ouf), avant de passer dans le giron de Pope. Il existe aussi la American Motor Co. à Brockton (Massachusetts), fusion des deux pionniers Marsh et Metz, qui confectionne les M.M. à partir de 1906, puis les Eagle suite au rachat de la marque en 1913.
American fait son marché chez Thiem, Yale et Armac
American se contente de rebadger des motos d'autres constructeurs avec parfois quelques particularités, ce qui pourrait prouver un éventuel assemblage en interne. Dès 1912, American propose cinq monocylindres de 3 à 5 HP venant de chez Thiem. S'ajoutent ensuite des Yale et au fil du temps, avec de nombreuses combinaisons possibles, comme souvent à l'époque outre-Atlantique : à soupape d'admission automatique ou latérale, avec ou sans boîte de vitesses dans le moyeu arrière, allumage par batterie bobine ou magnéto... En 1912, la gamme s'enrichit dans un dernier sursaut d'un modèle bicylindre en V de 7 HP dont le moteur semble émaner de chez Excelsior et d'un nouveau monocylindre "dessiné" par Musselmnan, le président de la compagnie. Il est gravé Musselman Motor, mais la ressemblance avec un Yale ne laisse que peu de doutes sur sa provenance.
Model 12 "Red Streak": économique, mais dépassée dès sa sortie
Enfin, le modèle présenté en photo, lui aussi introduit en 1912, vient de chez Armac, une société fondée à Saint-Paul dans le Minnesota en 1904, avant de déménager à Chicago en septembre 1905. Il a la particularité d'avoir le réservoir d'essence, constitué d'un gros tube cylindrique, intégré au cadre. L'huile est quant à elle dans le tube arrière du cadre. Le reste est plutôt obsolète avec un moteur à soupape d'admission automatique et l'absence de boîte de vitesses et d'embrayage. Seul un levier sur le côté gauche du réservoir permet de détendre la courroie, plate ou en V au choix, à l'arrêt. L'allumage se fait par bobine avec une grosse batterie cylindrique derrière le tube de selle, mais une magnéto est aussi disponible. Il n'y a pas de frein avant et le frein arrière par rétropédalage suit les standards américains du moment. La frêle fourche avant est du type Hardtle à roue poussée, comme les Harley ; elle n'a qu'un ressort en extension et de deux en compression. Cette moto, dite Model 12 "Red Streak" 4HP, est proposée à seulement 150 $ en 1912, le modèle le plus onéreux de la gamme étant à 250 $. Prix surprenant, puisque la Armac la moins coûteuse est à 185 $ ! Mais cette dernière à un embrayage Eclipse et une puissance annoncée de 4,5 HP. L'American est donc probablement une Armac de 1911. Une Harley Davidson est à 200 $ et une Flanders 4HP, alors un des monocylindres les moins chers du marché, est à 175 $. de la même manière que pour beaucoup de petits fabricants aux États-Unis, la première moitié des années 1910 est fatale. American, comme Armac d'ailleurs, disparaît dans le courant de l'année 1912.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air - 376 cm3 - 4 HP - Soupape d'admission automatique et d'échappement latérale - Carburateur Armac ou Heitger - Allumage magnéto Splitdorf - Lubrification par pompe - Pas de boîte de vitesses ni d'embrayage - Transmission finale par courroie plate ou en V - Cadre simple berceau tubulaire - Fourche avant à roue poussée - Pas de suspension arrière - Freins ar. par rétropédalage de marque Eclipse - Pneus av. et ar. 23 x 2,5'' - 70 kg
Une American de 1912, qui est en fait une Armac rebadgée. Les exemplaires survivants de la marque sont très rares aujourd'hui.