La citation d'Antoine Lavoisier "Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" s'applique bien au Gnome Rhône de 250 à 350 cm3 de la période 1928-1935. Pour parler de la CM2, nous allons donc remonter à la 250 E3 présentée au salon de Paris en octobre 1928.  

Cette 250 E3, première moyenne cylindrée à 4 temps dans la gamme, dispose d'un bloc moteur à carter humide avec un graissage sous pression par pompe à engrenages, un embrayage multidisque en bain d'huile et une boîte de vitesses à 3 rapports, le tout installé dans un cadre double berceau en tube d'acier sans soudure brasé dans des raccords en acier forgé. Une augmentation de l'alésage de 63 à 69 mm portant la capacité à 306 cm3 donne naissance à la M1 de 4 chevaux en avril 1929. Il faut ensuite attendre le salon de Paris en octobre 1930 pour voir apparaître la CM1, première 350 à distribution culbutée de la marque. Les différences avec la M1 sont minimes. La cylindrée de 343,2 cm3 grâce à l'augmentation de l'alésage à 73 mm et le haut moteur, bien sûr. Pour la partie cycle, ce ne sont que des détails, comme des freins plus gros ou des leviers différents. Au salon d'octobre 1932, alors que la concurrence propose des modèles économiques en réponse à la crise, comme Terrot avec la gamme légère LG, Gnome Rhône fait l'inverse avec les M2 et CM2, extrapolées des M1 et CM1 qui restent au catalogue. La M2 avec l'alésage de 73 mm est maintenant une vraie 350. De nombreuses modifications démarquent les nouveaux modèles des anciens. Les plus importantes concernent le moteur avec un remplacement des roulements de vilebrequin à double rangée de billes par des roulements à aiguilles, tandis que  la partie cycle reçoit une nouvelle fourche avant type Webb et un cadre différent, ce qui permet d'installer la batterie et la boîte à outils derrière le tube de selle. La CM2, modèle super-sport, est donnée pour 115 km/h, conte 95 km/h pour la CM1. De nombreuses options sont disponibles en supplément, comme un équipement électrique complet avec éclairage et avertisseur pour 600 F, un porte-bagage (pour la CM2), un rétroviseur, un tableau de bord, un siège passager ou le chromage des roues, réservoir et garde-boue. 

Gnome Rhône ne fait pas mentir sa réputation de constructeur de motos fiables et bien conçues, mais chères. Le tarif au 6 octobre 1932 donne la M1 à 4100 F, la CM1 à 5100 F, la M2 à 4700 F et la CM2 à 5650 F. Pour comparaison, la Terrot 350 HLG à soupapes latérales est à 3975 F, une HSST culbutée à 4975 F. M1 et CM1 disparaissent dans le courant de l'année 1933 et M2 et CM2 en 1935, remplacées dans la gamme par les 350 Major au printemps 1935 et Super Major à l'automne, toutes deux avec un cadre en tôle emboutie comme les grandes.