Entre Lyon, Grenoble et Saint-Étienne, se sont établies quelques-unes de nos plus grandes marques motocyclistes, mais aussi une foultitude d'assembleurs pour qui ce Triangle d'or est un paradis. On y trouve à sa porte, fonderies, décolletage, chaudronnerie et tous les fabricants d'accessoires et d'ensembles mécaniques nécessaires. LSN est l'un de ces petits ateliers qui, bien que fabricant de vélo, ne fera même pas lui-même ses parties cycle au moins pour les premiers assemblages, les parties cycles complètes prêtes à être motorisées, avec fourche type Webb, réservoir d'essence entre tubes, réservoir d'huile et boîte à outils seront fournies par la toute jeune maison stéphanoise AYA, plus tard célèbre pour ses freins.

La manufacture fondée en 1898 à Saint-Étienne par Jacques Louison  produit alors des vélos, mais aussi des cadres et des accessoires sous la marque Louison. La marque L.S.N., trigramme du nom LouiSoN, apparaît dès 1920. Sous l'impulsion de J. Monnier les premières motocyclettes sont proposées dès 1924 et, en mars 1926, la raison sociale devient Cycles Louison J. Monnier successeur, fournitures générales pour cycles.

Des publicités annoncent une 250 à moteur Moser et une 350 motorisée par Zurcher, toutes les deux quatre temps à soupapes culbutées et aux tarifs de 4800 et 5800 F. Des motorisations JAP ou Blackburne sont disponibles sur demande. Il s'y rajoute bientôt des Hellessen 175 à Moteur Moser à soupapes en tête et des 250 et 350 avec des Zurcher ou Moser. Les réclames font aussi état d'une 500, sans plus de précision. Elles sont vendues au fil des ans sous les marques L.S.N, Hellessen ou Louison, avec plaque de cadre J. Louison. Le modèle présenté est un des tout premiers 350 équipé d'un Moser, comme en atteste sont numéro de moteur 0001P. C'est un monocylindre 4 temps culbuté moderne à culasse plate, bien conçu et fiable. L'arbre à cames, commandé par cascade de pignons, et les tiges de culbuteur sont disposés à l'arrière du cylindre. Le vilebrequin, la tête de bielle et l'arbre à cames tournent sur galets et roulements. Cylindre et culasse sont maintenus par 3 tirants. La bielle est ajourée et la jupe du piston jouit de six trous de graissage. Il est accouplé à une boîte 3 vitesses Bridier Charron type C.  Plus tard, des boîtes Burman seront aussi utilisées. 

Les motos produites par J. Louison n'ont pas beaucoup d'atout pour sortir du rang et la taille et les moyens de l'entreprise impliquent une diffusion locale forcément confidentielle. Le modèle entre tubes est vendu jusqu'en 1929 avant d'être remplacé par une version à réservoir en selle avec moteur Moser culbuté de 250 type L Luxe, des 350 et 500 latérale avec JAP type U, une 350 à bloc Chaise de 350 type S et une 350 avec un Blackburne latéral type I ou culbuté sur demande, de même que pour la 500. Parmi les clients de la Louison, on trouve les sociétés Fonlupt, installée à La Clayette (71) et Dobro, à Nevers (58), qui se contente de contremarquer les 175 et 250 B1 à moteur Moser. La fabrication de moto semble s'arrêter en 1933. À l'exception d'une une BMA à moteur Sachs, en 74 ou 98 cm3, à boîte 2 vitesses, sortie en 1932 et dont la production se prolonge jusqu'environ 1936. Curiosité sur cette BMA : le carburateur est indiqué comme étant un Louison SA. Après-guerre, la marque vend des cyclomoteurs, et ferme définitivement le 12 mars 1954.