Merlin
350 cm3 DG 3.50 - 1983
Succès rapide, originalité, mais manque d'argent
Ignacio Bulto travaille au bureau d'étude de Bultaco, la marque créée par son père, Paco Bulto, en 1958. Lorsque ce dernier perd le contrôle de la société en 1980, Ignacio fonde Merlin dans un petit atelier lui appartenant à Vilanova i la Geltrú avec l'aide de Pedro Arpa. La jeune marque commence par construire des mini-motos, des modèles faciles à développer et pouvant être mis rapidement sur le marché, tout en débutant l'étude d'une nouvelle moto de trial.
Bien née
Pour développer et piloter le prototype dessiné par Ignacio Bulto, Merlin recrute en 1981 Juan Freixas, ancien pilote d'usine Ossa. À partir de 1982, le service compétition sera aussi renforcé par la présence de Josep Paxau, talentueux ingénieur et futur artisan des Gas Gas et Jotagas. Les débuts de la nouvelle moto se font au trial indoor de Barcelone en février 1982 et la production commence à la fin de l'année, sous le nom de code DG 3.50. Devant l'absence de moteur spécifique au trial sur le marché (JCM aura le même problème) Merlin choisit de travailler avec un bloc Cagiva modifié : rapport de boîte, embrayage et cylindre aux ailettes plus petites différent. Seul l'assemblage est réalisé en interne, le cadre étant construit par un sous-traitant. La Merlin avec son gros 350 est à contre-courant d'une tendance à la baisse qui débute dans le monde du trial en Italie avec Fantic et sa 200 Professionnal. La norme va bientôt être des motos plus légères avec des moteurs d'environ 250 cm3. Cette première version est produite de 1982 à 1984 et elle remporte le championnat d'Espagne 1984 avec Lluis Gallach. En 1985 sort la DG 3.50 Gallach Replica. Elle a toujours une suspension arrière à double amortisseur, alors que le monoamortisseur commence à faire son apparition chez la concurrence, mais elle innove avec des jantes à bâtons à 6 branches en aluminium et un moyeu en magnésium. L'habillage est différent et moins anguleux. Avec 300 à 350 exemplaires construits, c'est un succès pour la Merlin. Gallach et Freixas finissent premiers et deuxièmes du championnat d'Espagne. La gamme trial est maintenant complétée d'une 125 DG7, elle aussi à moteur Cagiva, d'une 50 DG2T pour les enfants et d'une 350 DG Cresta pour la randonnée. La DG 3.50 est vendue en Italie sous la marque Cagiva.
Des innovations trop tardives
La moto est entièrement redessinée pour 1986 : la DG 3.50 FIUS (Full integrated Unischock System). Elle est équipée d'une suspension arrière monoamortisseur, de jantes à trois branches, d'un ensemble selle & réservoir fourni par Acerbis et de disque de frein sur les deux roues. Le cadre, simple berceau dédoublé sous le moteur avec deux tubes supérieurs sous le réservoir, est nouveau lui aussi. La partie arrière amovible est en Dural. L'échappement est constitué d'un curieux double silencieux disposé verticalement au-dessus du moteur, en dessous de la colonne de direction. Le français Pascal Couturier termine 6e à son guidon u Championnat du monde en 1987.
Fin de règne
La dernière évolution est la DG 3.88 de 1988. Le moteur est toujours le 350 avec un nouvel ensemble réservoir et selle abaissant l'assise de 7 cm. Comme Couturier l'année précédente, Eddy Lejeune termine 6e du Championnat du monde. Mais la moto n'est plus au niveau. Dans un comparatif Moto Revue en date du 25 février 1988, les pilotes sont unanimes pour dire que la Merlin est ''trop lourde et plus adaptée au trial d'aujourd'hui''. Il est trop tard pour Merlin, devant le refus des investisseurs d'injecter plus d'argent pour le développement, la marque et le stock sont rachetés par Gas Gas qui cartonne depuis quelque temps en trial avec la 325 Halley. La DG 3.88 est construite en petite quantité jusqu'en 1990 avant l'arrêt définitif de la production.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 341,8 cm3 (80 x 68 mm) - Carburateur Dell'Orto ø 28 mm - Allumage électronique - Lubrification par mélange - Boite 5 vitesses - Embrayage multidisque à bain d'huile - Transmission finale par chaîne - Cadre simple berceau tubulaire dédoublé sous le moteur - Fourche avant télescopique Bétor, débattement 173 mm - Suspension arrière par bras oscillant et double amortisseur Bétor, débattement 115 mm - Freins avant et arrière à tambour ø 110 mm - Pneus av. 2,75 x 21'', ar. 4,00 x 18'' - 90 kg
La première version de la Merlin DG 3.50 est très classique avec ses freins à tambour et sa suspension arrière à double amortisseur. Seul son habillage anguleux lui donne un peu d'originalité. La DG 3.50 Fius en vignette est beaucoup plus radicale avec ses jantes à bâtons, ses freins à disque et son curieux échappement.