Jusqu'à la fin des années 20, les Monet Goyon sont motorisées soit par des Villiers deux temps pour les petites cylindrées, soit par des MAG 350 et 500 semi-culbutés pour les motos de tourisme et culbutés pour les sportives. Le premier moteur maison est présenté en 1930 sur le modèle MG35. C'est un bloc de 350 cm3, suivi d'une 250, avec une boîte 3 vitesses de conception moderne qui souffre malheureusement de quelques problèmes le privant du succès. C'est au salon à l'automne 1933 que Monet Goyon introduit la série L, une gamme de 350 et 500 cm3 aux cylindres inclinés de 15° sur l'avant dessiné par Raymond Guiguet. 

Sur un bas carter identique, le haut est soit latéral pour les modèles L de tourisme, soit culbuté pour les LS sport. Les 350 (4HP) prennent les codes L4 et LS4 et les 500 (5HP) les codes L5 et LS5. Elles sont suivies rapidement par les 250 L3 et LS3. La conception est classique pour l'époque avec un embiellage massif, cylindre et culasse en fonte, simple arbre à cames et piston en alliage léger avec deux segments. Les tiges de culbuteurs sont protégées par un carter en aluminium sur le côté droit. Les soupapes forment un angle de 80° et sont rappelées par deux ressorts hélicoïdaux. Les culbuteurs à l'air libre sont montés sur roulements à aiguille. Retour en arrière, par contre, pour les boîtes de vitesses maison séparées à 3 rapports pour les 350 et 4 pour les 500. La finition comprend des silencieux cylindriques chromés, un robuste porte-bagage et des carters en tôle d'acier pour protéger les transmissions primaire et secondaire. Comme pour la concurrence, les options sont nombreuses avec possibilité d'avoir un compteur, un tan-sad, des rétroviseurs, une finition chromée, des commandes par poignée tournante, un éclairage électrique alimenté par une Dynamo et une batterie 6V... Tous ces modèles ont leur équivalent chez Koehler Escoffier, la LS4 devenant KLS4. 

Les succès sportifs et commerciaux sont au rendez-vous, mais le marché de la moto s'effondre dans les années 30. Pour tenter de coller au plus près à la demande, l'évolution de la LS4 est constante et des variantes apparaissent, que ce soit vers le haut ou vers le bas de gamme. En 1935 est proposée la LS4S Super Sport avec un moteur plus puissant, des ressorts de soupape en épingle, un piston à trois segments, une boîte 4 vitesses, un carter de transmission primaire en aluminium coulé et un réservoir festonné. Elle est accompagnée en 1936 de la LS4C qui dispose en plus d'une pompe à huile double débit. Comme Terrot avec la gamme légère des LG ou Peugeot avec sa 220 cm3 P110, Monet Goyon présente la série "Populaire" à la fin de 1935 pour réduire les prix. Un moteur de LS4 dans un cadre de 250 donne la LS4P. Le terme "Populaire", jugé péjoratif, est rapidement remplacé par "Publicitaire" au début de 1936. Cette même année, Monet Goyon propose en option une suspension arrière coulissante adaptable. En 1937 reste au catalogue la ALS4, mixe entre l'ancienne LS4 et le moteur et la boîte 4 de la LS4S. La LS4P devient PLS4 avec au choix une boîte 3 ou 4. Pour 1938, l'appellation LS4 est reprise. Les culbuteurs sont maintenant enfermés, mais les ressorts de soupape toujours à l'air libre, le sélecteur au pied et la suspension arrière sont de série et le carter de transmission primaire en aluminium est étanche, la chaîne baignant dans l'huile. Une LS4L Luxe apparaît, mais le luxe ne s'applique qu'à la finition, puisqu'elle ne dispose pas du sélecteur au pied et de la suspension arrière. La PLS4 est encore là en version 3 ou 4 vitesses. La gamme reste identique pour 1939 et la fabrication des modèles culbutés s'arrête avec la guerre.