Monet Goyon
100 cm3 D2 - 1937
BMA de luxe
Les grands constructeurs ne se précipitent pas après la création de la catégorie BMA en 1925. Les motos de grosse cylindrée se vendent bien avec de bons bénéfices, alors pour quoi faire de la BMA à faible marge ? Il faut attendre le début des années 30 et l'effondrement des chiffres de ventes consécutif au krach de Wall Street pour que tout le monde s'y mette. Pour mémoire, une BMA doit faire moins de 30 kg, 100 cm3 et ne pas dépasser les 30 km/h. Elles peuvent être conduites sans permis et ne sont pas immatriculées. C'est à la fin de 1931 que Monet Goyon présente la MG10 (K10 chez Koehler Escoffier) pour investir la catégorie. La firme mâconnaise qui développe alors une gamme de motos à moteur maison reste fidèle au Villiers pour ses 100 cm3. Cette première mouture monovitesse est secondée à partir de 1932 par la M11 à boîte 2 rapports et prend le nom de M10 en 1933. M10 et M11 existent aussi en version "dame" à cadre ouvert.
30 km/h
en magasin seulement !
En 1936 naissent les S1 et S2 mono et 2 vitesses., équipés du nouveau moteur Villiers T41 à piston plat et balayage Schnürle, version mâconnaise du Villiers Junior Mk II-F anglais. Les côtes de 50 x 50 sont identiques, mais l'alimentation par quatre transferts, les deux échappements et la culasse hémisphérique le rendent très performant. Les BMA sont vendus avec un bridage sur la lumière d'admission et sur le carburateur, ce qui leur permet de ne pas dépasser les 30 km/h lors de l'homologation. Un agent ou concessionnaire peut facilement les débrider et les S1/S2 atteignent les 60 km/h. Une version S3 à boîte 3 vitesses complète la gamme en 1937.
Une gamme pour tous les goûts
Déjà 5 BMA dans la gamme, et Monet Goyon en rajoute 2 au salon 1936 avec les D1 et D2 (KD1 et KD2 chez Koehler Escoffier) qui n'existent qu'en version à cadre ouvert. La motorisation choisie est le Villiers des M10 / M11 avec son simple échappement, sa culasse détachable, un piston à déflecteur, monovitesse avec débrayage pour le D1 et 2 rapports pour le D2. Un très large réservoir chromé forme capot et protège le pilote des projections d'huile. D1 et D2 sont des BMA vendus de série avec éclairage et rétroviseur et les versions Luxe ont un garde-boue plus enveloppant doté de bavolet et un phare plus gros. Le D2 dispose de pneus de 60 de large au lieu de 55. Les options sont nombreuses : béquille à 20 F, porte-bagages à 25 F, émaillage réservoir et garde-boue en couleur (voir photo) pour 65 F et 10F de plus pour des garde-boues chromés. Un D3 à boîte 3 vitesses sort en 1939, puis un D2L ''Luxe'' en janvier 1940. Ce dernier est fabriqué jusquà la fin de l'année avant que la guerre ne mette fin à la production. En 1937, le prix des BMA Monet Goyon s'échelonne de 1920 F à 2745 F, pour respectivement les deux extrêmes M10 et S3. Les D1 et D2 sont à 2035 et 2400 F, des prix tout à fait concurrentiels. Les BMA chez Motobécane coûtent entre 1 970 F pour un B1V2 monovitesse et 2665 F pour un B1V2 ''Grand routier kick 3 vitesses''. Le B1V2 ''Grand Routier 2 vitesses'' concurrent direct du D2, est à 2470 F
Moteur Villiers M1S monocylindre 2 temps simple échappement refroidi par air - 98,18 cm3 (50 x 50 mm) - 2 ch à 3 250 tr/min - Allumage par volant magnétique - Lubrification par mélange - Boite 2 vitesses - Embrayage multidisque - Transmission finale par chaine - Cadre ouvert simple berceau tubulaire - Fourche à parallélogramme haubanée - Pas de suspension arrière - Freins avant et arrière à tambours - Pneus av. et ar. 600 x 60 - 30 kg - 30 km/h.
La Monet Goyon 100 D2, ici dans sa version luxe de à garde-boue enveloppant, gros phare et option chrome et crème à filets bleus, est sans conteste l'une des BMA à cadre ouvert la plus attrayante de son temps.