Il est parfois bien pratique de pouvoir distribuer sa production sous deux marques différentes. On peut ainsi toucher de nouveaux points de vente sans trop froisser le réseau existant ou solder discrètement des modèles difficiles à écouler.

Paul Martin, propriétaire des établissements lyonnais New Map, va ainsi par deux fois vendre des motos sous son propre nom.  Les motos New Map équipées de moteurs suisses MAG sont en effet fort chères aussi Paul Martin présente-t-il au salon d'octobre 1930 et sous label Paul Martin, les 350 ZS3 et 500 ZS5 équipées du moteur Zürcher à soupapes culbutées et la ZT3 à soupapes latérales. Elles sont proposées aux prix respectifs de 5895 F pour la 350, soit 800 F de moins que la New Map OHV5 à moteur MAG, et 6495 F pour la 500, 1000 F moins chère que l'OHV5 à moteur MAG. 

La marque Paul Martin qu'on pensait disparue en 1932, ressucite en 1935 alors que les affaires de New Map vont bien mal. La marque lyonnaise vient en effet de supprimer six modèles de sa gamme, en 175, 250 et 350, mais aussi les 350 BYS3 et 500 BYS5 équipées du beau semi bloc moteur développé pour New Map par une autre marque lyonnaise, Ultima. Paul Martin réutilise donc son label éponyme pour commercialiser en 1935, la BYS5 en réutilisant l'appellation ZS5 et équipée de ce moteur Ultima-New Map.

Conçu par Fernand Fargeton, le responsable technique de Ultima , ce moteur créé pour New Map est aussi élégant qu'astucieux et relativement économique à construire. Le bas moteur en L abrite les entraînements par engrenages de la dynamo sur l'avant et de la magnéto MEA sur l'arrière. Les soupapes sont commandées par des tiges et des culbuteurs totalement enclos. Le carter moteur se prolonge au-dessous par une longue semelle-réservoir d'huile qui sert de support à glissière pour la boîte de vitesses et assure ainsi un parfait alignement de la chaîne primaire. Nombre de journaux le qualifieront du coup de semi-bloc moteur. Il n'y a pas de pompe à huile, le graissage s'effectue par barbotage. Côté transmission, la chaîne primaire est totalement enclose dans un carter étanche en aluminium. Après l'abandon par New Map de ce moteur en 1936, Ultima le reprendra à son compte et le montera sur ses modèles de la série YB en 350 et 500 cm3.