Le début des années 30 est marqué pour toute l'industrie par une crise économique mondiale venue des États-Unis et qui ne tarde pas à se répercuter en Europe. Les constructeurs ne réagissant pas assez vite vont sombrer et une des solutions sera de se lancer dans la petite cylindrée utilitaire plus à la portée des bourses modestes. Joseph Chapolard, fondateur de Radior, mise alors sur la Bicyclette à Moteur Auxiliaire, la BMA, imitant en cela les plus grands comme Motobécane ou Peugeot, tout en gardant une gamme de motocyclettes.

Les premières BMA sont directement dérivées de la bicyclette , un domaine où Radior excelle. Le premier modèle d'une longue lignée est présenté au Salon de Paris en octobre 1930 : il s'agit de la Radiorette type CC. Avec son cadre de vélo renforcé, son réservoir suspendu, son moteur Chaise à transmission par courroie et sa petite fourche à parallélogramme, elle imite fortement la Motobécane 100 B1 de 1929 ! Elle est secondée rapidement par un modèle à chaîne et peut être équipée d'un moteur Aubier & Dunne et d'un cadre ouvert pour les dames.

Le bon succès de la Radiorette pousse Radior à étudier et proposer dès 1932 un moteur maison. Il s'agit du moteur Nervor type B dont toutes les parties mobiles sont enfermées sous un carter étanche : volant d'inertie et embrayage compris. Il est disponible en monovitesse ou équipé d'une boîte deux vitesses intégrée au bloc, la transformation pouvant toujours se faire après coup. Début 1933, Radior présente un nouveau moteur, le type C. Plus économique à fabriquer, de dernier a un volant d'inertie et un embrayage à sec extérieurs. Il est disponible uniquement en monovitesse et les deux moteurs continuent leur carrière en parallèle jusqu'en 1936. Les BMA ainsi équipées sont proposées suivant les années sous diverses présentations, dont les modèles à cadre dame. Les RN 1B et 2B (Radior Nervor type B à 1 vitesse et Radior Nervor type B à 2 vitesses) disparaissent fin 1936, mais la RN 1C (Radior Nervor type C) est encore au catalogue saison 1938, alors que sont déjà présentées les nouvelles BMA type D, qui sont de véritables petites motos à boîte deux ou trois vitesses.

Le modèle présenté ici est un des tout derniers RN1C luxe de fin 1937 ou courant 1938. Malgré son côté utilitaire, la présentation est flatteuse avec ses jantes et son réservoir chromé décoré. Son moteur Nervor type C l'entraîne à 35 km/h environ, l'éclairage électrique par dynamo est une option, mais béquille et porte-bagage sont de série.