Royal Sport
250 cm3 JAP - 1929
Au royaume des assembleurs stéphanois
On l'appelait le Triangle d'or, entre Saint-Etienne, Lyon et Grenoble. Une région où foisonnaient les petites usines et fabricants de cadres, de moteurs, de pièces diverses et d'accessoires. Un paradis pour les assembleurs qui voulaient créer une marque de moto sans avoir l'usine ni de réelle fabrication à assurer. Il suffisait de faire son marché et d'assembler, sous son label, bien sûr.
Il en est ainsi de Royal Sport, la marque des Ets Devaux, rue Daumesnil à Paris. L'usine de Saint-Étienne mentionnée dans certains documents du constructeur et qui fabrique les Royal Sport est sise au 20, rue Richard, soit la même adresse que GAM (Groupes et Accessoires pour Motocyclettes des Ets Ribourt & Cie.), un accessoiriste fort d'une large gamme de cadres, simple ou double berceau, réservoirs et accessoires divers. La comparaison avec les éléments utilisés sur les Royal Sport de 1928-29 ne laisse aucun doute.
Débuts en fanfare en 1928
L'avantage des assembleurs est qu'ils peuvent faire leur marché n'importe où. Royal Sport débute ainsi en fanfare en 1928 avec pas moins de 6 modèles qui font appel à 5 marques de moteurs et 4 de boîte de vitesses différentes. La première née apparaît en juin 1928 avec cette 250 type A à moteur JAP. Elle se double bien vite de la 350 B, identique à la cylindrée près, d'une 175 cm3 à moteur Massardier et 2 vitesses, d'une 175 D motorisée par Aubier-Dunne avec une boite 3 GM, d'une 500 G à moteur JAP à soupapes latérales accouplé à une boîte Staub et enfin d'une 500 SC équipée du bloc-moteur Chaise à ACT et boite 3. En 1929, Royal Sport présenta même en grande pompe dans Moto Revue son dernier modèle homologué. Il s'agit d'une 500 cm3 type V équipée du moteur KCT à cylindre incliné et ACT de Koehler Escoffier, provenant d'un rachat de 8 de ces mécaniques après le dépôt de bilan de Raymond Guiguet.
Dans Royal Sport, il y a sport
La petite marque ne fit pas mentir son nom avec une belle médaille d'or de Leroy au Paris-Les Pyrénées-Paris en juillet 1929 au guidon de la 250 ici présentée. En mai de la même année Fourrier finit 16e du Bol d'Or en 350 cm3 avec une Royal Sport à moteur Pauvert à distributeur rotatif. Enfin, au GP de France 1930 à Montlhéry, Philippe Maillard Brune se classe 3e en 175 cm3 encore avec un moteur Pauvert à distributeur rotatif.
Moteur JAP 4 temps monocylindre refroidi par air - 249 cm3 (64 x 76 mm) - Allumage magnéto - Graissage sous pression par pompe mécanique - Carburateur à 2 manettes - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - Boite 3 vitesses GM (Gras & Maignan à Lyon), commande par levier au réservoir - Embrayage multidisque à sec garnitures liège - Cadre simple berceau interrompu en tubes brasés - Suspension avant à parallélogramme type Webb - Freins av. et ar. à tambours latéraux - Réservoir 8 l - 85 kg (135 kg toute équipée au pesage du Paris-Les Pyrénées-Paris 1929) - 80 km/h.
Pile et face, je n'ai pas résisté à un photomontage pour montrer La Royal Sport 250 A et son côté attelé au sublime side-car dijonnais CG de Charles Gautherot modèle à pointe dite "Bordinio".