Socovel
125/200 cm3 carénée - 1953
La mode des motos habillées
Convaincus par l'électrique, les frères Limelette avaient étudié un moteur plus puissant alimenté en 12 volts pour l'après-guerre et différentes variations, dont un triporteur, un chariot de transport pour les usines et une sorte de voiturette de golf. Des utilisations qui sont aujourd'hui courantes, mais Socovel était malheureusement trop en avance sur son temps et peu aidé par les batteries de l'époque, ses engins seront tués dans l'uf par le retour de l'essence en vente libre. Réactifs, les frères Limelette se retournent sans tarder vers des motos légères plus conventionnelles.
Passage à l'essence
La production de motos commença avec des moteurs Villiers pour une moto de 125 cm3, et un vélomoteur 98 cm3 monovitesse. En 1949, le catalogue s'élargit avec un modèle Villiers 200 cm3 à fourche télescopique hydraulique due à Socovel et une suspension arrière coulissante. En 1951, s'y ajoute un modèle à moteur CZ 150 cm3. Le coût des moteurs d'Europe de l'Est était alors bien inférieur à celui des Villiers britanniques, ce qui permettait un prix de vente très attractif.
La grande mode des motos carrossées
La majorité des constructeurs européens cèdent dans les années 50 à la vogue des motos totalement carrossées, et Socovel ne fait pas exception à la règle. Sa moto classique se double d'une version carénée à petites roues de 14" (ou scooter à grandes roues, comme vous voulez !) présentée au salon de Bruxelles 1951 équipée d'un moteur CZ 150.
C'est pourtant animée par des Villiers 125 ou 197 cm3 que cette moto carénée Socovel revient au salon 1952 et chez les concessionnaires. Les changements sont mineurs, un passage de la pédale de kick sous la carrosserie et un sélecteur pour actionner les vitesses à droite. Tout le flanc de la carrosserie sous la poutre centrale se soulève pour donner accès à la mécanique, qui reste d'ailleurs classiquement supportée par un simple berceau ininterrompu. Une confortable selle biplace est aussi disponible à la place de la classique monoplace à ressorts.
...et la grande crise
L'entreprise, florissante en ce début des années 50, produit 170 motos par semaine avec un effectif de 50 personnes et l'avenir s'annonce radieux, mais tout va aller de mal en pis après le décès d'Albert de Limelette. le gestionnaire de l'entreprise, son frère Maurice ne s'occupant que de la technique.
Les activités se poursuivirent néanmoins, en 1954, la gamme comprend des modèles équipés de moteurs Villiers de 100, 125 et 200 cm3, de moteurs CZ de 150 cm3 et de Jawasde 250 et 350 cm3.
Elle se complète, en 1956, par des cyclomoteurs à moteur JLO avec suspension arrière oscillante, ainsi que d'une moto à moteur Maico de 200 cm3. Socovel, comme beaucoup d'autres, ne survivra hélas pas au déclin du marché du deux roues et disparaitra après une ultime tentative de diversification avec la production de karts.
Moteur Villers monocylindre 2 temps refroidi par air - 122 cm3 (50 x 62 mm) ou 197 cm3 (59 x 72 mm) - Allumage par volant magnétique 6V 10Ah - Transmissions primaire et secondaire par chaînes - 3 vitesses par sélecteur au pied droit - Poutre porteuse en tôle dacier soudée et simple berceau interrompu supportant le moteur - Parties basses de la carrosserie articulées et soulevables - Fourche avant télescopique hydraulique Socovel, suspension arrière coulissante à ressorts hélicoïdaux - Roues rayonnées, Pneus 3,25 x 14" - Freins à tambours latéraux - 125 cm3: 75 ou 200 cm3: 90 km/h
Il manquait un porte-bagage sur la version à selle biplace du catalogue, oubli en voie de réparation si on en croit le projet en fil de fer dont est dotée la photo d'époque.