En 1931, en Suisse, la société Zehnder abandonne la production de ses petites motos deux temps qui remportaient pourtant un beau succès depuis 1924 pour revenir à ses activités premières de de tubes et de radiateur. La licence de fabrication des motos est rachetée par Alfred Gautschi et reprend sous l'égide de Maschinenfabrik Gränichen AG (MAFAG) qui gardera les Zehnder deux temps en 110, 150 et 250 cm3 au catalogue jusqu'à la fin des années 30. L'entreprise, qui distribuait déjà les Standard construites en Allemagne à Ludwigsburg puis à Stuttgart, entreprendra également de les fabriquer sous licence. 

La gamme de modèles Standard, initialement équipée uniquement de moteurs Motosacoche, s'élargit à partir de 1933 (de force à cause de l'interdiction des importations) avec les nouveaux modèles "Rex" à arbre et couples coniques. Ce très joli moteur créé à Ludwigsburg est en fait une réplique à cylindre incliné du moteur "Jubilé" des Motosacoche de compétition à ceci près qu'il est ici disponible en versions routières.

Mis sous pression par Hitler, Standard ne commercialisera pas non plus les nouvelles 850 bicylindre en V apparues en 1933 et motorisées par Motosacoche, qui ne seront vendues qu'en Suisse par Standard-Zehnder. La marque allemande déménagera à Plochingen près de Stuttgart en 1937 et arrètera définitivement sa production sur ordre du führer en 1938.

En Suisse, la production de la 500 Rex à ACT n'a pas été reprise et la 350 Rex, trop onéreuse, n'apparait plus sur le catalogue Standard-Zehnder de 1937 qui liste cette année-là 3 modèles Zehnder de 110 à 250 cm3 (sans doute restés en stock depuis 1931), 6 Standard 350, 500, 600 et 850 V twin à soupapes latérales, et les 500 et 350 culbutée à boite 4 rapports. 

C'est d'ailleurs pour tenter d'échapper au coût très élevé de la distribution par arbre et couples coniques de ce moteur que l'ingénieur suisse Regler tente, en 1939, une modification majeure de la 350 en remplaçant la complexe distribution si typique de Standard et héritée de leur modèle MAG, par un entrainement de l'ACT par chaîne duplex sous carter. Un pignon intermédiaire monté sur excentrique, et réglable de l'extérieur, assure l'ajustement de la tension.  Aucune donnée n'a été publiée pour dire si l'un des dispositifs d'entraînement de l'ACT avait un réel avantage en termes de puissance, cette KS annonce 18 ch alors que la version originale à ACT entraîné par arbre n'en affiche que 16 ch à 4800 tr/min et 160 kg, mais il est vrai qu'elle n'a pas l'habillage de celle-ci qui n'est crédité que d'un modeste 5 kg.

Cette KS 35 (K pour Kette (chaîne en allemand) ?) était également équipée d'une intéressante suspension arrière par bras oscillant et deux amortisseurs à ressorts enfermés. Cette réalisation avait été présentée au salon de Berlin de 1938, mais Standard-Allemagne n'eut jamais les loisirs de l'utiliser autrement que sur ses derniers catalogues ! La rarissime Standard-Zehnder ici présentée, sans doute l'unique survivante, est habillée d'un habillage au gout discutable, mais heureusement totalement amovible pour découvrir le très élégant modèle nu.

Après guerre, Standard fera une ultime tentative de survie avec une 250 à moteur JLO, mais l'aventure se terminera en 1952.