Emile Tendil se lance dans le commerce de bicyclettes de course ou utilitaires fournies par Automoto en 1919 dans la capitale des Cévennes à Alès. Le magasin devenu atelier d'assemblage connait un beau succès, et se lance à la fin des années 20 dans la moto avec des moyennes cylindrées à moteur Chaise, JAP ou Moser. L'usine crée une nouvelle usine en 1937 à Nîmes, où elle produit plus de 20 000 cadres par an sous labels Tendil mais aussi Cévenol, Sporting et Alérion. 

En 1951, en dépit de la solide avance prise par Motobécane et Vélosolex, Tendil commercialise son 50 cm3 à moteur VAP 4. Avec comme slogan "Pour bien pédaler, un vélo Tendil, et pour ne plus pédaler un cyclomoteur Tendilet, afin que vivent le commerce du cycle et les ouvriers nîmois. Vous n'aurez jamais de gros ennuis avec notre fabrication".

En 1956, Tendil produit environ 1700 deux roues motorisés par an, chiffre qui passe en 57, la meilleure année, à près de 5300 unités pour redescendre, 1960 à 2400 et à 261 en 1961. Le catalogue 1955 comporte 4 cyclos, du Junior Standard non suspendu à moteur VAP sans embrayage, jusqu'au Grand Luxe à fourche télescopique, freins à tambour et VAP G à 2 vitesses et embrayage à cônes. La même année naît un Tendilet mû par le nouveau 50 Myster de Le Poulain et doté d'un élégant réservoir Mottaz . Cette gamme hétéroclite typique des assembleurs comprend aussi une 125 à moteur AMC et une 175 motorisée par Aubier-Dunne. L'usine compte alors 80 ouvriers. Hélas la moto française entame une lente agonie dans cette seconde moitié des années 50 et ce sont les petites marques qui en pâtissent le plus. En avril 1957, Tendil tente de réagir avec le Pétoulet à moteur Itom et galet sur la roue arrière. Plus cher que le Solex, c'est perdu d'avance. 

En 1958, Gitane, Dilecta, Lucer, Rhonson et Tendil s'associent pour faire face à la crise et créent la Sevma (Société d'Études de Vélos à Moteur Auxiliaire) qui donnera naissance à l'élégant Vélovap.

D'aucuns disent, non sans raison apparemment, que le protestantisme affirmé des grandes marques, Motobécane et Peugeot en tête… et Tendil dans sa région nîmoises, fief des huguenots, rechignent à lancer des engins conçus essentiellement pour le plaisir avec des styles "comme en Italie", et ces moteurs à boites multivitesse que demandent tant les jeunes.

Imbattables sur les utilitaires, les grandes marques ont ainsi tardé à réagir aux rêves des jeunes avec le Peugeot BB2 en 1958 et la Mobylette Spéciale fin 1960.  Tendil s'engouffre dans la brèche en 1959, mais évidemment sans bien sentir le marché. Le Tendilet  PI-2 Sport animé par le VAP 57, quasi identique aux versions des marques concurrentes (Vap PI-2 Squale par exemple) qui ont les mêmes fournisseurs, est bien poussif, notamment dans sa version Ventoux (à transmission primaire par courroie), mais aussi avec l'Agoual à 2 vitesses qui n'aime  pas plus les côtes. Tendil réagit avec un Tendilet mû par le nouveau 50 Myster de Le Poulain et doté d'un élégant réservoir Mottaz,. Encore raté, cela ne donne au client qu'un choix cornélien entre le pas très beau et paresseux, le PI-2 à rapports seulement ou le plus puissant et élégant Tendilet Myster tristement monovitesse. Et ce ne sont pas les ventes des nouveaux 100 Camargue Sport et Tourisme à moteur ABG qui vont relancer les ventes 

Tendil tente de se racheter en distribuant sous label Caravelle les modèles à cadre coque ouvert de l'allemand Dürkopp bien plus cher que les Mobylette, Encore, un coup d'épée dans l'eau et, en 1963, Tendil, vaincu, abandonnera ses fabrications pour devenir agent Motoconfort !