Au milieu des années soixante-dix la moto semble à nouveau être prise au sérieux en France. Renault entre en 1975 dans le capital de Motobécane, qui s'implique énergiquement dans la moto en 1977, avec la construction d'une 125 de Grand Prix et l'importation des Moto Guzzi et Benelli. Pour marquer l'événement, Denis Bacholle directeur du département moto chez Motobécane et son patron Jean-Marie Birbeau décident d'engager au Bol d'Or une Benelli dont le caractère hexagonal aura été affirmé par l'adoption d'une partie-cycle française.

Cet impossible challenge à réaliser en six mois est confié à Philippe Moch, un plasturgiste réputé qui a par ailleurs établi de nombreux records en side-car. Il est assisté par Hervé Guilpin, ingénieur châssis F1, qui conçoit la coque-réservoir porteuse en tôle d’aluminium 2002 rivetée, soudée et dotée de trois cloisons internes. Elle est construite par Bob Foster ancien de Mac Laren, Bonnier et Ligier. le six cylindres italien est extrêmement large et difficile à implanter dans une moto de course. Il se tire néanmoins avec les honneurs de cette redoutable épreuve, par une architecture résolument novatrice qui inspirera directement l'année suivante la Elf conçue par André de Cortanze. L'aspect le plus spectaculaire de sa moto est un carénage en Kevlar très enveloppant au niveau des avant-bras, ainsi qu'un échappement constitué de six "spaghettis" de 1,52 m entrelacés devant le moteur, soit 9,12 m de tuyaux au total réalisés par un spécialiste de la F1 !