COCYMO
125 & 175 cm3 Sterling Sport - 1955
L'union fait la force, mais pas toujours
Pour tenter de peser face aux milliers de cyclomoteurs vendus par
Motobécane,
Vélosolex ou
Peugeot, six fabricants stéphanois décident de s'unir et fondent la COCYMO (COmpagnie du CYcle et du MOtocycle) le 21 mai 1955. Les Ets Errard apportent la marque Métropole dont les origines remontent à la fin du XIX siècle, les Ets Paul Besset la marque Racer, les Ets Rivolier Père & fils la marque Drevon (dirigée par Francisque Drevon), les Ets Picard Fayolle la marque Waranted, les Ets Valat la marque Sterling créée en 1920 et rencontrant un certain succès depuis 1952 avec le scooter à grande roue Sterva et les Ets Georges Ballandras, marques Ambassador et VBF qui proposent depuis 1948 le Cyclorev 49 cm3. Tous ont déjà tenté l'aventure du deux-roues motorisé avec plus ou moins de réussite et la COCYMO qui les agrège, va représenter environ 10 000 unités. La fabrication est concentrée dans deux usines équipées de machines modernes et la nouvelle gamme, introduite au salon de paris 1955, est constituée de 10 cyclomoteurs, 3 vélomoteurs et une moto, vendus sous les marques Cyclorev (VBF), Drevon, Métropole, Racer ou Sterling, mais aussi COCYMO.
Du neuf avec du vieux
En dehors de leurs moteurs, les 125 MC (Ydral AJ55) et 175 MC (Yral AJ57) sont identiques. Le cadre poutre est issu du scooter Sterva, ce qui explique le tube avant cintré de grosse section (59 mm). Il est renforcé par un tube de 33 mm supportant le réservoir et fermant le cadre. L'ensemble est juché sur de petites roues de 15''. Le garde-boue avant est largement flasqué et l'arrière de la moto est couvert d'un carénage en tôle typique des années 50 et récupéré en partie lui aussi du Sterva ! Il diffère dans sa forme sur la partie avant et sur l'ajout d'ouïe pour faciliter l'évacuation de la chaleur générée par le moteur. Les suspensions sont dignes d'une super-sport des années 90 avec une fourche inversée oléo-pneumatique et une suspension arrière de type cantilever (Brevetée) avec deux ressorts horizontaux, mais sans amortissement. Cadre, réservoir et selle sont rouge, le reste est émaillé gris martelé. La 125, plutôt sur la fourchette haute pour un deux temps, est vendue 143 000 F en 1956 et reste au catalogue de 1955 à 1957, la 175 de 1955 à 1956. Face à elles, la Peugeot 56 TL4 est proposée à 132 000 F et la
Monet Goyon 125 S6V40 à moteur Villiers à 135 000 F.
Un élan vite stoppé
Les choses commencent bien pour la COCYMO qui, en 1955, est le 5e fabricant français de cyclomoteurs avec 16 357 unités, mais à relativiser par rapport à la production annuelle, qui est de presque 900 000 exemplaires ! À cela s'ajoutent 1 610 vélomoteurs et 30 motos. Malheureusement, les COCYMO, bien quelles soient de qualité, ne se démarquent en rien de la concurrence. Le but du regroupement étant de standardiser la fabrication, on se demande aussi pourquoi la gamme conserve 10 cyclomoteurs ? La multiplication des marques n'aide pas non plus et perd le client. L'euphorie des débuts retombe vite et la production n'est plus que de 6 992 cyclos et 183 Vélomoteurs en 1957. De nouvelles alliances sont créé avec
Mercier, Génial Lucifer et même
Ravat, également en grande difficulté, mais rien n'y fait, COCYMO dépose le bilan à l'automne 1957. La construction reprend tant bien que mal et certains modèles sont maintenant vendus par Manufrance sous la marque
Hirondelle. Les usines ferment en 1959.
Moteur Ydral AJ55 (AJ57) monocylindre 2 temps à piston plat et balayage Schnürle - Refroidissement par air - 123,6 cm3 (54 x 54 mm) ou 174,5 cm3 (62 x 57,8 mm) - 6,8 ch à 5 000 tr/min (10,4 ch à 6 000 tr/min) - Carburateur Dell'Orto ø 18 mm ou Zénith ø 20 mm - Allumage par volant magnétique ABG ou SAFI - Lubrification par mélange - Boite 4 vitesses - Embrayage multidisque - Transmission finale par chaine - Cadre simple berceau tubulaire - Fourche avant télescopique oléopneumatique - Suspension arrière type cantilever à double ressort - Freins av. et ar. à tambours ø 130 mm - Roues de 15" - Pneus av. et ar. 550 x 85 - 80 kg - 83 km/h
S'associer était une bonne idée, mais elle fut bien peu créative et cette COCYMO, ici sous label Sterling, sans avoir de vrais défauts, est d'une affligeante banalité.