Francis Barnett
350 cm3 Pullman Model 10 - 1926
De la moto légère au bicylindre à cadre Méccano
Dans les années 1920, les moteurs Villiers étaient réputés pour leur vitesse et leur fiabilité et Francis Barnett comme, en France, Monet-Goyon qui produisait certains de ses moteurs sous licence, a établi plusieurs records du monde en 1927 avec leurs monocylindres de 175 cm3.
Francis Barnett qui s'était imposé comme l'un des plus grands fabricants de motos légères et était l'un des clients les plus importants du motoriste Villiers. Du coup, la marque lui donna l'exclusivité du bicylindre en ligne que Francis Barnett exposa au salon de Londres de 1926, sur son modèle 10 Pullman. D'une cylindrée de 344 cm3 - les mêmes cotes de 57 x 67 mm que le monocylindre de 175 cm3 - il était doté de pistons en aluminium, dun vilebrequin calé à 180° monté sur trois paliers en bronze massif, et d'une construction monobloc avec une boîte de vitesses à trois rapports et un embrayage multidisque baignant dans l'huile. La lubrification assurée par un système automatique utilisait la pression du carter pour alimenter les roulements à partir du réservoir dhuile. La configuration de ce moteur était tout à fait inhabituelle avec les deux cylindres l'un derrière lautre et le vilebrequin en long dans le cadre. Le cylindre était fixé au carter en fonte par cinq vis, et le volant magnétique était situé à l'avant du moteur. Le carburateur Villiers se trouvait à gauche, et un collecteur en aluminium moulé évacuait les gaz d'échappement du côté opposé.
Considéré comme un modèle de tourisme de luxe, le Pullman visait le confort maximal et la souplesse d'utilisation plutôt que les performances. Il était cependant un peu lourd pour son époque (127 kg), pas très rapide (95 km/h) et surtout fort cher. Affiché à 65 £ alors que la
Norton 500 model 18 était à 63 £ et atteignait 135 km/h tandis que la
Douglas 350 bicylindre Sport culbutée à 48 £ annonçait 140 km/h. Difficile de séduire le marché dans ces conditions et la 350 Pullman disparut du catalogue en 1929 après seulement deux ans de commercialisation.
En France et en Europe aussi
Monet-Goyon présenta au Salon de Paris en 1927 son modèle BL 350 avec le même moteur. Il ne figurera au catalogue qu'en 1929 où il annonçait 115 km/h. Le 350 Villiers fut aussi brièvement utilisé par MT en Autriche,
La Mondiale en Belgique et NSH (rebadgé Sun) en Allemagne et un modèle unique de Warren en 1941.
Cadre Meccano en 12 tubes droits boulonnés
Francis Barnett devait son grand succès dans les années 20 à la conception très ingénieuse du cadre de ses motos. Un ensemble de tubes droits tout simplement boulonnés entre eux qui ne devait pas couter grand-chose et était facile à assembler. On part de la colonne de direction. Deux tubes fixés en haut et deux autres fixés en bas entourent le réservoir d'essence. Deux autres tubes forment un double berceau autour du moteur et rejoignent au niveau des repose-pieds deux autres tubes dont l'extrémité va chercher ceux qui enserrent le réservoir. Rajoutez les quatre tubes du triangle arrière et la moto est montée et particulièrement saine et rigide... tant qu'il n'y a pas de jeu dans la boulonnerie. Le même cadre fut repris en Suède par les
250 NV Nymans.
Moteur bicylindre en ligne et en long 2 temps refroidi par air - 344 cm4 (57 x 67 mm) - Vilebrequin en long calé à 180° - Carburateur Villiers - Graissage par mélange et sous pression vers les roulements - Allumage par volant magnétique - Boite 3 vitesses, commande par levier direct - Embrayage multidisque humide - Transmission finale par chaine - Cadre treillis composé de 12 tubes droits boulonnés - Fourche avant type Webb à ressort central, Arrière rigide - Freins Av. Ar. à tambour couplés - Pneus 3,50 x 19" - 127kg - 95 km/h.
Ce rare exemplaire de la 350 Francis Barnett Pullman Model 10 est exposé au musée Sammy Miller.