Solo
Electra - 1974
Courageuse tentative
Outre sa gamme de cyclomoteurs classiques, la marque allemande Solo présente en 1972 au salon de Cologne un cyclomoteur électrique plutôt abouti qui sera d'ailleurs l'un de leurs plus grands succès, du point de vue renommée au moins. "Il n'y a que deux remèdes à la pollution" écrivait Moto Revue dans son n° 2097 de 1972"... à long terme, la voiture électrique". Il faut dire que même en deux roues, on pense déjà beaucoup à lélectrique à cette époque de pleine crise du pétrole. Flandria, Zündapp et même
Motobécane ont présenté des protos déquivalent 50 cm3 électrifiés, et Solo est bravement passé à l'acte en tentant de vendre le sien dans toute l'Europe. Erreur de jeunesse pour une marque qui n'a débuté dans le cyclo qu'en 1971.
Petits nouveaux dans le métier
Les frères Emmerich ont créé leur entreprise en juin 1948 en construisant un petit moteur deux temps. Ce premier KMS (Kleinen Motoren Stuttgart) développe 1,2 ch, une belle puissance pour les technologies de l'époque, et pèse 6,5 kg, contre 15 pour les plus petits des moteurs industriels alors disponibles. Un prototype de scooter de 60 cm3 est construit en 1949, mais il reste sans suite tandis que l'entreprise, qui a des succursales en France, Italie et Belgique, produit avec succès des pièces pour l'industrie et différents fabricants de 2 roues . Il faut attendre 1971 pour voir apparaitre leur premier cyclomoteur sous la marque Solo, une sorte de mélange entre le Batavus M48 et le Peugeot 102 dont lunique originalité (conservée sur les modèles suivants) est un refroidissement liquide simpliste ou seul le cylindre est entouré de liquide de refroidissement, mais il n'y a ni pompe ni radiateur. L'admission est à clapets dans le carter moteur.
Et si ça avait pris ?
Ce n'est pas la première fois qu'on voit des deux roues électrifiées. On se souvient du
Socovel belge, du
scooter Paupe-New Map ou de la moto électrique Bertin, mais peu ont été commercialisés mis à part les Socovel juste après guerre et l'
Auranthetic Charger importé des États-Unis au milieu des années 70. Lancé à grand renfort de publicité à une époque où le cyclo électrique est encore un rêve lointain, le Solo Electra est produit en 1974 à 1000 exemplaires par mois et il est même vendu par correspondance. Relativement compétItif dans son pays d'origine où il rentrait dans la catégorie des mofas (aujourd'hui L1e-A, poésie, es-tu là ?) limités à 25 km/h, il fait un flop complet en France où il est considéré comme un cyclomoteur standard (L1e) limité à 45 km/h avec des conséquences désastreuses sur son autonomie. Si lElectra éphémère sarrête en 1974, Solo semble toujours exister, mais la production des cyclomoteurs (thermiques) s'arrêta en 1998.
Moteur électrique Bosch 24 V 500 W puis 750 W, 2 batteries de traction 12V branchées en séries, boîte à 2 paliers avec courroie et chaîne - Embrayage automatique centrifuge - Pédalier vélo séparé avec roue libre - - Cadre double berceau ouvert - Pneus 3,00 x 10" - Freins à tambour simple came - Suspensions avant télescopique à amortissement hydraulique, arrière oscillante à 2 amortisseurs - 67 kg dont 30 pour les batteries - 25 km/h - Autonomie 35 km par charge (10/12h de charge sur prise standard) - 2392 F en 1974 (face aux 1158 F demandés pour la Mob bleue AV 88)
Je me demandais en préparant cette fiche si j'allais passer une photo de moi durant mon essai en février 1974 ou une photo de miss choucroute fournie par le service presse en 1972, je n'ai pas su choisir alors, en prime, vous avez les deux faces du Solo.