Tohatsu
125 cm2 LA-1 - 1959
Leader surprise et succès éphémère
En 1955, alors que Honda n'était encore qu'un constructeur en pleine ascension, Tohatsu, qui s'est engagé dans le deux roues un peu par hasard au début des années 50, se retrouve leader du marché japonais avec une production de 45 267 machines. Sa structure industrielle qui date de 1922 est bien adaptée et la marque tokyoïte va assurer le relai entre la vogue des scooters
Fuji Rabbit et
Mitsubishi Silver Pigeon et le rouleau compresseur émergent de Honda. Le succès sera éphémère. Tohatsu est encore 2e en 1956 et 57, mais il néglige trop la tendance aux motos plus sportives (cf.
Honda 125 CB92 ou
Yamaha 250 YDS1). Tohatsu n'arrivera pas à suivre le rythme et abandonnera la moto en 1964 après une tardive tentative d'association avec Showa en 1959. La plupart de ses ingénieurs rejoindront Bridgestone.
Tohatsu joue sa survie
En 1958, Tohasu ne propose pas moins de quatre 125 différentes toutes basées comme tant d'autres sur la
RT125 DKW. Cette version LA présentée en 1958 et commercialisée l'année suivante, est la première avec son nouveau moteur T2B, à s'enorgeuillir d'un démarrage électrique par dynastart (secondé par un kick). Elle conserve toutefois 3 vitesses contrairement à la
Yamaha 125 YA1 forte d'un 4e rapport. Le moteur est suspendu et le cadre est dorénavant en tôle emboutie, comme la fourche avant à balanciers et le bras de la suspension arrière oscillante à 2 amortisseurs.
Écrasé par les 4 Grands
Dans un Japon en pleine mutation avec une demande intérieure qui explose, la 125 Tohatsu LA, ainsi modernisée, trouva un écho favorable aussi bien au Japon que dans quelques marchés asiatiques. Elle offre alors un prix encore dans la norme : 129 000 ¥ comme la
Honda 4 temps C90 à simple ACT et un tout petit peu plus chère que la Yamaha 125 YA-2, 2e de la lignée. Cette dernière, tout auréolée de sa multiple victoire à la course du mont Asama, n'est affichée qu'à 125 000 ¥, elle se distingue par ses 4 vitesses, des roues de 16", et promet des performances comparables avec seulement 6,5 ch à 6000 tr/min. Tohatsu continue pourtant à se battre contre les quatre Grands. En 1963, la LA juchée sur de plus petites roues annonce 8 ch à 5500 tr/min et 95 km/h, elle sera suivie par une LA-2 aux lignes plus carrées, 10 ch à 6500 tr/min, roues de 16" et 115 kg. Plus sportive, la 125 LD-2 est annoncée (en pots de détente) pour 15 ch à 9500 tr/min et 130 km/h. Une ultime 125 LD-3 Sport terminera la série en 1964 et l'entreprise se recentre sur les moteurs hors-bord.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air - 124 cm? (52 x 58 mm) - 8 ch/5000 tr/min - Carburateur Mikuni - Allumage-démarrage par dynastart et kick - Graissage par mélange - Boite 3 vitesses, sélecteur à gauche - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne sous carter - Cadre composite tubes et en tôle emboutie - Suspension av. à biellettes , ar. oscillante à 2 combinés amortisseur - Freins à tambours centraux en aluminium - Pneus 2,70 x 19" - Empattement 1225 mm - 130 kg - 95 km/h.
Face à nos productions européennes de l'époque, cette Tohatsu LA eut pu faire bonne figure sur notre marché national, mais, nous bénéficiâmes d'un léger délai, l'invasion japonaise allait tout juste bien timidement commencer. N'empêche que cette LA devant le mont Fuji a bien fière allure, il semble, malheureusement, que ce musée n'existe plus.
