Vincent HRD
250 cm3 type W - 1933
Quoi ! une Vincent 250 deux temps !
Quand on parle de Vincent, viennent des images de 1000 bicylindre en V. Mais, de 1928, date à laquelle Philip Conrad Vincent achète le nom HRD et crée Vincent HRD Company Limited, jusqu'en 1935, c'est aussi une multitude de modèles construits à l'unité ou en très petites séries à base de moteurs 4 temps JAP, Blackburne, MAG ou Rudge Python, a soupapes latérales ou culbutées de 250 à 600 cm3. Philip Vincent à une idée bien arrêtée sur ce que doit être la moto idéale et il équipe dès le début l'ensemble de sa production d'une suspension arrière oscillante avec amortisseur placé sous la selle en position presque horizontale. Les exigences de qualité de fabrication de la marque, la complexité du cadre et de la suspension et la réticence des clients vis-à-vis de cette dernière à une époque où la rigidité latérale est souvent mise en défaut font que les ventes sont faibles et le prix élevé. Moins de 60 motos par an sortent des ateliers entre 1928 et 1932. A noter que jusqu'à la fin des années 40, c'est le logo HRD qui est proéminent sur le réservoir.
Une Vincent est une Vincent, même en 250 et en deux temps
Pour tenter d'élargir sa clientèle, Vincent présente la 250 L, un modèle "Lightweight", au salon de Londres à l'automne 1932. Il est équipé d'un Villiers 2 temps à refroidissement par air accouplé à une boîte à 3 rapports. Le bas moteur est caréné un peu à l'image de ce que propose Francis-Barnett à la même époque. La partie cycle spécifique associe tubes et tôle emboutie avec, bien sûr, une suspension arrière dont le bras oscillant pivote sur des roulements à rouleau. Économie oblige, celle-ci n'a qu'un amortisseur au lieu de 2 sur le reste de la gamme. La L ne sera pas produite, mais elle donne naissance au modèle W présenté courant 1933. Cette nouvelle version est équipée d'un Villiers 2 temps de 250 cm3 à refroidissement liquide (type Mk XIV-A) que l'on ne va pas voir si souvent sur un deux-roues. Ce moteur à usage plutôt industriel, n'a pas les côtes adoptées depuis longtemps par Villiers sur leur 250 cm3 de 67 x 70 mm puisqu'il est très longue course pour favoriser le couple à bas régime : 63 x 80 mm. Il y a deux sorties d'échappement qui, pour la W, passe dans une grosse boîte en aluminium faisant office de silencieux à l'avant du moteur. La boîte Albion est à 4 rapports avec sélecteur au pied. La motorisation est entièrement carénée et des protège-jambes complètent la protection du conducteur. Ne faisant aucune concession pour baisser les coûts, comme pour le reste de la gamme, le réservoir est en inox et les deux roues interchangeables ont des doubles freins à tambour (non présents sur le modèle en photo). Les équipements et accessoires sont de qualités et le prix de vente est de £49,10.
Tarif peu concurrentiel est diffusion confidentielle
Même si la brochure proclame que le modèle W est offert à un prix remarquablement bas, une
Velocette 250 GTP à moteur 2 temps est à £36,10 et, si vous voulez des 4 temps culbutés, une Panther 250 est à £29,17 et une BSA 250 B34-2 à £35,15. Il est possible de faire encore plus économique avec une Royal Enfield 225 model A 2 temps à £23,17, soit 2 fois moins cher que la Vincent HRD type W dont il ne sera vendus que 22 exemplaires.
Moteur Villiers type Mk XIV-A monocylindre 2 temps refroidi par eau - 249 cm3 (63 x 80 mm) - Carburateur Villiers M/W - Allumage par volant magnétique - Graissage par mélange - Boîte Albion 4 vitesses - Embrayage multidisque - Transmission finale par chaîne - Cadre simple berceau avec tube avant dédoublé. Mixte de tubes et de parties en tôle emboutie - Fourche à parallélogramme Bampton - Suspension arrière à bras oscillant et mono amortisseur sous la selle - Freins avant et arrière à doubles tambour - Pneus av. et ar. 25 x 3" - 115 kg - 100 km/h.
La plus paresseuse et la moins flamboyante des Vincent HRD, mais sans doute la plus rare. Celle-ci ,en version pré-série sans les double frein, est exposée au National Motor Museum de Birmingham.