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Moto Collection



Vincent HRD Rapide série A motocyclette motorrad motorcycle vintage classic classique scooter roller moto scooter
Photo ou archives François-Marie Dumas, texte Hugues Desceliers
10205

Cylindrée : 1000 cm3
Modèle : Rapide série A
Production : 1937 - 1939
Catégorie : Moto Route

Vincent-HRD 
1000 cm3  Rapide Série A - 1939
Naissance d'une légende

C'est au milieu de l'année 1936 que l'idée d'un bicylindre en V haut de gamme commence à germer dans l'esprit de la marque. Le but de Phil Vincent n'est pas d'obtenir une machine de sport, mais ce que nous appelons aujourd'hui un Sport Tourer, une moto capable de voyager loin, vite et confortablement. Le concepteur des mécaniques Vincent, Phil Irving, combine deux hauts moteurs de 500 Meteor, le modèle le moins puissant de la gamme, sur un bas moteur similaire au monocylindre. L'embiellage est un peu plus large pour permettre le montage des deux bielles côte à côte sur le même maneton et les carters sont différents pour accueillir deux cylindres. L'ensemble donne un bicylindre en V ouvert à 47° développant 45 chevaux et dont la caractéristique principale est, comme pour les 500, la distribution surélevée avec de courtes tiges de culbuteurs. 

Première mouture
La 1000 Rapide Serie A est présentée au salon de Londres à l'automne 1936. Le moteur prend toute la place dans le cadre et est rapidement surnommé le cauchemar du plombier à cause de ces nombreuses durites d'huile externe. Le réservoir d'huile n'est plus sous la selle, mais dans un compartiment du réservoir d'essence. Comme pour le groupe propulseur, la partie cycle est celle des monocylindres légèrement allongée. Elle comporte tous les traits caractéristiques des Vincent, la fourche à parallélogramme Brampton, et une suspension arrière type Cantilever (brevetée et développé par Phil Vincent en 1927) à doubles amortisseurs protégés dans des cartouches et deux freins à tambour sur chaque roue pour offrir le meilleur freinage de l'époque. La moto comprend, de série, un équipement électrique complet, un compteur de vitesse, une horloge et une selle passager suspendue. Le réservoir est en acier inox poli avec le dessus et les côtés peint en noir ou en marron/rouge. La moto pèse 195 kg. Vincent annonce une vitesse de 177 km/h atteinte lors des premiers tests, rendant sceptique le public. Ces chiffres seront confirmés par les premiers essais dans la presse. Malheureusement, Vincent se rend compte rapidement que la boîte Burman, acceptable en utilisation normale, n'encaisse pas la puissance en usage sportif et que l'embrayage patine. Impossible d'aller plus loin et de développer une 1000 recourant à deux hauts moteurs de Comet qui aurait été encore plus puissante. 

Une diffusion confidentielle pour une moto sans concurrence
La 1000 Rapide Serie A arrive tardivement sur le marché et seules 14 machines sont vendues en 1937 au prix de £138. Suivent 39 exemplaires en 1938 et 24 en 1939. En 1937, elle est au même tarif que l’unique concurrente sérieuse en termes de performance et de luxe, La Brough Superior 1000 SS100 proposée à £140. Mais cette dernière à une conception qui commence à dater, elle n'est donnée que pour 160 km/h et n'a pas de suspension arrière. Les autres 1000 sur le marché, tel que la BSA G14, la Matchless 37/X ou la Royal Enfield 1140 KX, n'ont que des distributions latérales, sont beaucoup moins rapides, mais deux fois moins chères. La production s'arrête avec la guerre. Elle reprend en 1946 avec la 1000 Rapide Serie B qui, s'en renier l'ADN des Vincent, est entièrement nouvelle. 

Moteur bicylindre 4 temps  en V à 47° refroidi par air - 998 cm3 (84 x 90 mm) - Soupapes commandées par arbres à cames surélevés et courtes tiges de culbuteurs - Allumage par magnéto - Lubrification à carter sec, pompe mécanique et réservoir d'huile séparé - 2 carburateurs Amal - Boîte Burman séparée à 4 rapports et sélecteur au pied - Cadre simple berceau interrompu - Suspensions av. à parallélogramme Brampton, ar. cantilever à 2 amortisseurs sous la selle - Pneus av. 3,00 x 20", ar. 3.50 x 19" - 195 kg - 177 km/h.

La série A méritait bien d'être surnommée l'usine à gaz.





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François-Marie Dumas - info@moto-collection.org

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