Monarch
250 cm3 M3 International - 1955
Un petit air de Velocette
Encore une belle représentante de la multitude de petites marques écloses dans les années 50 au Japon et qui s'inspiraient sans honte des productions européennes. Les importations sont alors interdites
sauf aux fins de copie. Et si la méthode peut choquer, elle prouva son efficacité, car les Japonais, toujours en quête de perfection dans les détails, vont bien vite améliorer puis dépasser leurs modèles. On dénombra en tout environ 150 marques au Japon et la première moitié des années 50 sera l'âge de gloire des petits constructeurs avant qu'ils ne soient bientôt écrasés par les quatre grands. La production de cette foule de marques était cependant infinitésimale et rares étaient celles qui arrivaient à 10 000 unités par an. En 1954, le parc roulant au Japon était de 383 627 motos et la production de 164 473 unités, tandis que les exportations, ne riez pas, n'étaient encore que de 191 exemplaires. Le n°1 n'était pas encore Honda, mais Tohatsu, qui culmina à 49 958 motos produites en 1956.
Un rêve éphémère
Monarch Motor Co. est fondé à Tokyo en 1952 par Fujio Murata, ancien employé de
Meguro, l'une des plus anciennes marques japonaises qui fabriquait des engrenages depuis 1924 et présenta sa première moto, la 500 quatre temps Z7, en 1937.
L'entreprise de Fujio Murata fait ses débuts en commercialisant la Pony Monarch, une 142 cm3 (55 x 60 mm) quatre temps culbutée dont le moteur était très vraisemblablement fabriqué par Meguro. Elle annonçait 3,5 ch à 4000 tr/min et 105 kg. En 1955 apparait la moto qui restera l'image de Monarch, très inspirée par la Velocette 350 MAC dont elle reprend, entre autres, le concept d'un arbre à cames surélevé et l'apparence du moteur, ce qui va de pair. Cette Monarch 4 temps à soupapes en tête, sera produite en 150, 226, puis 246 cm3. Clairement orientés sport, ces modèles participent à de nombreuses compétitions et remportent notamment les 1re, 3e, 4e et 7e places de la course de côte du mont Fuji qui lança 99 engagés sur ses 27 km le 12 juillet 1954. En 1955 et 56, c'est Yamaha qui sera sur le podium.
L'image, mais pas encore les chevaux
Cette belle et moderne 250 Monarch façon
Velocette 350 MAC a, comme son modèle, des cotes longue course de 60 x 80 mm. Elle annonce pourtant une puissance encore bien modeste 11 ch à 5000 tr/min pour 141 kg alors que la
Honda 250 SA Dream affiche 14 ch à 6000 tr/min et que, même chez nous, la placide
Terrot 250 OSSD est donnée pour la même puissance de 11 ch mais à 3500 tr/min seulement.
La partie cycle est aussi moins évoluée que son inspiration britannique avec sa suspension arrière coulissante, mais Monarch se rattrapera deux ans plus tard avec la 250 SP1 de 1956 à fourche avant Earles et suspension arrière oscillante. (Photo en vignette).
Plus lourde, 150 kg, mais plus puissante, cette SP1 est donnée pour 13,5 ch à 5500 tr/min et la cylindrée est passée à 246 cm3 (66 x 72 mm). Ces modèles semblent avoir été les seuls produits par la petite marque tokyoïte qui cesse sa production en 1957, et ferme l'usine en 1962 pour devenir un simple motociste. L'ère des petites marques est terminée et même Meguro a commencé à se faire absorber par Kawasaki à partir de 1960.
Moteur monocylindre 4 temps refroidi par air - 226 cm3 (60 x 80 mm) - 12 ch/5000 tr/min - 1,4 kgm/2000 tr/min - Compression 7,5:1 - Arbre à cames surélevé et 2 soupapes culbutées - Graissage à carter sec et circulation d'huile par pompe - Allumage batterie bobine et dynamo - Boite séparée 4 vitesses, sélecteur à droite - Transmissions primaire et secondaire par chaines - Cadre simple berceau dédoublé sous le moteur - Suspension av. télescopique, ar. coulissante - Freins à tambour latéral - Empattement 1335 mm Pneus av. 2,50 x 19", ar. 3,00 x 19" - 130 kg - 100 km/h
Cette Monarch 250 M3 de 1955 très anglophile est ici photographiée d'ans l'extraordinaire Iwashita collection sur l'ile de Kyushu.