Paloma
50 cm3 Prototype à carrosserie ABS - 1964
Habillage en plastique souple, comme la Méhari
Après avoir fait rêver les ados avec le Super Strada en 1960 et le
Super Strada Flash en 1961 (année record pour Paloma avec près de 50 000 cyclomoteurs), le soufflet retombe vite et les ventes s'effondrent (33 000 unités en 1963). Une conférence de presse est organisée par Paloma dans leur usine de Saint-Ouen pour annoncer la fusion avec Cazenave en janvier 1964. Les chaînes de production ont été relocalisées à Belin, en Gironde, chez Cazenave. Saint-Ouen est désormais entièrement consacrée à la fabrication de pompes à injection, une spécialité de Lavalette, qui a fusionné avec Paloma en 1958. Cazenave a essayé de proposer des cyclomoteurs dans les années 50 sans grand succès et voit ici une opportunité d'investir à nouveau le secteur. Ils exercent leurs activités dans quatre domaines : le cycle, la fonderie, la scierie et le matériel roulant (remorques
). Ils emploient 340 ouvriers dans une usine couvrant 50 hectares.
Original à défaut d'être réaliste
Cazenave prend aussi le contrôle de
VAP à la fin de l'année et crée la surprise au salon de Paris à l'automne 1964. Sur un stand Cazenave-Paloma-VAP pléthorique, ils présentent un 50 équipé d'un habillage intégral en plastique souple en d'ABS. Ce matériau, dont il existe de nombreuses variations différant par leur résistance, leur souplesse, leur mémoire de forme, etc. est mis en forme par thermoformage en une seule pièce à partir d'une feuille plane teintée dans la masse. Il sera utilisé à une échelle industrielle en automobile à partir de 1968 pour la Citroën Mehari et on le verra beaucoup en sooter, mais la première moto à carrosserie entièrement en panneaux démontables en ABS sera la Moto Guzzi 254 en 1977 . Le thermoformage est un procédé permettant de donner la courbure désirée à une feuille de plastique en la chauffant pour la ramollir avant de la plaquer contre un moule mâle dont elle épouse les formes grâce à une pression d'air négative entre le moule et la feuille. Une surpression, aidera ensuite au démoulage. Le garde-boue avant est réalisé suivant le même procédé. Des trappes sur le côté donnent accès au haut moteur et à la boîte à outils. Il ne s'agit pas d'un nouveau modèle, mais d'un ensemble présenté comme étant adaptable sur tous les modèles sport de la marque Paloma. Le prix envisagé est de 400 F avec le guidon spécial qui l'accompagne. Le Vesuvio, cyclosport bas de gamme, vaut alors 995 francs, et le Flash haut de gamme, 1355 F.
Vedette de salon
Cet ensemble n'est pas arrivé dans les rayons des concessionnaires et agents. Quant au regroupement, il n'a pas atteint son objectif non plus. Sur le stand du salon, les gammes Paloma, VAP et Cazenave se côtoient et se concurrence, ce qui n'est bon n'y pour le public n'y pour la standardisation et la réduction des coûts. En 1965 la production globale de cyclomoteurs n'est plus que 14 721 unités. La fiche technique ci-dessous est celle du modèle Flash dont la structure sert de base à ce prototype.
Moteur Franco-Morini 3M/V badgé Lavette-Morini MCL, monocylindre 2 temps refroidi par air forcé - 49,6 cm3 (38,6 x 42 mm) - 3,75 ch/8000 tr/min - Carburateur Dell'Orto ø 19mm ou ø18mm ME 18 BS - Allumage volant magnétique Dansi 18 W - Boîte 3 vitesses par poignée tournante - Transmissions primaire par engrenages, secondaire par chaîne - Cadre monototube carré supérieur, moteur suspendu - Suspension av. télescopique et ar. oscillante à 2 combinés, ressorts apparents et amortissement hydraulique - Repose-pieds passager suspendus - Réservoir 10 l - Freins à tambour ø 130 mm - Empattement 1120 mm - Pneus 2,25 x 19" - 51 kg - 80 km/h
L'initiative du carénage total en plastique resta sans suite, bien que Paloma ait annoncé au salon qu'il seraait adptable sur tous les 50 sport pour un surplus de 400 F avec le guidon spécial qui l'accompagnait.