Peugeot
250 cm3 256 TB - 1957
Plus luxueuse, mais dépassée
Peugeot revient aux "grosses motos" au salon d'octobre 1953 en présentant la
256 TC4. Ce bicylindre est réalisé à l'économie avec un bloc moteur constitué de trois parties permettant d'utiliser le plus de pièces possibles de la 125 type 56. Ce qu'on pourrait appeler le moteur principal inclut le cylindre de gauche, l'embrayage et la transmission primaire. Le cylindre de droite et la dynamo forment un moteur secondaire accouplé au premier par un volant d'inertie central. La boîte de vitesses à quatre rapports, dérivée de la
176 TC4, est logée dans son propre carter, situé à larrière du moteur de droite. Les performances sont bonnes pour une utilitaire, mais le style est démodé, même en 1954, avec une selle monoplace, une suspension arrière coulissante et des lignes plongeantes datant de l'après-guerre.
Un restylage, rien de plus
Peugeot revoit sa copie et présente au salon de Paris d'octobre 1956 la 256 TB (curieuse appellation pour un modèle qui suit la TC !). La moto est maintenant équipée d'une suspension arrière oscillante, impliquant un cadre redessiné, d'une selle biplace et les roues passent de 18" à 16". Elle est proposée en noir avec flancs de réservoir chromés et filets rouges en standard, ou en gris métallisé ou grenat en option. Malheureusement, le reste est identique à la TC4, dont le modèle de base est encore au catalogue pour 1957. Malgré son style rajeuni, ses maigres 13 chevaux n'en font toujours pas un pursang à même de faire rêver la jeunesse. Elle n'a de toute façon pas grand-chose à craindre. Les autres grandes marques françaises ne proposent pas mieux et les petites disparaissent les unes après les autres. Côté importation, les utilitaires comme la Jawa ont des performances identiques, et les sportives, comme un Adler 250 sport valant 18ch, sont souvent introduites au compte-gouttes et bien plus chères (le marché unique n'existe pas encore !)
Pas le bon moment
Et de toute façon, quel marché ? La Peugeot 256 TB arrive au pire moment. Avec l'augmentation du niveau de vie, la multiplication des petites voitures disponibles en neuf ou occasion et la guerre d'Algérie retenant les jeunes sous les drapeaux, il n'y a plus de place pour les motos. La TB reste au catalogue 2 ans, en 1957 et 1958. Elle est rejointe en 1958 par la 356 TB sur la même base, mais avec un alésage de 56 mm, commun au 175 de la gamme. Pour l'année 1956, Peugeot n'a construit que 856 exemplaires de 250 cm3 sur une production française des plus de 125 cm3 d'un peu moins de 17 000 unités.
Moteur bicylindre 2 temps refroidi par air calé à 180° - 245 cm3 (60 x 51 mm) - 13 ch à 5 800 tr/min Carburateur unique Gurtner ø 20 mm - Boîte 4 rapports - Transmissions primaire et secondaire par chaînes, secondaire sous carter étanche - Cadre simple berceau - Suspensions à amortissement hydraulique av. télescopique, ar. oscillante à deux combinés - Freins à tambours centraux ø 170 mm - Pneus 3,25 x 16" - 125 kg - 120 km/h.
Cette ultime haut de gamme Peugeot ne marquera guère les esprits. Sa production s'arrête en 1959 et, deux ans plus tard, les plus gros modèles de la gamme sont des Terrot 175 Super Tenor ou Rallye, rebadgées.