Vincent HRD
500 cm3 Grey Flash Serie C versions course et route - 1950
Un éclair éphémère
La firme Vincent-HRD est surtout célèbre pour ses extraordinaires bicylindres en V. Des 1 000 cm3 originales qui, de la
Serie A de 1937 jusqu'à l'arrêt de la production de la
série D en décembre 1955 et même encore jusquà la fin des années 60, furent les machines de série les plus rapides du marché. En 1949, Vincent enlève le cylindre arrière d'une
1000 Rapide série C pour proposer une 500 en deux versions : la Meteor, version sport qui ne reste au catalogue que deux ans, et la
Comet, version super sport. Elles sont suivies un an plus tard par la Grey Flash, la seule Vincent HRD grise, une compétition client pour promouvoir la gamme comme cela avait été fait dans les années 30 avec la
TT Replica.
Une préparation minimale, mais soignée
Vincent demande à George et Cliff Brown, jamais très loin derrière Phil Vincent et Phil Irving quand il s'agit de développer une moto, de préparer une version de compétition. Celle qui va devenir la Grey Flash fait ses débuts en course au printemps 1949 avec Georges Brown au guidon. Comme toute la gamme des Vincent série C, apparue en 1949, la Grey Flash utilise une fourche avant Girdraulic. C'est en fait une fourche à parallélogramme, magnifiquement réalisée en fonderie d'aluminium, qui fait appel à deux longs combinés associant ressorts et amortisseurs hydrauliques. De même, la suspension arrière cantilever s'appuie sur deux combinés amortisseurs disposés sous la selle. Les Vincent série C n'ont à proprement parler pas de cadre, mais une simple épine dorsale qui sert aussi de réservoir d'huile. Les modifications par rapport à une Comet comprennent une augmentation du taux de compression et de la taille du carburateur, associé à un montage soigné (embiellages polis et allégés, etc.), la puissance passe de 28 à 35 chevaux. La boîte de vitesse Burman est remplacée par une Albion, toujours à quatre rapports. Cette dernière offre l'avantage d'être plus rigide, d'avoir une sélection plus rapide et un plus grand choix de ratio disponible. La partie cycle est allégée au maximum pour atteindre 150 kg, 27 de moins qu'une Comet. La Grey Flash est dévoilée au salon de Londres à l'automne 1949. Initialement destinée à la compétition, elle est affichée au tarif de £330, mais une version route est aussi proposée à £349. Il ne fut construit qu'une trentaine de Grey Flash et 2 ou 3 en version route.
À l'épreuve de la compétition
Trois motos sont engagées au TT 1950, comme avec la
TT Replica en 1935, le but n'est pas de gagner, mais de prouver la fiabilité et la rapidité d'une Vincent "de série". La préparation est minime sur les motos et seul Ken Bills termine l'épreuve, finissant 12éme à 134 km/h de moyenne. C'est la dernière apparition d'une écurie d'usine Vincent au TT. La Grey Flash n'est pas aussi performante qu'une Norton Manx ou qu'une Velocette sur les circuits internationaux, mais elle est compétitive sur les short circuit anglais, en particulier dans des mains expertes. Ainsi, un certain John Surtees remporte de nombreux succès à son guidon au début de sa carrière entre 1950 et 1952.
Monocylindre 4 temps refroidi par air - 499 cm3 (84 x 90 mm) - 35 ch/6 200 tr/min - Soupapes à doubles guides et doubles ressorts cylindriques commandées par arbre à cames surélevé, tiges et culbuteurs - Carburateur Amal TT Ø 32 mm (course) - Carter sec, pompe et huile dans le cadre - Boîte Albion séparée à 4 rapports - Cadre poutre supérieure en tôle pliée et tubes - Suspensions av. à parallélogramme, ar. oscillante cantilever à 2 combinés presque horizontaux - Pneus av. 3,00 x 21", ar. 3,50 x 20" - Doubles freins à tambour avant et arrière ø 177 mm, flasques magnésium - Empattement 1 415 mm - 150 kg - 185 km/h.
Rassemblement unique, deux Grey Flash posent ici pour la postérité : une version course à réservoir long et une version route dont il ne fut produit qu'un maximum de trois exemplaires.