Orial : L’album photos

Les fiches descriptives vous ont déjà tout dit ou presque les l’histoire des G.L. que Georges Levy construisait à Argenteuil à celle des Orial qui en prennent la suite, mais en transférant la fabrication à Lyon.

Une histoire fort brève puisque le décès de l’ingénieur Maurice le Pen responsable des premières G.L met fin à l’entreprise en 1920, un an à peine après sa création, tandis qu’Orial ne vivra à peine plus longtemps, son pilote vedette, Marius Guiguet part s’installer à Montluçon avant de revenir à Lyon pour y créer un magasin de motos en 1924 tandis que l’actionnaire principal d’Orial quitte la maison en 1922 pour racheter Koehler-Escoffier qu’il revendra plus tard à Raymond Guiguet qui va d’ailleurs particulièrement y briller.

G.L./Orial vont dès leurs débuts se créer une image en compétition avec leurs side-cars, en particulier dans la catégorie des 600 cm3. Comme vous pouvez le découvrir dans les photos qui suivent.

Photos archives BNF/Gallica et François-Marie Dumas sauf indication contraire

Un Guiguet peut en cacher un autre

L’histoire de la moto en Rhône-Alpes compte son lot de Guiguet  dans cette même époque des années 20 et 30, si bien que même les spécialistes d’ordinaire les plus fiables se font parfois avoir, moi le premier.

Le vétéran est  Joseph Raymond Guiguet né en janvier 1891 à Saint-Pierre D’Entremont en Isère. Il utilisera son second prénom, Raymond,  et sera parfois mentionné dans les résultats des courses comme « Guiguet aîné » . Il courra sur Viratelle, Motosacoche et bien sûr Koehler Escoffier qu’il dirigera à partir de 1922. Il est possible qu’il ait aussi fait exceptionnellement quelques courses sur Orial.

Son jeune frère, Marius Auguste Guiguet, naît le 26 août 1893 à Saint-Cassin en Savoie. Il débute en participant à des courses de vélo avec son frère Raymond, puis passe à la moto et court sur Alcyon, GL et Orial avant de partir s’installer à Montluçon en 1923, puis de revenir en 1924 à Lyon pour y créer un magasin de motos.

Il y a aussi Marcel Guiguet, né à Corbelin en Isère en 1901, qui crée en 1929 les fabuleuses motos MGC (Marcel Guiguet et Cie et non Marcel Guiguet, Corbelin, bien que son usine y soit))  dont les formes symbolisent une cigogne, l’insigne glorieux de l’escadrille homonyme ou son frère Joseph allait trouver la mort durant la Grande Guerre. La coque-réservoir en fonderie d’alliage léger est le corps, la boîte à outils triangulaire qui la prolonge sur le garde-boue avant évoque le bec, tandis que les « silencieux » d’échappement en fonderie ne sont pas en queue de carpe, comme d’usage, mais en pattes de cigogne.

L'idée des motos-taxis n'est pas nouvelle ! Avant de construire ses propres motos, Georges Levy (G.L.)avait lancé une flotttille d'Indian 8 HP des surplus attelées à ses side-cars G.L. Le tximètre est installé au dos du panneau "Taxi-Français" sous les yeux du client. (archives Jean Bourdache)
Première photo d'une GL 750 à moteur JAP et side-car Georges Levy, en couverture de Motocyclisme le 1er juillet 1919. Ici aux commandes, la baronne de Laroche sur le champ d'Issy-les-Moulineaux (aujourd'hui héliport !) avant sa tentative de record de hauteur en avion.
Gilles Bricou, grand spécialiste de la marque, a réussi à réunir à peu près tous les catalogues G.L. et Orial et celui-ci semble le premier édité par G.L. à destination de ses agents en juillet 1919.
24 mai 1920, G.L. a déjà abandonné le moteur JAP au profit du Mag suisse. Cette 750 est ici aux mains de Swertz au critérium motocycliste de l'A.A.M.M.(Association des anciens motocyclistes militaires) à Auxerre (©BNF/Gallica)
La première publicité passée par Orial dans le Motocyclisme du 1er mai 1921. Il note un bureau à Paris et les usines à Lyon.(archives Gilles Bricou)
Catalogue Orial 1921 (archives Giles Bricou)
Extraits du catalogue 1921 (archives Gilles Bricou)
Marius Guiguet au départ du GP de France couru à Provins le 2 juillet 1921. Il y finit 1er devant les deux autres attelages Orial de Moret et Lacour. La version course du side-car Orial est tout à fait particulière avec des orifices dans la caisse pour se caler les pieds et une poignée au-dessus pour se tenir. (©BNF Gallica)
Lacour 3e du GP de France à Provins sur Orial à moteur MAG en catégorie Side-cars 600 cm3. (© BNF/Gallica)
Toujours en 1921, mais cette fois au Mont-Ventoux le 7 août 1921 où l'on voit Marius Guiguet qui va remporter l'épreuve. (la route n'est bien sûr pas goudronnée !)© BNF/Gallica
Une carte postale montrant Marius Guiget sur son Orial 600, 1er dans sa catégorie au Paris-Nice 1922 dans les froidures de mars et, bien entendu, sur routes non revêtues. (On différencie généralement Marius de son frère Raymond parce que le premier à une cicatrice sur le visage et que le second est plus "trapu")
Le 4 juin 1922, le 6e GP deFrance du MCF est couru à Montargis sur un circuit de 10,8km. La catégorie side-cars 600 est de nouveau remporté par Marius Guiguet sur Orial à 71 km/h de moyenne. Il est suivi par Jean Borgotti sur Griffon et Yenne, ici avec le n°54, sur Orial où vous noterez le pied du singe qui utilise un des trous dans la caisse pour se maintenir. © BNF/Gallica
Alexandre Hommaire et une belle démo de son passager.
Hommaire sur Orial 600 à l'arrivée au GP de France 1922, mais on ne connait pas son classement. ©BNF/Gallica
Encore au GP de France de 1922 à Provin avec l'Orial 600 d'Alexandre Hommaire.
Publicité d'Orial dans le Moto Revue n°103 après le GP de France de 1922
Double victoire au GP de Lyon organisé le 10 mai 1923. L'Orial 600 de Moret ici photographiée est en tête devant celle d'Hommaire. C'est mieux que dans la catégorie des side-cars 1000 cm3 où aucun concurrent ne termine la course ! ©BNF/Gallica
Notez que le side-car des Orial de 1923, totalement différent, a abandonné ses orifices de maintien du passager.
Le 29 mai 1924 pour le GP de Lyon sur les 15 km du circuit de Saint- André de Corcy, il n'y avait que 2 engagés en side-car 600, les Orial D'Hommaire (n°29 avec sa soue de secours sur le coté du side) et de Moret (n°28). Tous deux finissent dans le même ordre à 76 km/h de moyenne. ©BNF/Gallica
Cette photo après la course de l'Orial d'Hommaire en 1924 permet de détailler la caisse du side ultra légère qui n'est plus en tôle mais sur armature bois toilée. Ce nouveau concept va avec une nouvelle technique du "singe" qui ne sort plus devant la roue du side (voir photo en 1921) mais derrière.
A partir de 1925 on ne voit pratique ment plus d'Orial en course. Au GP de Lyon de cette année là les Orial sont absentes et au Bol d'Or, fin mai, Guiguet termine 1er des side-cars 600 cm3 sur une Gillet devant l'Orial de Moret.
Orial a bien vendu des 300 et 350 monocylindres à moteur MAG, mais on ne sait pas si cette 175 a jamais été commercialisée.

André Deleuze confirme dans son commentaire que la 175 a bel et bien existé et qu’il en a possédé une, malheureusement sans son moteur d’origine remplacé par une mécanique Terrot.

Querelles de noms

Triumph à Coventry se sépare en 1929 de sa branche allemande à Nüremberg. Celle ci commence par se renommer Orial et produit des 500 mono et une 750 RR à moteurs MAG semi-culbuté sous ce label puis, suite à un procès avec les ayants-droits de Orial-France, elle reprend en Allemagne le nom de Triumph et, à l’export, celui de TWN.


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5 commentaires sur “Orial : L’album photos

  1. fmd dit :

    J’ai corrigé dans l’article, merci.

  2. AD dit :

    Bonjour,

    Merci pour cette correction concernant les frères Guiguet, par contre Joseph Guiguet (frère de Marcel des MGC) n’est pas mort pendant la guerre mais en 1979 …

    Merci pour vos articles

  3. François BOULAY dit :

    Un régal des yeux ! Merci.

  4. André DELEUZE dit :

    La 175 a bien existé, voici celle que nous avions trouvée il y a quelques années déjà, malheureusement équipé d’un 175 Terrot…Nous ne l’avons plus.

  5. Rudler dit :

    Merci pour ce travail d’historien et quelles belles photos !