Parmi tous les gros cubes bicylindres présentés aux salons de Milan de 1965 à 1968 la précédent chapitre présentait les Ducati 700, Gilera 500, ItalJet 500 et 650 et Laverda 650. La liste se poursuit aujourd’hui avec les Guzzi 700 et la longue épopée de la Benelli 650 Tornado, la plus anglaises de italiennes.
Photos et archives François-Marie Dumas/moto-collection.org
Guzzi : les débuts d’une grande lignée
La seule survivante de ce défilé de nouveaux bicylindres italiens présentés au milieu des années soixante est la Moto Guzzi qui, amélioration, après amélioration, tient encore le haut du pavé après plus d’un demi-siècle avec la même formule de base du V twin face à la route.
Comme c’est la plus connue et qu’un précédent article en a déjà abondamment parlé, on se limitera ici à un photo-légende.



Benelli : la plus Anglaise des Italiennes arrive trop tard
Benelli fait de belles ventes aux États-Unis dans les années 60 et son importateur Cosmopolitan Motors à Philadelphie pousse l’usine de Pesaro à étudier un modèle de plus grosse cylindrée. Benelli conçoit donc un bicylindre presque vertical de 650 cm3 à soupapes culbutées. Cylindres et culasses sont totalement séparés, les cotes sont super carrées (85 x 58 mm) et il y a un démarreur électrique. Ce bloc très compact est hâtivement monté pour le salon de Milan 1967 avec un bel ensemble cadre double berceau et habillage polyester qui semble sorti tout droit de chez Rickman Métisse… en original ou copie conforme ? Nul ne sait. La belle est chaussée en 18 pouces, freinée par l’immuable Grimeca et alimentée par un seul Dell’Orto de 30 mm de passage des gaz, elle annonce 50 ch à 7 000 tr/min et 180 km/h et aurait certainement eu un certain succès sous cette forme.

Malheureusement la première version commercialisée n’arrive que trois ans plus tard. La Tornado n’a guère conservé que les cotes internes super carrées de la première ébauche de 1967. Tout le reste a été modifié. Le moteur à plan de joint horizontal et toujours à soupapes commandées par tiges et culbuteurs est incliné de 12° vers l’avant, le vilebrequin calé à 360° dans la meilleure tradition britannique, tourne sur quatre paliers avec des roulements à billes à chaque extrémité et des cages à rouleaux au milieu, encadrant le volant central. Le cadre a été cette fois dessiné par Benelli et la moto est considérablement plus massive.
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La version de pré-série en 1969. -
Version 1970 -
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Grands guidons ou bracelets ? -
De nouveaux coloris pour la Tornado S de 1972 -
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La Tornado fut également commercialisée sous le label Motobi. -
L’efficace mais très brutal double double came de la première version. -
Sur la S de 1972, le double double came est remplacé par un double simple came beaucoup plus civilisé. -
Le dédoubleur de la commande de frein -
Bien plus moderne que les Anglaises avec ses quatre paliers et son démarreur. -
Au banc à l’usine en 1972. Le moteur tourne sans carbus ni échappements -
Un faisceau électrique typiquement italien et deux batteries de 6 V accouplées. Notez qu’il n’y a pas de filtre à air ! -
Les petits compteurs peu lisibles et fantaisistes sont d’une autre époque -
Une chaîne de montage à l’ancienne. -
L’ultime 650 S2 de 1973 ne fera guère parler d’elle.
Benelli revoit sa copie avec le version S en 1972 puis la S2 en 1973. La S2 s’est modernisée avec quelques retouches esthétiques bienvenues et surtout un double frein simple cames à l’avant qui remplace très avantageusement le tambour à quatre cames beaucoup trop brutal du modèle précédent. La S3 ne se distingue que par ses coloris, une selle à dosseret et un petit tête de fourche, qui ne suffiront à la mettre en valeur face à l’exubérante six cylindres présentée la même année.
Horizontal qu’il est le plan de joint, pas vertical. C’était même son intéret , bien plus facile à bosser qu’un moteur anglais. Je me souviens d’une boite de vitesse où tout était énorme, mais malgré ça, un propriétaire avait réussi à casser une fourchette. Je me souviens également d’un moteur sans inertie aux montés en régime violentes qui m’avait impressionné. Les commodos de pacotille auraient eu leur place sur un pétarou…Une italienne quoi.