Imperia 350 à pistons opposés 1935

Améliorer le rendement a toujours été le rêve des ingénieurs motoristes et un bon moyen existe pour cela, les moteurs à pistons opposés auxquels s’essaya la marque allemande Imperia en 1935. Malheureusement il semble que cette solution idyllique ne soit que théorique. Quelques marques l’ont tenté pourtant sur des motos dont Fernand Laguesse en collaboration avec Gillet, puis à son propre compte, DKW avec sa 250 Gegenläufer de 1940, et… Piaggio, qui trompa son monde en utilisant sur son Vespa de record de 1951, un moteur qui faisait bien 125 cm3, mais avec un vilebrequin à chaque extrémité du cylindre !

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De 1932 à 1934, Imperia qui a remporté huit titres de champion d’Allemagne en vitesse et en courses de côte en solo comme en side-car, veut passer à la vitesse supérieure. L’ingénieur Rolf Schröter, propriétaire de la marque, conçoit alors l’ambitieux projet d’un deux-temps à pistons opposés de 346 cm3. Le haut moteur est donc surmonté d’un second vilebrequin entraîné par chaîne depuis le « vilebrequin » du bas moteur et les deux pistons se meuvent à la rencontre l’un de l’autre (Alésage : 57 mm, Course 2 x 68 mm ) avec un taux de compression de 12 à 1. L’allumage est assuré par une magnéto de bicylindre. Avec une alimentation à l’alcool, la puissance au banc, colossale à l’époque, est de 40 ch à 5200 tr/min. Le moteur est également testé avec un compresseur. Pas de chance, le carburant essence-alcool est interdit en Allemagne à partir de 1935 et le 350 à double piston alimenté au mélange essence huile standard surchauffe considérablement avec ce carburant et ne se révèle pas plus performant que les 350 course conventionnelles. Imperia se lance alors dans le projet encore plus fou d’un deux-temps flat twin à compresseur accouplé à une boîte de vitesses automatique. Il est même prévu que le projet se poursuive avec une version route à transmission par arbre, hélas, l’entreprise ruinée par ces coûteuses recherches, doit fermer ses portes au milieu de 1935 avant sa finalisation.

L’unique exemplaire survivant de l’Imperia à double piston réapparut brièvement après guerre avant que sa trace soit définitivement perdue.

Imperia en bref…

Née sur les bords du Rhin, à Cologne en 1924, la marque allemande de moto Imperia fait ses débuts en utilisant principalement des moteurs helvétiques MAG (Motosacoche) ou des JAP britanniques à la demande des clients. En 1926, Imperia change de mains tout en gardant les mêmes motorisations suisses et britanniques ainsi que des moteurs allemands Bark et commence à s’investir en compétition avec entre autres le pilote Hans Soenius. Viennent ensuite les années noires de la dépression où Imperia comme tant d’autres se tourne vers des machines plus utilitaires avec des moteurs deux temps Villiers de 196 cm3 tandis que le haut de gamme propose une 350 à moteur Sturmey Archer à soupapes latérales. Des 350 et 500 plus sportives animées par les célèbres Rudge Python sont disponibles en version route ou compétition avec lesquelles s’illustre Ernst Loof qui est aussi ingénieur chargé du développement de la marque. On se souvient aussi que le grand Fergus Anderson plus tard célèbre par ses multiples victoires sur Guzzi 250 fit ses débuts en 1933 sur une Imperia–Rudge. Le haut de la gamme Imperia est une 850 bicylindre en V à moteur MAG à soupapes opposées baptisée « Rheingold ».


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7 commentaires sur “Imperia 350 à pistons opposés 1935

  1. fmd dit :

    Bonjour, les motos belges Piedboeuf ont été construite à Liège par la famille Piedboeuf de 1902 à 1905.Après un changement de direction la même firme, désormais à Nessonvaux, se lance dans l’automobile sous marque Imperia en 1909. La marque rachète Minerva en 1931 et reprend l’assemblage et la vente des motos Adler. Fermeture en 1958. En revanche, mon article parlait des motos Imperia allemandes sans aucun rapport avec les belges.

  2. Harray Jean dit :

    Bonjour Monsieur,

    Y a t’il un lien entre les motos Imperia et les voitures Imperia fabriquées à Nessonvaux (province de Liège – Belgique) ?
    Merci pour votre réponse et félicitations pour votre site et la qualité des informations qu’il contient.

    Jean Harray

  3. Philippe ESCOFFIER dit :

    Effectivement,aucun problème après avoir cliqué sur le titre.

  4. fmd dit :

    Aie, tout marche pourtant bien chez moi à condition de cliquer sur le titre de l’article comme d’usage. D’autres lecteurs ont-ils le même problème ?

  5. Bourdache dit :

    Impossible de lire les textes, ça glisse comme si c’était couplé avec les images qui défilent ???

  6. Gérard Fauvel dit :

    la societe MAP a produit des tracteurs reprenant ce systeme, concepteur M. Larraque; voir les sites agricoles.
    Cordialement.

    gerard Fauvel

  7. Pitou dit :

    Superbe … et si simple ! Merci de nous la faire découvrir !