Les 100 ans de Monet Goyon à Epoqu’Auto

Beaucoup de motos cette année encore au salon Epoqu’auto à Lyon avec en vedette le stand Monet Goyon-Koehler Escoffier sous l’égide de Thierry Roussel qui n’exposait pas moins de quarante cinq modèles de la marque pour fêter son centenaire. Visite commentée :

Il y a tout juste cent ans, en 1916, et en pleine guerre mondiale, Joseph Monet et Adrien Goyon s’associaient pour fabriquer des véhicules destinés aux mutilés de la guerre. La société Monet-Goyon voit le jour en avril 1917 à Mâcon et ses premières productions utilitaires se doublent bientôt de motos légères sportives animées par des moteurs Villiers deux temps avec lesquels la marque est championne de France de 1924 à 1927.  Les premiers quatre temps apparaissent dans la gamme au milieu des années 20 avec des moteurs suisses MAG et Monet Goyon prend une nouvelle dimension en rachetant en mars 1929 la marque Koehler Escoffier connue pour ses monos et bicylindres à arbre à cames en tête réalisés par l’ingénieur Raymond Guiguet. Monet Goyon sera ensuite l’une des marques les plus dynamiques et créatives de l’après-guerre, mais la quasi-disparition de la moto en France à la fin des années cinquante verra aussi celle de Monet Goyon qui arrête définitivement sa production en 1959. Elle revit aujourd’hui avec le musée de Michel Gagnaire à Melle dans les deux Sèvres et le très dynamique club MCMGKE à qui nous devons cette remarquable exposition. http://www.monet-goyon.com

Photos F-M Dumas/moto-collection.org – Les liens en bleus renvoient aux fiches des motos concernées, au club et au musée Monet Goyon

Monet Goyon Voiturette 750 cm3 bicylindre en V – 1919 à 1922

Ce curieux véhicule surnommé ‘Tête de bourrique’ était proposé en version tourisme ou utilitaire, équipé de moteurs MAG suisses ou Anzani (France). Construit à peu d’exemplaires, il représente la première incursion dans le monde automobile de Monet Goyon qui produit ensuite ses Cyclecarettes.

V2 torpédo 1922, Châssis tubulaire, deux places, deux vitesses, freins aux roues arrière et à patins sur le volant moteur. Collection Michel Gagnaire, Musée Monet Goyon

Monet Goyon : Moto Légère 119 cm3- 1921 à 1923

Cette première moto conçue et construite dans les ateliers Monet Goyon est équipée d’un moteur sous licence ‘Wall Auto Weel’ fabriqué à Mâcon, à soupape d’admission automatique. Cette machine est dépourvue d’embrayage et de boîte de vitesses. Démarrage en pédalant et moteur coupé à chaque arrêt de la machine. Frein avant à patins et un autre patin sur le volant moteur. Parfaitement restauré ce modèle pour dame et ecclésiastique de 1922 est une rareté. Collection Michel Gagnaire, Musée Monet Goyon

Monet Goyon Cyclecarette 250 cm3 – 1922 à 1923

Après le Super-Vélauto de 1921, la marque construit sur cette base les Cyclecarettes VTl , VT2 puis V 3, dont l’arrière reste celui du scooter tandis que l’avant est remplacé par un train type automobile, à roues directrices, actionnées par un volant. D’abord équipée du moteur Villiers 270 cm3 deux temps, la Cyclecarette utilise ensuite le nouveau 250 cm3, toujours Villiers, mais un peu plus performant avec 2 vitesses par chaÎnes et double pignon. Elle atteint alors 50 km/h. Le modèle de 1922 présenté a deux places face à la route. Collection Michel Gagnaire, musée Monet Goyon

Monet Goyon 147 cm3 type Z – 1923 à 1928

Ce modèle Z, ici dans sa version ‘Tourisme’ de 1923, connut un beau succès. Equipé du nouveau moteur Villiers, fiable et performant, il marqua les débuts d’une longue collaboration entre le constructeur et le motoriste. Il n’est, toutefois, pas très moderne, avec sa boîte à 2 vitesses, et sa transmission par courroie, mais, facile à piloter et surtout très léger, il remplace, avantageusement la ‘Moto Légère’. Collection Philippe Schneberger

Monet Goyon NF 350 cm3 – 1928 à 1933

Ce Modèle ‘Tourisme’, ici dans sa version chromée de 1930, pouvait être livré avec en options compteur et éclairage. Les 350 cm3 étaient alors la cylindrée la plus prisée. Elles proposaient un bon compromis poids /puissance, et permettaient de faire de longs trajets sans problèmes. Collection Dominique Rudler

Koehler Escoffier 500 cm3 K 50 à ACT – 1927 à 1932

Ce modèle étudié et réalisé par Raymond Guiguet, propriétaire ingénieur de Koehler Escoffier est très en avance à son époque avec son arbre à cames en tête et sa fourche télescopique héritée de la Mandoline. Il sera utilisé aussi bien en compétition que sur la route. Performante, mais coûteuse, elle sera très peu vendue, d’où sa rareté aujourd’hui. La K50 ici photographiée, version Supersport de 1927, est ‘dans son jus’ et roule régulièrement sur circuit. Collection Claude Caucal

Monet Goyon 500 type H – 1928 à 1934

Haut de gamme de la fin des années 20 et du début des années 30, cette Supersport était très appréciée pour son moteur MAG réputé et d’une belle finition. Elle succède à la MCS5, en adoptant le nouveau double réservoir en selle. Sa partie cycle est en grande partie commune aux 350 G, et 500 K, et elle évoluera très peu jusqu’à sa fin de carrière exception faite pour sa boîte Sturmey Archer qui remplacera la boîte MG réputée fragile. Ce modèle est capable de plus de 120 km/h. La version photographiée est de 1929. Collection Claude Courtois

Monet Goyon Automouche 250 cm3 GZA – 1929 à 1934

La longue série des Auto-Mouche se complète en 1929 avec un modèle de 250 cm3 plus performant, équipé du moteur de la moto AT, et d’une boîte à 3 vitesses. Sur cette nouvelle version, les sièges ne sont plus en vannerie, mais en tôle. Il est possible d’avoir les 2 places en tandem ou dos à dos ou un seul siège avec un coffre à l’arrière fort apprécié par les représentants de commerce et médecins de campagne. Fraîchement restauré, ce modèle dos à dos GZA de 1929 nécessite une passagère plutôt peu émotive. Collection Arsène Michot

Koehler Escoffier LS4 350 cm3 – 1934 à 1942

Certaines de ces versions Supersport étaient proposées avec des possibilités de gagner encore en puissance. Avec des taux de compression augmentés, on pouvait utiliser des carburants plus performants, voire même avec l’ajout d’adittifs, gagner de précieux chevaux. Ces modèles dits Grand Sport étaient donc montés avec des cales entre cylindre et culasse, qui permettaient en les otant d’augmenter la compression. Cette version est une KLS4C de 1938. Collection Dominique Rudfer

Monet Goyon MG2 500 cm3 bicylindre – 1934

Ce prototype à moteur Villiers (GB) bicylindre de 500 cm3 (construit à seulement 6 exemplaires) sera attelé à un side-car et utilisé par un directeur commercial : Armand Pagneux quotidiennement pour ses trajets : travail, et aussi pour de fréquents voyages sur la côte d’Azur. Cette machine dispose d’une boîte à 4 vitesses Albion, d’un cadre double berceau, et d’une fourche renforcée pour l’utilisation en side-car. Collection Franz Hugrel

Koehler Escoffier LS4 350 cm3 – 1934 à 1942

Super sport dans l’âme ces machines faisaient la fierté de leurs pilotes avides de vitesse. En 350 cm3, leurs 14 chevaux les amenaient à un bon 120 km/h. D’abord en 3 vitesses à la main, puis avec 4 vitesses au pied, elles seront modernisées tout au long de leur production, entre autres avec le graissage par carter sec, les ressorts de soupape en “pincettes” héritage des versions course. La version ci-dessus est une KPLS4s coursifiée de 1936 équipée du moteur le plus puissant dans un petit cadre du 250 type P, dit version “publicitaire”. Collection Yves Azam

Monet Goyon LS5 500 cm3 – 1935 – 1942

Dans la série L, il y a les versions, luxe et grand sport. L’ultime évolution vient avec l’adoption de la suspension arrière développée en compétition pour les records et en rallyes. Dite : type champion de France en rapport avec les victoires obtenues en 1936, cette suspension est simple de conception et ne nécessite quasiment pas de changement sur le châssis. Il est néanmoins monté un rouleau tendeur de chaîne pour avoir une tension constante de celle-ci lors du débattement de la roue. La version LS5LSA de 1938 ci-dessus est le plus haut de gamme juste avant-guerre. Collection Claude Courtois

Monet Goyon 250 R4 – 1949 à 1950

Au même titre que les PS47, la nouvelle 250 de la marque n’est en fait qu’une reprise de la LS3 d’avant-guerre avec un nouveau réservoir Mottaz et une boîte à 4 vitesses par sélecteur au pied. Sa dénomination passe de Super Sport à Utilitaire Normale sur le catalogue ! En 1950, elle devient R4L, en version luxe, sans guère changer pour autant. Cette bonne machine est aussi la dernière quatre temps de Monet Goyon. Elle est ici présentée dans sa version de 1950. Collection Thierry Roussel

Monet Goyon M2V “course 238 cm3 – 1952 à 1954

Pour promouvoir ses modèles, Monet Goyon s’engage dans plusieurs épreuves Bol d’Or, Paris Nice, Paris-Monaco, etc. Pour ces épreuves André Lemardelé conçoit des machines de course sur base de M2V, très modifiée, tant en partie cycle qu’au niveau du moteur, elles seront performantes, et glaneront de beaux succès entre autres au Paris-Monaco de 1953 où quatre M2V terminent premières ex aequo. La version ci-dessus est une ‘série rouge’ ex Bol d’Or du pilote de la marque Henri Gueurce. Collection Franz Hugrel


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2 commentaires sur “Les 100 ans de Monet Goyon à Epoqu’Auto

  1. Motocine dit :

    Avec ma 147 , je consomme 2 litres aux cent . Le mélange est tellement pauvre que la combustion est complète en raison des faiblesses du carburateur. Le moteur Villier a de la réserve

  2. Motocine dit :

    Quelle marque ☝️❤️