Parilla 150 PB3 1957: l’impossible projet

C’est mission impossible, en cette fin des années 50, pour une petite usine comme Parilla de venir concurrencer les Vespa de Piaggio et les Lambretta d’Innocenti sur leur propre terrain. Parilla y pense pourtant sérieusement en développant ce 150 cm3 PB3 en 1957, mais il eut été beaucoup plus cher à produire que les grandes vedettes du marché, et, avec une grande sagesse, Giovanni Parrilla ne s’y risque pas.

par Darrin Slack et François-Marie Dumas – Photos Parilla

Très élégant, le Parilla PB3 aurait sans doute eu sa place, mais le marché était si disputé que Giovanni Parrilla préféra sa lancer dans un projet plus ambiteux, l'Oscar bicylindre.

Le nom de Parilla, nous évoque surtout des motos, pourtant, et par trois fois, la marque milanaise tenta de s’immiscer dans le monde des scooters. La première tentative, le Levriere, un 125/150 cm3 à grandes roues de 14 pouces rayonnées, fut une semi-réussite qui dura de 1952 à 59. Parilla étudia ensuite, en 1957 et en 1960, deux scooters à la pointe de la modernité. Le futuriste Parilla Oscar 160 cm3 bicylindre, déjà présenté sur ce blog, ne vécut, malheureusement, que le temps du salon de Milan de 1960, mais on ne savait pas jusqu’alors que, trois ans plus tôt, en 1957, Cesare Bossaglia ingénieur en chef de la marque et Giovanni Parrilla avaient réalisé ce très élégant 150 cm3 PB3 qui n’eut, à ma connaissance, même pas l’honneur d’un podium à un salon.

La partie arrière est quand même plus originale que l'avant trop fortement inspiré par le Vespa.

Ce PB3, de 1957 préfigure l’Oscar de 1960 par de nombreuses solutions techniques. Comme lui, et comme la totalité de nos scooters moderne (à l’exception de quelques plus de 500 cm3), il est équipé d’un le bloc moteur-transmission qui fait office de monobrasoscillant, supporté par une seul combiné amortisseur hydraulique. Le moteur est un classique deux temps de 150 cm3 associé à une boîte à 4 rapports en prise constante commandée par poignée tournante au guidon. L’entraînement de la roue arrière est confié à une chaîne duplex qui travaille en bain d’huile comme sur le 160 Oscar. Le moyeu frein arrière est similaire à celui des Lambretta tandis qu’à l’avant, la suspension monobras tubulaire à roue poussée et son frein à tambour ressemblent à s’y méprendre à ceux des Vespa.  Pas de démarreur électrique comme sur le futur Oscar, mais un classique kick-starter et un allumage/ éclairage assuré par un volant magnétique 6 volts. Un simple écrou moleté permet d’ôter les parties basses des panneaux latéraux ; l’arrière des marche-pied est également démontable et la selle se soulève pour donner accès au réservoir d’essence et à la trousse d’outillage, car on ne parle, bien sûr, pas encore de coffre à casque !  Les roues à jantes démontables sont chaussées en 3,50 x 10″.

La partie basse des flancs et l'arrière des marche-pieds se démontent pour donner plein accès à la mécanique.
Le superbe bloc moteur-transmission oscillant de lignes très actuelles n'est daté que par la pédale de kick et le mini filtre à air.
Trop beau, mais aussi trop cher à produire et surtout par une petite usine comme Parilla, face aux fabrications en très grande série des Vespa de conception bien plus simpliste.
Pas encore de coffre à casque, mais de la place pour beaucoup d'outils !
C'est mission impossible, en cette fin des années 50, pour une petite usine comme Parilla de venir concurrencer les Vespa de Piaggio et les Lambretta d'Innocenti sur leur propre terrain. Parilla y pense pourtant sérieusement en développant ce 150 cm3 PB3 en 1957, mais il eut été beaucoup plus cher à produire que les grandes [...]

Saroléa 600 Atlantic 1955

Saroléa 600 Atlantic 1955

Dans l’immédiat après-guerre, les Anglais, suivis par les Allemands, régnent en maîtres sur le marché européen. Saroléa, grande marque belge d’Herstal, pense alors pouvoir contrer les Britanniques en les attaquant sur leur propre terrain et en présentant dès 1950 ses deux premiers nouveaux modèles de l’après-guerre : L’Oiseau Bleu, un 125 deux temps, et l’Atlantic, une 500 bicylindre qui ne sera ­livrée aux clients qu’un an plus tard. Ce seront, malheureusement, le chant du cygne de l’industrie motocycliste belge.

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Saroléa 600 Atlantic 1955 Dans l'immédiat après-guerre, les Anglais, suivis par les Allemands, régnent en maîtres sur le marché européen. Saroléa, grande marque belge d'Herstal, pense alors pouvoir contrer les Britanniques en les attaquant sur leur propre terrain et en présentant dès 1950 ses deux premiers nouveaux modèles de l'après-guerre : L'Oiseau Bleu, un 125 [...]

Peugeot 350 P105 et P111

Le musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne m’envoie deux nouvelles photos, cette fois bien identifiées, la Peugeot 350 cm3 P105 à soupapes culbutées ici vue dans la Seine en 1928 et la 350 cm3 P 111 à soupapes latérales immatriculée en Sein & Oise en 1932.

La rare Peugeot 350 P105 à soupapes culbutées de 1928
… et toujours avec le même pilote, la Peugeot 350 P111 de 1932 qui a préféré le Maglum à l'option "éclairage électrique" avec dynamo devant le cylindre.

-News-

Le musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne m'envoie deux nouvelles photos, cette fois bien identifiées, la Peugeot 350 cm3 P105 à soupapes culbutées ici vue dans la Seine en 1928 et la 350 cm3 P 111 à soupapes latérales immatriculée en Sein & Oise en 1932. La rare Peugeot 350 P105 à soupapes culbutées de 1928 [...]

Bol d’Or 100 ans/200 photos #7 : 1958-60

C’est la fin. Le public boude Montlhéry et la moto entame son grand déclin pour les raisons qu’on connait : assurance obligatoire et chère, apparition des voitures économiques et guerre d’Algérie mobilisant les jeunes pendant 27 mois. Autant d’arguments qui conduiront les organisateurs à arrêter le Bol d’Or après sa 32e édition, en 1960.

Pour les résultats complets des Bols d’Or de 1922 à 2010, reportez-vous aux indispensables récapitulatifs de racingmemo.fr

1958

Cette 30e édition, dont je vous parlerai fort peu faute de photos, est marquée par une première victoire de Triumph, avec Inizian et Mutel sur une machine de série, le dernier record de Gustave Lefevre n’est cependant pas battu, mais il était, faut-il le rappeler sur une Norton Manx en série Course. En revanche le record en 175 cm3 tombe pour la troisième année consécutive avec Ydral sur podium une nouvelle fois dans cette catégorie très fournie où les neuf équipages au départ sont tous à l’arrivée. La surprise vient des scooters avec l’étonnant 175 PP Roussey Course à refroidissement liquide et le plus habituel Rumi, vainqueurs respectivement des catégories scooters 175 et 125 Course.

-1: On espéra un temps à une victoire française en 500 avec la Ratier prototype de Nebout-Cherrier en tête avant de d’exploser son ventilateur de dynamo puis le palier avant du vilebrequin. Faute de photo au Bol, celle-ci est prise la même année aux 2-Heures de Montlhéry avec “Tano”. -2: La 250 FN des inséparables Heuqueville et Krajka (#34) suivie par le PP Roussey minuscule des frères Terrioux (#63) et la DKW 350 de série de Bernard et Bergeron qui fait une formidable démo et termine 3e au général derrière les 500 de série Triumph d’Inizan-Mutel et BMW de Nenning-Delaherche. -3: Le scooter PP Roussey des frères Terrioux #63 à la poursuite de la 175 Mochet de série #48 d’Arambol-Maisse. -4: Je reviens avec une photo récente par FAJ de la Mochet. On connaissait l’entreprise Charles Mochet à Puteaux pour ses voiturettes avant et pendant la guerre. Georges, le fils de Charles réalise au printemps 1958 cette CMS (Charles Mochet Sport) avec l’assistance de Georges Agache metteur au point chez Ydral et qui a déjà conçu les Libéria des Bol d’Or 1956 et 57. Dotée d’un très beau cadre façon Norton Featherbed et d’un moteur Ydral préparé aux petits oignons, cette Mochet se vendit à quelques exemplaires et fut surtout une sortie remarquée à ce Bol d’Or de 1958 où elle termine 2e de la catégorie 175 Sport et 19e au général aux mains d’Arambol et Maisse. -5: Le Rumi #69 des vainqueurs en catégorie scooter course Foidelli-Bois qui couvrent quand même 2096 km à 87,3 km/h de moyenne. -6: Foule admirative à l’arrivée autour du PP Roussey #63 des frères Michel et Bernard Terrioux. -7: Cette ultime photo n’est pas prise au Bol d’Or 1958, mais elle nous montre en piste le regretté Pierre Ducloux qui racheta et restaura cette machine.

1959

Norton est revenu, cette fois avec l’équipage Briand-Bargetzi et toujours sur une 500 Manx qui prouve, s’il en était besoin, l’extrême fiabilité de cette moto de course… à condition toutefois qu’elle ait été méticuleusement préparée par le multiple recordman à son guidon Gustave Lefevre.

Ne vous attendez pas à voir les photos des vainqueurs, je n’en ai pas… -1 et -2: encore que si, et avec une double vue du superbe Morini 175 Settebello piloté par Jacques Roca et Esme qui termine 1er en catégorie 175 Sport et 15e au général. -3: Cette belle position de l’équipage Gilbert-Picache sur 175 Gnome et Rhône en catégorie course ne lui suffit pas à vaincre la Morini de Couturier-Bettiol, la Spéciale de Freze-Parans, ni même la Peugeot de Fusaari-Michaut et il n’est que 4e de sa classe -4: En revanche, sa Gnome Rhône superbement restaurée nous parfois l’honneur d’un salon.-5: La BMW 500 de Vasseur-Maucherat sera contrainte à l’abandon.

1960

Guerre d’Algérie, assurance obligatoire et chère, facilité d’accès à des voitures économiques, la moto a entamé en 1957 un long déclin qui poussera les organisateurs à arrêter en 1960 ce Bol d’Or qui, pour la première fois, compte pour le championnat FIM d’endurance. Dommage, notre industrie nationale venait enfin de relever la tête ! Il n’y a que 31 machines au départ le6 juin 1960 à Montlhéry et que des privés. 10 seulement seront à l’arrivée. Cette fois les BMW seront à l’honneur aux première et deuxième places tandis que notre grande concurrente nationale, la Ratier sera malheureusement contrainte à l’abandon à mi-course. Mes archives sont assez riches pour cette année, mais dans quel état, et les plus intéressantes ne sont souvent pas les plus utilisables. Figurez-vous que ces rouleaux de pellicule, comme des milliers de tirages papier, ont été sauvés par un brocanteur dans une benne à ordure en plein air ! Comment peut-on jeter ainsi les seules images survivantes de notre patrimoine motocycliste. Maigre consolation, une bonne partie des tirages papier retrouvés (années 20 majoritairement) ont été restaurés à grands frais par les services spécialisés d’un musée allemand. Cette triste histoire étant racontée, place aux images sauvées.

-1: Cette image sciemment non restaurée (et il y a pire) vous donne une idée de l’état du lot retrouvé. On distingue quand même, au centre des moisissures, la BMW R50 de Manteau-Bargetzi 2e au général et dans sa catégorie. -2, -3 et -4: Tenir 24 heures ne se fait en général pas sans incident et les vainqueurs René Maucherat et René Vasseur n’y échappent pas. On les voit ici s’arrêter pour un ravitaillement et finalement coucher le R50 de l’écurie Jean Murit (en bonnet sur les photos) par terre devant les stands pour démonter un cylindre et changer la pompe à huile à la 20e heure. 60 minutes de réparation, mais qu’importe, ils avaient 25 tours d’avance sur l’autre BMW de Bargetzi-Manteau, ils n’en auront plus que cinq. -5: Première moto française et 1ère en 175 Course, la Peugeot de Hais-Parans. -6: Encore une BMW mais cette fois en catégorie Course avec un moteur de Rennsport dans un cadre de R50 qui mena le début de course avant d’abandonner pilotée par Dagan et Larivière avant d’abandonner à la 16e heure. -7: La grande déception nationale en 500 Sport, une Ratier aux mains de Nebout et Charrier père, l’autre avec Delauné et Cherrier fils  (photo) qui abandonnent respectivement aux 18e et 14e heures. la Ratier 500 GS qui a récemment finit 9e aux 2 heures de Montlhéry avec Cherrier abandonne ici. -8: Abandons itou, à la 12e heure pour la belle Adler de Nies-Heinen engagée en 250 Course et pour la 350 Maico de Charles et Bernard Krajka. -9: Les Krajka père et fils sur leur Maico 350 Taifun, une machine lourde et sophistiquée parfaite pour le tourisme, mais bien peu adaptée à la course. -10: Dans ce pauvre plateau le seul scooter engagé est dans la même catégorie que les les 175 Sport dont aucun des quatre engagé ne termine ! C’est au moins une occasion unique de s’extasier devant ce scooter Heinkel 175 revu et corrigé par leurs pilotes Pfhul et Sehring. 11: Terminons ce Bol en déroute avec l’un des deux side-cars engagés, le BSA 750 de Lenormand-Barthélémy qui ne termina pas plus que la Cemec concurrente.

C'est la fin. Le public boude Montlhéry et la moto entame son grand déclin pour les raisons qu'on connait : assurance obligatoire et chère, apparition des voitures économiques et guerre d'Algérie mobilisant les jeunes pendant 27 mois. Autant d'arguments qui conduiront les organisateurs à arrêter le Bol d'Or après sa 32e édition, en 1960. Pour [...]

L’inconnue du musée de Bry

Aujourd’hui c’est le musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne qui m’envoie une devinette pour renseigner une photo.

“…L-Sport” lit-on sur le réservoir et elle semble être immatriculée dans la Seine entre 1925 et 26. L’un de vous saura-t-il l’identifier plus précisément?

-News-

Aujourd'hui c'est le musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne qui m'envoie une devinette pour renseigner une photo. "...L-Sport" lit-on sur le réservoir et elle semble être immatriculée dans la Seine entre 1925 et 26. L'un de vous saura-t-il l'identifier plus précisément? -News-