Salon du 2 roues à Lyon : Plus de 1000 motos anciennes !

Vous avez bien lu : plus de 1000 motos anciennes et de compétition sur les 3000 deux roues présentés au dernier salon lyonnais, un salon « du deux roues en général » qui devient au passage le plus important salon de la moto de collection en Europe.

Et si ce n’était que ça, mais l’évènement créé et géré avec passion par Jack Monchanin cumule les superlatifs : une surface de 100 000 m2 cette année (vendus à peu près trois fois moins cher qu’à Paris) et encore plus d’espace l’année prochaine. Comparativement le salon Moto Légende n’occupe que 15 000 m2 à Vincennes avec 400 exposants, presque 500 motos et 27 000 visiteurs. Ne parlons pas de Rétromobile dont les 65 000 m2 ne présentent plus de motos. Ce 27e salon de Lyon, en progression constante depuis sa création, joue dans un autre registre en réunissant motos anciennes et modernes. Il fait en revanche l’impasse, et c’est dommage, sur les pièces, accessoires et documentations touchant la collection. Colossal succès, ce salon du 2 roues annonce franchir cette année le cap des 72 000 visiteurs (10 000 de plus que l’an dernier) dont plus à peine plus de la moitié viennent de Lyon et des départements limitrophes. Paris et Milan, à peu près à la même distance, sont aussi facilement accessible et Genève est à moins de 200 km. Pour Jack Monchanin, le secret d’une telle réussite c’est de marier 30% d’expositions avec en particulier l’aide des clubs, 30 % de stands commerciaux réunissant la quasi-totalité des grandes marques de moto et d’accessoires, mais sans cireurs de pompes, sucreries et distributeurs de bibles, et 30 % de démonstrations dynamiques. » Pari réussi et je vous laisse découvrir le résultat en 70 images.

Le ton est donné dès l’entrée principale: les anciennes sont à l’honneur avec quelques motos au-dessus du bureau d’info à l‘entrée dont une Ducati 750 Sport de 1974 et une Yamaha DT 360 de 1973. Le grand hall qui suit est encadré de sept stands de chaque côté consacrés aux principales de nos marques historiques et en particulier françaises. Une superbe présentation quoiqu’un peu effrayante pour le collectionneur que je suis, car les belles étaient libres d’accès et sans aucune protection d’un public… fort heureusement honnête !

Une bidouille d’époque bien intéressante sur cette Motobécane 500 Superculasse de l’immédiat avant-guerre. Son propriétaire lui a greffé des éléments télescopiques de suspension en plus de la fourche avant à parallélogramme. « Bien efficaces sur les petits chocs » me dit son actuel utilisateur. Également modifié, l’arrière a reçu la suspension coulissante apparue sur les 350 Superculasse après-guerre.

30% d’expositions à thème voulait le maître des lieux.

Raté, il y en avait beaucoup plus ! À commencer par l’incroyable réunion de 65 Yamaha de course concoctée par le TZ club de France et son président André Gouin pour fêter le 65e anniversaire de Yamaha. Giacomo Agostini, lui-même, en restait baba, et il y avait de quoi. Une exposition unique sur plus de 600 m2. Du jamais vu.

(j’en profite au passage pour noter que tous les clubs représentatifs d’une marque sont désormais listés sous le menu club en haut des pages. Pensez-y pour vos demandes de documentation… et pour vous y inscrire !)

L’autre gros morceau des expos à thème, une formidable grille de départ de motocross réalisée par Hervé Broyer, le manager du Team 2B, avec pas moins de 100 machines prêtes à bondir plus 12 motos de Français champions du monde, Jacky Vimont, Maschio, Tortelli, Pichon, Bollet, Febvre, Lancelot, Pourcel … etc. Une improbable réunion de machines dont la plupart n’avaient jamais été ainsi exposées.

30% de démos dynamiques qu’il a dit Jack Monchanin, et Sébastien, l’âme de “A Piece of chic”, spécialiste reconnu des accessoires vestimentaires d’époque et de qualité, mais également organisateur d’évènements déjantés à ses heures, lui a contacté la course des Intrépides. La recette est simple. Créez un anneau mi-terre mi-béton (glissant !) avec une grande courbe relevée est des bosses plutôt molles, rassemblez 26 motos d’avant-guerre avec leurs pilotes en habits du même âge que leurs montures et dopez-les à ce que vous voulez pour qu’il y en ait toujours au moins un qui tourne. Génial ! Les vieux collectionneurs s’éclatent et les jeunes qui passent rêvent d’en faire autant. Joli coup de pub pour la moto ancienne.

Une bonne soixantaine de clubs et associations avaient aussi préparé leurs shows, toujours autour d’un thème donné, c’était la règle.

Le Rétro Moto Cycles de l’Est, branché anglaises pour fêter sans doute le Brexit, avait apporté 50 machines d’outre-Manche dont 6 Vincent, 14 Velocette, 2 BSA Gold Star, une 1000 Ariel Square Four et une 250 Leader, etc.

Le musée Baster à Riom n’exposait pas moins de 15 motos avec pour thème sa spécialité locale les quatre cylindres : Ace de 1926, Cleveland 600 de 1926 et 1000 Tornado de 1929, FN de 1905 et M50 de 1924, Henderson 1301 KJ de 1931, Indian 1265 type 438 de 1938, Nimbus des années 20, etc. et,  pour faire bonne mesure, mais en V twin, une 850 Condor Spezial Duplex à moteur Mag de 1932.

Gilles Ollagnier et Jean Duprée, tous deux gravement touchés par une collectionnite, tendance scooter en réunissaient une belle brochette d’une dizaine de rares exemplaires autour d’un car de tourisme des années trente. Au programme : Un Bernardet 250 BM monocylindre de 1950, Deux Heinkel, le 150 Turist quatre temps de 1954, et le 175 Turist de la même marque en 1961 et en 2 temps, tous deux astucieusement renommés par leur propriétaire. Un rare Paul Vallée de 1949 à moteur Aubier-Dunne, un Motobécane 125 SCC quatre temps dernière série de 1954, un Guiller 125 également motorisé par Aubier-Dunne en 1954, le Sulky 100 de Riva Sport Industrie en 1955, et quelques autres dont un Rumi et un Gogo.

La Grange à Bécanes, l’un des plus dynamiques de nos trop rares musées nationaux de la moto, avait choisi pour thème les Ravat stéphanoises dont cette 125 VRY de 1958 très carrossée à moteur Ydral.

Quelques italiennes de prestige réunies par Claude Scalet et la crème des collectionneurs italiens : La Guzzi 500 V8 de 1957, la formidable 500 V twin à 120° de 1951 et une étonnante 500 GTC de course et de police.

De gauche à droite derrière la Guzzi 500 de 1951: Claude Scalet, Angelo Balzarotti fils de Fernando pilote officiel moto Guzzi, Antonio Frigerio et Giuseppe Todero dont le père, l'ingénieur Todero, secondait Giulio Carcano, le concepteur de la 500 V8
La Guzzi 500 V8 de 1957 conçue par l'ingénieur Carcano reste l'un des plus grands chefs d'œuvre de l'histoire de la moto.
Dérivée de la Guzzi 500 GTV en 1937, cette GTC construite à 160 exemplaires et garantie pour 26 ch, 160 kg et 150 kmh était destinée aux courses en catégorie sport et… à la police ! Notez les quatre silencieux. Une commande en cloture deux complètement et deux partiellement.

Les marques locales étaient bien évidemment mises à l’honneur. Une mention toute particulière pour les Radior produites à Bourg-en-Bresse.

La grande marque Lyonnaise Follis venue en voisine utilisa toutes sortes de moteurs, Gnome et Rhône, Sachs, AMC, NSU Chaise et JLO

Toujours aussi actif le club des motos Gauthier présentait un bel éventail des motos produites à une soixantaine de kilomètres du salon, à Cogny dans le Beaujolais parJean-Paul Gauthier de 1971 à 1981.

Le club Voxan avait of course amené toute la gamme de la marque malheureusement disparue avec en prime la maquette en résine et bois du moteur.

AXA, non ce ne sont pas les assurances et le club 14 (qui étaient là aussi), et il m’a fallu chercher pour dénicher des renseignements sur cette mystérieuse moto AXA. Je les ai trouvés dans le livre de Bernard Salvat sur les marques de la Seine. La marque AXA, spécialisée dans le cyclecar, est donc née au Kremlin-Bicêtre en 1925 et survécut jusqu’à l’immédiat avant-guerre. Cette 350 à simple ACT, décrite dans le numéro spécial salon du 25 octobre 1928 de «L’industrie Motocycliste», semble avoir été son chef-d’œuvre. Elle fut est commercialisée e 1929 à fort peu d’exemplaires avec des cotes de 79 x 77 mm, un bloc moteur boîte à 3 vitesses et 155 kg en ordre de marche pour 120 km/h.

Le stand MV Agusta classiques côté utilitaires.

Belles associations sur le stand BMW avec trois motos et trois autos des mêmes années. Ici une 400 R4 série 5 de 1937 à quatre vitesses.

Les 125 Motobécane que pilotèrent en leur temps notre actuel président de la FFM, Jacques Bolle, 5e au Championnat du monde en 1981, et Guy Bertin, 6eau Championnat du monde avec deux victoires en 1979.

La 125 Motobécane Pernod de Guy Bertin en 1979.
La 125 de Jacques Bolle en 1981

L’équipe des Nab’s réunit quelques motocyclistes pervers et isérois qui considèrent comme normal de faire des virées de plusieurs milliers de kilomètres avec des brêles aussi vieilles qu’eux sinon plus, qui refont à partir d’un moteur en pièces une Brough Superior à soupapes latérales pour réitérer le record de l’époque à 180 km/h avec compresseur et qui ont préparé cette belle paire de tricylindres Triumph et BSA Rob North pour aller s’exploser aux quatre heures de Magny Cours !

Qui a dit que notre police nationale n’avait pas humour ? Il en fallait pour concocter ce faux Solex de police qui n’a bien sûr jamais existé.

Le trimoto Bert adapté sur une Motoconfort 500 T5 de 1931 à soupapes latérales et dans un jus admirable.

Toujours partantes pour un salon, les Nougier, dont l’emblématique 500 quatre cylindres, s’exposaient cette année autour d’une bien excitante automobile construite artisanalement à dix exemplaires (homologués) par Hervé Devallier avec un châssis tout alu en mécanosoudure, une carrosserie polyester et, dans cette première mouture, un moteur 1200 cm3 tricylindre Peugeot.


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Pour compléter cet article avec des photos, merci de me joindre sur info@moto-collection.org

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6 commentaires sur “Salon du 2 roues à Lyon : Plus de 1000 motos anciennes !

  1. Sosiba dit :

    super c était mieux avant .

  2. jackymoto dit :

    Beau reportage!
    Magnifique salon très éclectique avec des moutons à cinq pattes comme on les aime. Pierli m’avait
    averti qu’il y aurait un très beau plateau de Velocette…dont une qui va aux Millevaches par la route régulièrement. Ben oui, Paris devient très coûteux pour les participants et les spectateurs, surtout quand leurs véhicules se retrouvent en fourrière. Les gaz d’échappement qui descendent du périphérique font que j’ai mal à la tête en permanence porte de Versailles. Le fait que la SNCF te rackette sur les billets de train pris moins d’un mois à l’avance achève de me faire fuir. Sur le Trimoto, c’est une caisse de side Harley de la guerre de 14.

  3. DURAND Ernest dit :

    Bonjour,

    Merci François-Marie DUMAS pour ces belles photos et leur commentaire..

    Cordialement.

  4. fmd dit :

    Tu me semble ne pas penser grand bien des parisiens ! Ceci étant il est vrai que ceux organisant des salons d’anciennes ou de modernes ne sont pas au niveau des deux salons lyonnais et ne vivent que grâce à leur situation privilégiée.

  5. Motocine dit :

    Magnifique . Les Parisiens roulent en scooter . Il n’y a aucune raison pour que le salon de Paris soit la référence aussi bien en terme de coût pour les exposants que pour la fréquentation . Les marques commencent à bien comprendre. La référence mondiale enfin pour des machines de type marché européen , c’est tout de même Milan . Deux fois Lyon ?

  6. René Imbert dit :

    Voila un compte rendu qui laisse beaucoup de regrets de ne pas avoir pu faire le déplacement pour admirer toutes ces merveilles.
    Merci d’aviver ainsi notre passion.
    L’ancêtre de Marseille