Mille mercis et bravos à Vincent Chamon, Jean-Piere Olayat et toute l’équipe du VRM pour cette organisation parfaite dans les moindres détails et pour avoir réuni un tel plateau autour de l’anneau de Montlhéry pour son centenaire. On ne pouvait rêver d’une plus belle fête d’anniversaire. C’est le dernier, disent les rumeurs, mais tous refusent d’y croire. C’était “trop bien” comme disent les djeuns.
Mes copains et moi avons pris quelques vues, mais pas de toutes les motos présentes évidemment ; heureusement l’équipe du VRM a publié sur Flikr toutes les photos des machines envoyées par les engagés avec les dénominations précises des motos, ce qui vous servira bien pour légender les vôtres. On trouve également sur le site du VRM, les listes de tous les engagés.
Un clic sur les photos dont la légende est sur fond bleu ouvre la fiche correspondante.
1924 : Deux 500 Peugeot inaugurent l’anneau et remportent le GP de France
2024 : Les deux Peugeot se retrouvent à Montlhéry pour fêter le centenaire. Voici 9 ans et demi, le 12 octobre 1924, le Grand Prix de France, toute première épreuve inaugurant le nouvel anneau de Montlhéry, était remportée dans la catégorie reine des 500 cm3 par deux Peugeot M2 bicylindres à simple arbre à cames en tête pilotées par Jean Richard suivi de Paul Péan. Au seul exemplaire survivant connu jusqu’alors, restauré et conservé par Jean Nougier, s’ajoute aujourd’hui un autre dont le moteur a été récemment découvert par Eric Miniussi. Il en termine actuellement la restauration après avoir remporté le grand prix de la Fondation du Patrimoine – Motul en 1921. La moto tout juste remontée “à blanc” pour l’occasion effectuait sa première sortie publique au VRM, nous offrant ainsi, pour la première fois depuis cent ans ou presque, l’occasion de voir ensemble deux Peugeot 500 M2 de Grand Prix, l’une des machines les plus performantes de son temps. Signalons quand même que les deux versions présentes ne sont pas celles de 1924 mais des versions de 26, différentes sous quelques points, en particulier la partie cycle.
Des clubs…
Koelher-Escoffier / Monet Goyon
Une belle brochette des modèles des deux marques bourguignonnes devant une superbe photo sur bâche d’un magasin de la marque.
New Motorcycle / Majestic
Les motos construites par Georges Roy étaient à l’honneur et Daniel Pichard exposait sous son barnum cinq New Motorcycle et deux Majestic que l’on put aussi voir en piste.
Nougier
Toujours présente, l’écurie Nougier avait amené une 350 double ACT d’avant guerre avec cylindre et culasse alu, la 350 Jonghi des records à Montlhéry (photo ci-dessous) et, bien sûr, la Peugeot 500 M2 de Grand Prix version 1926 si souvent victorieuse de 1923 à 26.
Indian
Le club Indian toujours très actif, se distinguait cette fois par un modèle de course unique et neuf ! La 750 Indian Altuna construite en 1928 à quatre unités seulement est née au au mauvais moment, juste avant la crise de 29 et cet exemplaire, resté caché sous un escalier, n’a été racheté que récemment par Alan Forbes. Prévu pour courir en Europe, cette 750 culbutée a de curieuses caractéristiques avec deux arbres à cames portant chacun deux cames. J’y reviendrai en détails prochainement.
Des musées…
Deutsche Zweirad Museum – Neckarsulm
Ils ne ratent pas un VRM avec trois machines d’exception sous leur barnum dont une NSU 500 SS de 1930 dont le responsable technique du musée, Sven Heimberger, montre qu’il sait parfaitement s’en servir.
De Grande-Bretagne, le Brookland’s Museum tenait sa place habituelle avec tant de motos autour qu’on ne savait plus lesquelles étaient du musée ou de leur amis.
De Suisse même, avec un nouveau musée bienvenu créé en 2018, La fondation Mais-Je-Vais-Piquer (MJP) 1909 qui expose sur les bords un lac Léman une belle série d’autos et de motos.
En attendant, nos musées nationaux ne se montrèrent guère dans la partie moto et c’est bien dommage.
Vendeurs d’exception et exposants indispensables
Yesterdays
Trois exceptions des années 20, la Mars 1000 flat twin, une Megola 640 Touring, et une Windhoff à quatre cylindres refroidis par huile en avant-scène plus dix à quinze autres motos tout aussi rares à l’intérieur. La grande tente qui abrite en particulier Yesterdays est immanquable. Bon, il faut débourser quelques sous pour repartir avec l’une de ces motos, mais la rareté a un prix.
Classic Motorcycles.nl
Vitrine plus modeste, mais avec une belle AJS 350 à soupapes culbutées de 1929.
Chambrier
Pour les Chambrier aussi, le VRM est la manif à ne pas manquer et toute la famille était là pour vous ravitailler en pièces, en pneus et même en nouvelles motos pour votre collection.
Et puis, dans l’ordre, des Anglaises, des Allemandes et des Françaises et des amis
Franchement, dans cette réunion qui devient de plus en plus internationale à chaque édition, ne manque guère que des Italiens. C’est que nous sommes loin, mais ils ne savent pas ce qu’ils ont manqué !
Des tris De Dion et des vélos pendant la pause
Brillante idée, durant la pause de midi étaient successivement organisée une “course” de vélos anciens (y compris un vélo de record entièrement caréné, mais conçu pour les lignes droites exclusivement et pas pour un anneau qui tourne) et une démo de 20 tricycles De Dion, Clément, Corre, Phébus, Peugeot et autres, organisée par des Anglais. Il n’y avait d’ailleurs qu’un seul Français engagé et les British intégristes ont catégoriquement refusé l’inscription d’un quadricycle De Dion 1HP 3/4 de 1899 entièrement d’origine. Dommage, ce quatre roues n’aurait pas gâché le spectacle assez extraordinaire de tous ces tris tournant sur un ovale devant les stands. Il y en eut d’ailleurs bien un pour se mettre sur le toit. Petite remarque en passant, faudrait quand même dire aux Anglais de rester plus proche de l’origine, les carbus Amal et la peinture époxy vont mal avec les Tri De Dion.
Crédit photos : Jean Boulicot, Claude Caucal, Pascal et Claire Moreau… et François-Marie Dumas
La petite coquillette sortie de mon correcteur automatique est corrigée, merci de me l’avoir signalée.
Pour l’histoire des Peugeot 500 M2, c’est un peu plus compliqué.
– La Peugeot-Nougier : Des fabuleuses bicylindres Peugeot de GP, ne restait plus qu’un moteur version 26 retrouvé par Jean Nougier et il se trouve que son cadre original était, à quelques pattes d’attache près, le même que sur la P 104. Peut-on reprocher à Jean Nougier, il y a près d’un demi siècle de ça, d’avoir fait revivre cette machine en faisant le maximum, en fonction des connaisssances d’alors et de ses moyens, pour qu’elle soit le plus proche possible de l’origine. La traiter de bitza est plutôt insultant, je trouve et ce n’est sans doute pas ce que tu dirais si tu avais eu le plaisir de la piloter.
– La Peugeot-Miniussi : Eric, qui connaissait ce moteur depuis des années, a enfin pu l’acheter il y a quelques mois. C’est, comme le Nougier une version fin 1925-début 26 (calé à 180°) qui était préparé par l’usine, mais qui n’a pas couru “officiellement” engagé par l’usine. Comme l’avait fait Jean Nougier, Eric va utiliser un cadre de P 104. En revanche, il a le bon carbu et il a pu prendre connaisssance de tous les plans d’époque de l’usine, ce qui lui a permis de refaire les accessoires manquants sur plan, comme par exemple ce réservoir avec ses deux bouchons à échappement.
D’accord, moteur mis à part, ce sera une réplique mais vaut-il mieux pouvoir admirer une réplique conforme ou laisser le moteur sur une étagère ?
Pour complément d’explication cette Peugeot Miniussi avait été spécialement remontée à blanc pour le VRM, mais avec un cadre repeint vite fait à la bombe, une fourche pas tout à fait conforme, etc.
Tout à fait d’accord avec toi Fred, j’ai manqué plein de choses et je m’en excuse auprès des oubliés, mais des raisons impératives ne m’ont permis de ne rester que quelques petites heures sur le circuit. Pas assez pour tout voir, à mon grand regret.
Ben oui, un régal pour les yeux les oreilles. J’y ai passé le samedi avec mon pote et nous n’avons pas tout vu, mais il faut dire que nous sommes intéressés par tous les types de véhicules anciens. Beaucoup de rencontres avec des potes de toute l’ Europe, c’est aussi ça le Vintage. Sven le mécano pilote du musée de Neckarsulm faisait tourner beaucoup plus vite la 500 Bullus cette année, il nous a avoué mieux connaître le circuit mais avoir un peu d’ appréhension vu le nombre de pétoires anciennes avec les fuites d’huiles inévitables. Mon pote l’a étonné avec son tee shirt avec la 500 Velocette des 161km/h de moyenne pendant 24h, fallait être bien burné pour tourner à 180 en permanence la dessus! Plein de Saro monotube dont 2 ex Venin (sur lesquelles les traces de son passage ont été bien effacées…dommage). Les 60 mètres linéaires de tri De Dion étaient étonnants. Pour les peinture: début du siècle synthétique, années 20, 35 cellulosique. Trop brillant la polyuréthane ? Utilisez vos bazars et ça deviendra moins brillant. Mon copain tôlier, décédé à cent ans, me disait que les peintures d’avant guerre étaient bien moins bonnes et s’abîmaient très vite. Quand à la mode idiote venant d’Amérique de rouler avec des véhicules rouillés (quelques fois avec de la fausse rouille), comme disait mon grand père, “Ce n’est pas parce qu’il y en un qui se jette dans la rivière que tu est obligé de faire pareil”. Montlhery pas d’équivalent , bravo aux organisateurs!
Salut François,
j’aime bien regarder les reportages, je vois ainsi quantitée de choses que j’ai manqué.
Je me console, tu as du aussi rater quelques allées… ne pas voir le matériel de l’équipe Ménard ou le stand Arbracam avec 12 Terrot de course sur le thème des 20 Championnats de France remporté par la marque accompagnées de 4 autres machines historique, Nonet Goyon ex.Gaussorgues, Norton ex Château, New-Map ex.Venin ou encore Clément Gladiator Berceuse JAP Racing vraisemblablement ex. Andreïno….
Il y avait aussi un magnifique stand d’un club du centre avec du beau matériel ex. Bol d’Or
Tu vas certainement revenir sur le sujet, plusieurs articles peuvent largement avoir la place ici.
Bonsoir,
Une petite coquille, la Terrot de Pierre Bruneteau est une MOTORETTE n°2 au lieu de Motoriste.
FMD tu écris d’emblée ” Les deux seules Peugeot 500 M2 subsistantes. A gauche elle restaurée par Jean Nougier et tenue par Claude Caucal qui s’occupe (et pilote !) les motos de l’écurie Nougier. A droite, en montage à blanc spécialement pour l’occasion, la M2 d’Eric Miniussi dont la restauration est en partie mécènée par la Fondation du Patrimoine Motul”.
Connaissant bien l’histoire de la Peugeot 500 M2 de Jean Nougier, je te renvoi à ton ouvrage ” (-(-²à)àçruMotos Nougier 1932-1972″, page 163, qui dit en bref, le moteur de cette Peugeot n’a jamais couru, c’est le Marseillais Richard qui a racheté le stock des moteurs de course à l’usine Peugeot. Jean Nougier a racheté un des moteurs et l’a monté dans une partie cycle de Peugeot P104 de 1926. Le bloc cylindre en fonte a été remplacé par un bloc en acier. Elle n’a pas le bon carbu Cozette. Ainsi reconstruite elle sort la 1ère fois en 1987 avec laquelle tu as gravie le Mont-Ventoux.
Pour le 2e moteur je ne connais pas son histoire mais sa partie cycle n’est ni une restauration, ni une reconstruction
Pourquoi aujourd’hui dis-tu que se sont les deux seules Peugeot 500 M2 subsistantes et restaurée ou en cours de restauration. Pour moi en clair, ceux sont des bitza et au mieux une évocation je ne les classerais même pas en reconstruction !
Je pense que tu ne vas pas publié ce message mais au moins les choses seront claires.
Cordialement
tutto bellissimo
Tout à fait exact. Merci de l’avoir précisé.
Pour le dernier commentaire, je dirais juste qu’il y a peinture epoxy et peinture epoxy, et de nos jours une belle époxy bien posée ressemble à s’y méprendre à une cellulosique qui eut été apposée “au trempé” chez certains constructeurs et bien polishée avec un beau brillant très profond (pour les afficionados de l’authentique, curieusement les anglais font encore beaucoup de peinture cellulosiques pour restaurer les anciennes….). Après biensûr il faut éviter l’époxy au four posée de manière trop industrielle et dont le tendu n’est pas au rendez-vous et rends un aspect encore granuleux ou semi-peau d’orange… Pour le reste, ce VRM est encore plus que les précédents une édition d’anthologie!
Grand amateur du Vintage où je viens depuis ses débuts, je n’ai malheureusement pas pu m’y rendre cette année. Grand merci ami FMD d’avoir partagé tes émotions. Il y avait, comme toujours, de quoi s’extasier sans voir passer le temps. Etait-ce la dernière édition comme annoncé l’an dernier ? J’espère vivement que non et qu’Eric Miniussi pourra présenter sa Peugeot l’an prochain !