Bol d’Or 100 ans/200 photos #7 : 1958-60

C’est la fin. Le public boude Montlhéry et la moto entame son grand déclin pour les raisons qu’on connait : assurance obligatoire et chère, apparition des voitures économiques et guerre d’Algérie mobilisant les jeunes pendant 27 mois. Autant d’arguments qui conduiront les organisateurs à arrêter le Bol d’Or après sa 32e édition, en 1960.

Pour les résultats complets des Bols d’Or de 1922 à 2010, reportez-vous aux indispensables récapitulatifs de racingmemo.fr

1958

Cette 30e édition, dont je vous parlerai fort peu faute de photos, est marquée par une première victoire de Triumph, avec Inizian et Mutel sur une machine de série, le dernier record de Gustave Lefevre n’est cependant pas battu, mais il était, faut-il le rappeler sur une Norton Manx en série Course. En revanche le record en 175 cm3 tombe pour la troisième année consécutive avec Ydral sur podium une nouvelle fois dans cette catégorie très fournie où les neuf équipages au départ sont tous à l’arrivée. La surprise vient des scooters avec l’étonnant 175 PP Roussey Course à refroidissement liquide et le plus habituel Rumi, vainqueurs respectivement des catégories scooters 175 et 125 Course.

-1: On espéra un temps à une victoire française en 500 avec la Ratier prototype de Nebout-Cherrier en tête avant de d’exploser son ventilateur de dynamo puis le palier avant du vilebrequin. Faute de photo au Bol, celle-ci est prise la même année aux 2-Heures de Montlhéry avec “Tano”. -2: La 250 FN des inséparables Heuqueville et Krajka (#34) suivie par le PP Roussey minuscule des frères Terrioux (#63) et la DKW 350 de série de Bernard et Bergeron qui fait une formidable démo et termine 3e au général derrière les 500 de série Triumph d’Inizan-Mutel et BMW de Nenning-Delaherche. -3: Le scooter PP Roussey des frères Terrioux #63 à la poursuite de la 175 Mochet de série #48 d’Arambol-Maisse. -4: Je reviens avec une photo récente par FAJ de la Mochet. On connaissait l’entreprise Charles Mochet à Puteaux pour ses voiturettes avant et pendant la guerre. Georges, le fils de Charles réalise au printemps 1958 cette CMS (Charles Mochet Sport) avec l’assistance de Georges Agache metteur au point chez Ydral et qui a déjà conçu les Libéria des Bol d’Or 1956 et 57. Dotée d’un très beau cadre façon Norton Featherbed et d’un moteur Ydral préparé aux petits oignons, cette Mochet se vendit à quelques exemplaires et fut surtout une sortie remarquée à ce Bol d’Or de 1958 où elle termine 2e de la catégorie 175 Sport et 19e au général aux mains d’Arambol et Maisse. -5: Le Rumi #69 des vainqueurs en catégorie scooter course Foidelli-Bois qui couvrent quand même 2096 km à 87,3 km/h de moyenne. -6: Foule admirative à l’arrivée autour du PP Roussey #63 des frères Michel et Bernard Terrioux. -7: Cette ultime photo n’est pas prise au Bol d’Or 1958, mais elle nous montre en piste le regretté Pierre Ducloux qui racheta et restaura cette machine.

1959

Norton est revenu, cette fois avec l’équipage Briand-Bargetzi et toujours sur une 500 Manx qui prouve, s’il en était besoin, l’extrême fiabilité de cette moto de course… à condition toutefois qu’elle ait été méticuleusement préparée par le multiple recordman à son guidon Gustave Lefevre.

Ne vous attendez pas à voir les photos des vainqueurs, je n’en ai pas… -1 et -2: encore que si, et avec une double vue du superbe Morini 175 Settebello piloté par Jacques Roca et Esme qui termine 1er en catégorie 175 Sport et 15e au général. -3: Cette belle position de l’équipage Gilbert-Picache sur 175 Gnome et Rhône en catégorie course ne lui suffit pas à vaincre la Morini de Couturier-Bettiol, la Spéciale de Freze-Parans, ni même la Peugeot de Fusaari-Michaut et il n’est que 4e de sa classe -4: En revanche, sa Gnome Rhône superbement restaurée nous parfois l’honneur d’un salon.-5: La BMW 500 de Vasseur-Maucherat sera contrainte à l’abandon.

1960

Guerre d’Algérie, assurance obligatoire et chère, facilité d’accès à des voitures économiques, la moto a entamé en 1957 un long déclin qui poussera les organisateurs à arrêter en 1960 ce Bol d’Or qui, pour la première fois, compte pour le championnat FIM d’endurance. Dommage, notre industrie nationale venait enfin de relever la tête ! Il n’y a que 31 machines au départ le6 juin 1960 à Montlhéry et que des privés. 10 seulement seront à l’arrivée. Cette fois les BMW seront à l’honneur aux première et deuxième places tandis que notre grande concurrente nationale, la Ratier sera malheureusement contrainte à l’abandon à mi-course. Mes archives sont assez riches pour cette année, mais dans quel état, et les plus intéressantes ne sont souvent pas les plus utilisables. Figurez-vous que ces rouleaux de pellicule, comme des milliers de tirages papier, ont été sauvés par un brocanteur dans une benne à ordure en plein air ! Comment peut-on jeter ainsi les seules images survivantes de notre patrimoine motocycliste. Maigre consolation, une bonne partie des tirages papier retrouvés (années 20 majoritairement) ont été restaurés à grands frais par les services spécialisés d’un musée allemand. Cette triste histoire étant racontée, place aux images sauvées.

-1: Cette image sciemment non restaurée (et il y a pire) vous donne une idée de l’état du lot retrouvé. On distingue quand même, au centre des moisissures, la BMW R50 de Manteau-Bargetzi 2e au général et dans sa catégorie. -2, -3 et -4: Tenir 24 heures ne se fait en général pas sans incident et les vainqueurs René Maucherat et René Vasseur n’y échappent pas. On les voit ici s’arrêter pour un ravitaillement et finalement coucher le R50 de l’écurie Jean Murit (en bonnet sur les photos) par terre devant les stands pour démonter un cylindre et changer la pompe à huile à la 20e heure. 60 minutes de réparation, mais qu’importe, ils avaient 25 tours d’avance sur l’autre BMW de Bargetzi-Manteau, ils n’en auront plus que cinq. -5: Première moto française et 1ère en 175 Course, la Peugeot de Hais-Parans. -6: Encore une BMW mais cette fois en catégorie Course avec un moteur de Rennsport dans un cadre de R50 qui mena le début de course avant d’abandonner pilotée par Dagan et Larivière avant d’abandonner à la 16e heure. -7: La grande déception nationale en 500 Sport, une Ratier aux mains de Nebout et Charrier père, l’autre avec Delauné et Cherrier fils  (photo) qui abandonnent respectivement aux 18e et 14e heures. la Ratier 500 GS qui a récemment finit 9e aux 2 heures de Montlhéry avec Cherrier abandonne ici. -8: Abandons itou, à la 12e heure pour la belle Adler de Nies-Heinen engagée en 250 Course et pour la 350 Maico de Charles et Bernard Krajka. -9: Les Krajka père et fils sur leur Maico 350 Taifun, une machine lourde et sophistiquée parfaite pour le tourisme, mais bien peu adaptée à la course. -10: Dans ce pauvre plateau le seul scooter engagé est dans la même catégorie que les les 175 Sport dont aucun des quatre engagé ne termine ! C’est au moins une occasion unique de s’extasier devant ce scooter Heinkel 175 revu et corrigé par leurs pilotes Pfhul et Sehring. 11: Terminons ce Bol en déroute avec l’un des deux side-cars engagés, le BSA 750 de Lenormand-Barthélémy qui ne termina pas plus que la Cemec concurrente.

C'est la fin. Le public boude Montlhéry et la moto entame son grand déclin pour les raisons qu'on connait : assurance obligatoire et chère, apparition des voitures économiques et guerre d'Algérie mobilisant les jeunes pendant 27 mois. Autant d'arguments qui conduiront les organisateurs à arrêter le Bol d'Or après sa 32e édition, en 1960. Pour [...]

L’inconnue du musée de Bry

Aujourd’hui c’est le musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne qui m’envoie une devinette pour renseigner une photo.

“…L-Sport” lit-on sur le réservoir et elle semble être immatriculée dans la Seine entre 1925 et 26. L’un de vous saura-t-il l’identifier plus précisément?

-News-

Aujourd'hui c'est le musée Adrien Mentienne à Bry-sur-Marne qui m'envoie une devinette pour renseigner une photo. "...L-Sport" lit-on sur le réservoir et elle semble être immatriculée dans la Seine entre 1925 et 26. L'un de vous saura-t-il l'identifier plus précisément? -News-

Des Alpino au Bimot

Surprise en parcourant dans mes archives les photos d’Henri Lallemand, qui travailla longtemps pour L’Automobile, je tombe sur toute une série de photos d’une intrigante “Bimot” 50 cm3 quatre temps de belle facture. Il va s’avérer qu’il s’agit en fait d’un Alpino rebadgé pour sa vente en France par Motoram, déjà distributeur des scooters Rumi… belle occasion pour revenir en bref sur l’histoire de la marque Lombarde de Stradella très provisoirement mal nommée chez nous.

Découverte du "Bimot" en 1959. Motoram, l'importateur, a eu la bonne idée de remplacer le grand guidon vu au catalogue par un cintre plat.

Évidemment, mis à part, sans doute, un numéro de L’Automobile que je n’ai pas, on ne parle du Bimot nulle part ou presque. À peine une petite photo-légende dans le Moto Revue du salon 1960 reprise à l’identique dans Cyclomoto. Les différentes encyclopédies sur la moto ignorent ce nom de marque et, seul, l’historien italien Abramo Giovanni Luraschi, auteur d’une remarquable encyclopédie sur la moto en cinq volumes, écrit qu’il a vu le Bimot dans des journaux français, mais qu’il n’en sait pas plus. C’est honnête de sa part, mais cela ne m’avance pas.

Je finis par trouver sur eBay un catalogue Bimot qui affirme que l’usine, sise à Stradella près de Pavie et à une quarantaine de kilomètres au sud de Milan, est l’une des plus vielles d’Italie — “Bingo” — Stradella, c’est Alpino, et, de fait, le beau 50 Bimot tout comme le cycloscooter sous même Label ne sont que des Alpino rebadgés. Le prospectus ne ment pas, l’usine de Stradella créée en 1925 par Paolo Trespidi, est l’une des plus anciennes d’Italie.

Le Bimot 48 T testé en France en 1959 par “L’Automobile”.

Cliquer pour dérouler le diaporama.

L'Alpino 50 T48 de 1960, le vrai, photographié par Bernard Soler-Thèbes dans son habillage pour les Pays-Bas avec immat avant.
Le moteur T48 quatre temps utilisé par Alpino de 1957 à 60 sera aussi choisi en Italie par Beta pour son 50 SSK de 1960.

Et un cycloscooter 50 cm3 deux temps en 1960 version Alpino ou Bimot

La mouture siglée Bimot à l'ouverture du salon de Paris en 1960.
1960: Motoram annonce le 50 2 temps à 1090 F, le 4 temps à 1350 tout comme cycloscooter. A titre de comparaison une Mobylette AV88 vaut 805 F, une Paloma Super Strada 1060 F.

Retour sur l’histoire d’Alpino

Paolo Trespidi  construit sa première moto en 1925. Une 250 deux temps, produite en (petite) série dès l’année suivante par sa société Motobici à Stradella et bientôt célèbre en remportant le championnat d’Italie. Suivent des versions Sport et Tourisme ainsi que des 175 cm3. La crise de 1929/30 met provisoirement fin à l’aventure.

De l’Auxiliaire à l’utilitaire

1944. L’Italie exsangue a besoin impérieux de petits véhicules personnels économiques, cela fera la fortune des Vespa, du Mosquito et du Cucciolo et de nombreux autres, mais l’un des pionniers fut notre Paolo Trespidi qui remet l’usine en route dès 1944 avec un étonnant petit moteur auxiliaire qui inaugure la marque Alpino et qui sera produit de 1945 à 48. Ce petit Alpino, premier du nom, est un monocylindre deux-temps, à deux vitesses et transmission finale par chaîne. Il pouvait être placé au centre du cadre ou, de préférence, dans la zone latérale la plus proche de la roue arrière. En 1948, alors que ce micromoteur rivalise avec le Mosquito de Garelli et le Cucciolo que vient de commencer à produire Ducati, Alpino décline sa production en versions avec ou sans embrayage et avec ou sans boîte 3 vitesses, puis en 65 cm3 avec les deux. Vendu en moteur seul le ST, ou avec la première moto complète d’Alpino, le Piuma 65 ST est doté de suspensions avant et arrière. Folie des grandeurs, Alpino présente même en 1949 un scooter plutôt moderne basé sur les brevets du mythique Marinella 125 bicylindre, mais ici plus sagement animé par le 98 cm3 deux temps monocylindre de la marque. Il restera à l’état de projet.

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Alpino S 48 de 1945
La version 1948 du moteur auxiliaire Alpino.
Le type C de 1948 du moteur auxiliaire Alpino.(© Amici delle Motobici Sottocanna)
Le 50 deux temps Alpino A48 de 1953.

La vitesse mène la danse

Spécialisée dans les petites cylindrées Alpino réalise ensuite des 75, 98 et 125 cm3 deux temps, un triporteur sur la base du 65 cm3 puis un 75 cm3 quatre temps conçu par Mario Melone qui a déjà réalisé les 500 Gilera monocylindres culbutés. En janvier 1952, sous l’égide de Perales l’importateur en Argentine, une version mue par ce 75 cm3 et dotée d’un carénage integral pour le moins peu orthodoxe, atteint 128 km/h et bat le record de vitesse dans sa catégorie sur une piste d’aérodrome près de Buenos Aires.  Un mois plus tard c’est au tour du petit 50 deux temps de remporter sa coupe en Argentine en battant les records du monde du kilomètre et du mile lancé, avec respectivement 92 et 90 km/h battant ainsi le record établis en avril par Victoria en Allemagne, puis 15 jours auparavant par un Cucciolo à 81 km/h en Italie. En Italie comme en Argentine, le prestige d’un record, qu’il s’agisse d’un kilomètre lancé ou de 24 heures d’endurance, était le must indispensable pour s’aligner face aux marques de motos déjà bien établies. Alpino remet d’ailleurs le carénage fin 1955 pour diverses tentatives à Monza où un Alpino 50 signe quelques temps mémoriaux sur longue distance, des 500 kilomètres aux 6 heures, avec des moyennes d’environ 84 km/h. Trois ans plus tôt en Argentine, Vaifro Meo, avec le la même base mécanique mais beaucoup plus largement carénée, avait battu les records du kilomètre et du mille départ arrêté, aux moyennes respectives de 73 et 77 km/h. A la fin de l’année, avec une machine entièrement revue, Meo établit de nouveaux records sur 10 kilomètres, 10 miles et 50 kilomètres sur un circuit d’un peu plus de 3 000 mètres, à des vitesses entre 97 et 104 km/h. Records malheureusement non homologués par FIM.

L'Alpino 125 deux temps (à droite) court ici aux mains de Minot en août 1951 au 3e GP de Vaison-La-Romaine. A sa gauche Ernest Gache (MV Agusta 125 deux temps) et Henri Schaad 1er en 125 sur la Nougier 125 double arbre (et également 1er sur la 175 à 2 ACT).
Le 50 Alpino lors de ses records mondiaux à Monza en 1951 ((© Amici delle Motobici Sottocanna)

La production des Alpino franchit un pas de plus en 1953

Cette année-là est présenté un 125 Gran Sport dérivé du 98 cm3 deux temps. Un an plus tard apparaît un 75 quatre temps, puis une 175 sans grande originalité. Alpino n’abandonne pas le deux temps pour autant et suivent, en 1956, un scooter à grandes roues de 16 pouces et moteur deux temps, monoplace en 48 cm3  et biplace en 75 cm3. Il est importé en Grande-Bretagne en 75 cm3 dès 1957, mais n’apparaît en France et sous label Bimot, qu’au salon de Paris 1960. Bimot s’étant contenté de prendre le 48 avec l’équipement plus valorisant du 75. Sur notre version nationale ce classique deux temps doté de pédales et d’une boîte à 3 rapports commandés par poignée tournante développe 1,5 ch à 4500 tr/min. En 1955 un 200 cm3 quatre temps est développé sur la basse du 175. En fait ces deux quatre temps culbutés Alpino, ne diffèrent que par les côtes internes des moteurs : 59,5 x 62 mm pour la 175 cm3 annoncée pour 8 ch à 5000 tr/min et  64 x 62 mm pour la 200 cm3 qui revendique 10 ch.

Une Alpino 125 Gran Sport de 1953… dans son jus.
Dès 1957, le cycloscooter Alpino était exporté en Grande-Bretagne (documents ManxNorton.com)

Espoirs et faillite argentine

Comme nombre de marques italiennes, dont Ceccato, Gilera, Lambretta, Legnano ou Rumi, Alpino se tourne vers le marché argentin en 1955 et des 50, 75 et 125 cm3 commencent à être assemblés à San Justo près de Buenos Aires dès les premiers mois de 1956.  Tous les espoirs sont permis mais ce beau chateau de cartes ne va pas tarder à s’écrouler. En Italie, le marché de la moto est durement touché par la crise qui touche toute l’Europe et la situation politico-économique est bien pire encore en Argentine. Alpino a développé en 1959 une 250 cm3 extrapolée de la 200, avec des côtes carrées de 68 x 68 mm et une esthétique ne différant guère que par son double phare. Le modèle présenté à Milan ne sera pourtant jamais construit en Italie et Alpino envoie les composants pour y être montés à San Justo. Quelques milliers d’exemplaires sont prévus mais la construction ne suit pas et Alpino dont un tiers de la production est exportée en Argentine, finit par déposer son bilan en avril 1963 après avoir fait des efforts désespérés pour exporter vers la Grande-Bretagne, comme aux États-Unis et réussi à vendre ses moteurs à quelques autres marques : Mi-Val en 125 ou Beta en 50 quatre temps. Présentés en 1960 sous label Bimot au salon de Paris, les modèles déjà existants depuis 1956 sous leur vrai nom d’Alpino, ne connaîtront qu’une diffusion plus que confidentielle en France durant les deux années où la société Motoram les distribuera. (Ladite société qui officiait par ailleurs depuis 83 ans, disparaît le 25 décembre 1984.) Les ultimes tentatives de survie d’Alpino apparaissent au salon de Milan de 1959 avec un scooter présenté en 150 et 175 cm3 et de ligne assez classique, au décor près (Le 175 dispose même d’un démarreur électrique) et la fameuse 250 quatre temps à double phare, mais il est trop tard et Alpino ferme ses portes.

L'ultime production d'Alpino au salon de Milan de 1959.
Ressemblant comme une soeur aux 175 et 200 cm3 quatre temps de la marque, la 250 Alpino présentée en 1959 ne se distingue que par son double phare et deux échappements superposés façon Moto-Guzzi.
Surprise en parcourant dans mes archives les photos d'Henri Lallemand, qui travailla longtemps pour L'Automobile, je tombe sur toute une série de photos d'une intrigante "Bimot" 50 cm3 quatre temps de belle facture. Il va s'avérer qu'il s'agit en fait d'un Alpino rebadgé pour sa vente en France par Motoram, déjà distributeur des scooters Rumi… [...]

Bol d’Or 100 ans/200 photos #6 : 1957

Le début de la fin

Lefevre sur Norton. Comme d’usage, serait-on tenté de dire, et pour la 7e et dernière fois, Gustave Lefevre est en tête sur sa Norton Manx en cohabitation sur la selle avec Georges Briand, au général et en 500 Course (sur 2 engagés !). Il est suivi par la BMW 500 de Nenning-Weissegerber, 1er en 500 Série et la Velocette 500 d’André Nebout-Pierre Cherrier, 1er en 500 Sport. Une surprise confirme les performances auxquelles sont arrivées nos 175 cm3 françaises avec la superbe 3e place de la 175 cm3 carénée Libéria à moteur Ydral de de Georges Agache et Gilbert Guignabodet qui couvre 2404 km à 100,18km/h de moyenne alors que la Velocette de Tano “Nebout” a moins de 100 km et 2,2 km/h d’avance. On note, derrière eux, une formidable participation étrangère avec entre autres FN, Zündapp et NSU en 250 et DKW et Jawa en 350.

Pour les résultats complets des Bols d’Or de 1922 à 2010, reportez-vous aux indispensables récapitulatifs de racingmemo.free.fr

-1: Le vrai grand vainqueur de ce 29e Bol d’Or en 1957, bien qu’il ne finisse que 3e au général, est bien cette 175 Libéria-Ydral pilotée par Georges Agache et Gilbert Guignabodet. -2: L’écurie Libéria-Ydral au grand complet devant leur stand au départ. De G à D et après un tout petit bout de la Norton Manx n°1 de Gustave Lefevre, La malheureuse Libéria Ydral n°50 de Tiers/Arambol contrainte à l’abandon à la 18e heure et la n°49, 3e et 1ere des 175 Course entourée de ses pilotes Agache et Guignabodet. À leur droite la n°22 est la 350 Jawa de série de de Klint-Hamersmid 2e dans leur catégorie et 9e au général. -3: Agache, souriant au photographe, va reprendre le guidon après un ravitaillement. -4: Le passage du drapeau à damiers est toujours un moment émouvant, mais tiens, ce n’est plus Eugêne Mauve qui agite le drapeau, il est mort subitement juste après le Tour de France Motocycliste 1954. -5: Et c’est encore la Libéria-Ydral, mais sans son carénage, dans un récent salon. Elle est toujours exposée dans le magasin de Gilbert Guignabodet à Toulon. -6: La photo du départ vous donne une idée de l’hétéroclicité du plateau. De GàD : loin en tête l’Adler 250 Course n°29 carénée de Gnudi/Mangin, 1ere dans sa classe, n°59: la 175 Terrot Rallye en classe Sport des frères Lamontagne qui a abandonné, n°14: la 350 AJS 7R de Georges Monneret/P.Galibert (abandon), n°8: la 500 BMW R50 Série de Nenning/Weissgerger, 1ere de sa catégorie, n°62: La Libéria 175 de Godin/Oosterlinck 3e en cat. 175 Sport, n°50: la Libéria Course d’Arambol/Tiers (abandon), n°53: La Libéria de Schoon-Decae, 2e en 175 Course, n°24: la Horex 350 Resident de Tourres-Vasselin, 3e en 350 Série, et tout ça avec un Lambretta LD standard non caréné derrière, on vous laisse imaginer les chicanes mobiles pour les vraies Course. -7: Cette 175 Sport Motobécane de série légèrement coursifiée se classa 20e au général et 1ere sur 3 classés en 175 Sport et sous le n°63 aux mains de Thomas et Bargetzi. -8: Il fallait bien une photo du vainqueur pour sa 7e et ultime victoire au Bol d’Or, Gustave Lefevre, pensif et son coéquipier Georges Briand.

Le début de la fin Lefevre sur Norton. Comme d'usage, serait-on tenté de dire, et pour la 7e et dernière fois, Gustave Lefevre est en tête sur sa Norton Manx en cohabitation sur la selle avec Georges Briand, au général et en 500 Course (sur 2 engagés !). Il est suivi par la BMW 500 [...]

Bol d’Or 100 ans/200 photos #5 : 1956

L’édition 1956 n’est pas spécialement plus marquante que les précédentes, mais je ne résiste pas à vous faire profiter de la richesse de mes archives pour cette année, ce qui permet de s’attarder un peu, même sur les machines qui n’ont rien gagné. 1956 inaugure un nouveau classement avec, pour chaque cylindrée, des sous-catégories  “Course” “Sport” et “Série”. Récapitulons, il y a 7 catégories, 500, 350, 250, 175, Scooters 175, Side-car 350 et 750.  Pour les motos et les scooters avec des Course, Sport et Série dans chaque cylindrée cela fait donc 21 concurrents qui peuvent se déclarer vainqueurs sur les 50 au départ et 34 à l’arrivée.. Comble d’ironie, Moto Revue a même attribué un classement de ceux qui n’ont pas fini la course en fonction du kilomètrage parcouru. En 350 Course par exemple il y a 5 concurrents classés bien qu’ils aient tous abandonné et dans quelques séries on peut être seul et 1er ou 1er sur deux engagés. C’est pitoyable, mais au moins la plupart des constructeurs en lice peuvent afficher 1er au Bol d’Or dans leur publicité.

Pas de discussion possible Gustave Lefevre et sa 500 Manx met tout le monde d’accord, 1er en 500 Course et 1er général of course ! Mais derrière lui avec seulement 1,5 km/h de moyenne en moins soit 6 tours et 36 km c’est une toute simple Jawa 350 Sport à peine améliorée par rapport à la série ! Le 3e et 1er de sa catégorie 500 Sport ! est une Triumph, mais on est plus étonné par la moto qui la suit de très près, une Pannonia 250 très officiellement engagée par l’usine hongroise en 250 Sport.

-1:(au-dessus) Il est 16h en ce 2 juin 1956 et les concurrents du 28e Bol d’Or s’élancent pour 24 heures. -2: La Norton 500 Manx de Gustave Lefevre dans les stands, exceptionnellement sans son pilote et du côté transmissions. -3: L’équipe officielle CZ au garde à vous. Hammersmid et Klint sur la #16 finissent 2e au général et 1er en 350 Sport, tandis que Stasny/Havel ne sont que 17e. Notez que les machines ne diffèrent pas extérieurement de la série, elles n’ont plus de filtre à air, mais elles ont même gardé leurs klaxons. -4: Ravitaillement à l’entonnoir de la CZ victorieuse. Toute une ambiance! -5: Congratulations à l’arrivée. De GàD: La CZ de Hamersmid et Klint #16, la 250 Pannonia de Jànos/György #31, la 350 Jawa #15 non répertoriée, sans doute celle de David et Lucas qui, en dépit de leur abandon au 220e tour, se classent 1er en 350 “Course”. Cherchez l’erreur ! Derrière la #40 est la Gnome & Rhône de Court et Dahan 8e au général et 1ere de sa catégorie 175 Course qui compte quand même 13 concurrents. -6: Tout aussi figés que l’équipe CZ, les quatre pilotes des Pannonia Sport 5, des monocylindres de 250 cm3 très proches des T5 de tourisme de 10 ch, mais avec, quand même, 7 ou 8 ch de plus . La # 31 remporte la catégorie 250 Sport. -7: Séances au stand pour les Pannonia. À gauche un peu d’huile dans la boîte et à droite quelques gouttes d’essence ou d’huile dans le trou de la bougie de la #30 qui refuse souvent de démarrer. -8: 2e en 500 de série, la 500 Triumph de Lamboley/Soibinet s’efface quand même derrière des 250 et 175 cm3. -9: Allemand émigré en France, le journaliste, ingénieur, pilote Christian Christophe et la 250 Zündapp de Hoffmann/Niedermann 6e au général et 2e en 250 Sport. -10: Ce Bol est marqué par une participation étrangère jamais vue venue en particulier d’Allemagne avec Zündapp, ici en 250, DKW, NSU, Adler et des pays de l’Est avec les Jawa-CZ et les Pannonia hongroises. -11: Le motoclub de Levallois au complet avec leurs deux engagés, la NSU Max de Obert/Fromont 7e au général et 1er en 250 Série. La Puch 250 de Prigent/Bernard est 2e  la même série et 12e au général. -12: Quelques-unes des treize 175 Course  et certains scooters ont un carénage intégral comme la Gnome & Rhône #40 de Court Dahan 1er de sa catégorie et 8e au général. -13: La Gnome & Rhône des vainqueurs exposée au salon de la moto à Paris en octobre. -14: Le regretté Gilbert Guignabodet sur une 175 Alcyon à moteur Zürcher qu’il mena avec Jacques Roger, à la 10e place au général et 2e en 175 Course. -15: Tant de vainqueurs qu’ils ne tiennent pas tous sur une photo ! #86: 750 Zündapp de Bourdonneau/François 1er de sa catégorie et 11e au général, #58: Liberia Ydral d’Arambol/croix, #34: Puch 250 de Prigent/Bernard, 2e/12e, etc. -16: Le fameux dessinateur Daniel Rebour assisté de Rossignol courrait en 250 au guidon d’une FN M22 bicylindre. Il finirent 15e au général et 3e sur 3 dans la catégorie 250 Série. -17: Arambol et Daniel Croix au guidon, seuls et 1er, en 175 Sport et 20e au général avec une Libéria à moteur Ydral. -18: Devant la 175 “Sport” D’Arambol/Croix #58, une vraie course, La 175 Liberia-Ydral d’Agache/Thiers qui abandonnera dès la 2e heure

-19: La Peugeot 250 bicylindre de Larriviere/Boyer 23e au général, mais 5e et dernière en 250 Sport. -20: Comme les 5 scooters engagés sont répartis en 3 catégories, chacun, sauf casse, a de bonne chance d’un podium ! Ces deux curieux Lambretta pilotés par Daric/Brugeilles pour le #70 et Michele/Ruellet pour le #72 finissent respectivement 1er et 2e en cat. Scooter-Course pas très loin derrière les 175 Course. -21: Séance de mécanique sur le Lambretta vainqueur. -2I & 22: Les Lambretta sont copieusement alimentés. -23: Pas très très élégant ! -24: Et, pour sûr, avec de tels carbus, ça consomme. -25: On doit aux progrès des pellicules cette belle photo des stands dans la nuit. -26: Le vétéran Marcel Pahin (avec Marcel Violet à ses côtés) et Bordas étrennaient cette belle Automoto 250 à moteur AMC. -27: Un éclatement du pneu arrière élimine malheureusement l’Automoto à la 15e heure. –28: Abandon à la 10e heure pour l’Alcyon à moteur Ydral de “Tano” Nebout et Cherrier. -29: Le pauvre 175 Ydral de l’Alcyon #44 n’arrivait pas à refroidir derrière son carénage top enveloppant. -30: Quelle ligne moderne pour la 175 Peugeot très spéciale de Goll et Boin avec sa grosse culasse carrée, mais elle s’arrête à la 12e heure et tente de repartir 5 heures après pour abandonner aussitôt. -31: Je ne résiste pas à vous montrer l’autre face de la belle Peugeot dont on est en train d’enduire la selle de colle peut-être pour convaincre le pilote de continuer ! Quel dommage quand même que “Pijo” ne se soit pas inspiré de cette esthétique pour moderniser ses modèles de série rondouillards. -32: Seule dans sa série Sport la DKW 350 attelée de Divozzo/Brule finit en tête… et 27e sur 34 au général. -33: Un dernier coup doeil aux Pannonia Sport avant de se quitter.

L'édition 1956 n'est pas spécialement plus marquante que les précédentes, mais je ne résiste pas à vous faire profiter de la richesse de mes archives pour cette année, ce qui permet de s'attarder un peu, même sur les machines qui n'ont rien gagné. 1956 inaugure un nouveau classement avec, pour chaque cylindrée, des sous-catégories  "Course" [...]