Collection Walter Ankli à Caldes de Boi

Si vos vacances vous mènent (comme les miennes !) sur les petites routes des Pyrénées, vous connaissez peut être le musée National de l’Automobile d’Andorre qui présente une soixantaine de motos et le superbe musée de Bassella, environ 70 km plus au sud, où près de 200 motos, principalement espagnoles, vous attendent, mais vous ne vous attendez sans doute pas à trouver une autre collection de moto extraordinaire en plein milieu des montagnes à 150 km d’Andorre par la route et moitié moins à vol d’oiseau. Mike Ricketts l’a découverte pour vous et on vous recommande fort de noter l’adresse https://www.caldesdeboi.com.

L’accès à la collection se fait sur réservation auprès de l’administration de l’hôtel et du spa à l’adresse suivante : info@caldesdeboi.com.

FMD

Caldes de Boi – la collection Walter Ankli

Par Mike Ricketts

Le complexe hôtelier et thermal de Caldes de Boi est niché à 1 500 mètres d’altitude.  dans la vallée de Boi, au cœur du paysage d’une beauté époustouflante des hautes montagnes et des forêts des Pyrénées, On y accède à l’endroit où les routes goudronnées se terminent. En quittant la N-230, à un kilomètre au nord du Pont des Suert, pour prendre la L-500 et parcourir ensuite 30 kilomètres à travers la beauté de la vallée de Boi. Cette station thermale au milieu des montagnes appartient à Walter Ankli lequel admet volontiers être un collectionneur compulsif d’objets mécaniques. Un bâtiment à l’entrée de la station thermale à Caldes de Boi abrite sa collection de plus de 80 motos de 1940 à 1985, espagnoles ou construites sous licence en Espagne.

Les premières Montesa à Caldes de Boi avec Paco Bultó

L’installation de la collection à Caldes de Boi témoigne également d’une place peu connue qu’occupe la station thermale dans l’histoire de la moto espagnole. Une photographie conservée dans le bâtiment de la Collection montre un groupe de jeunes gens souriants durant l’été 1945.  Il s’agit de Francesc Xavier “Paco” Bultó (fondateur de la marque Montesa, puis de la marque Bultaco), de son neveu Juan Soler Bultó (double champion d’Espagne de course sur route en 125 cm3 au guidon d’une Montesa), des frères Mila (Leopoldo Mila a été le concepteur primé de la Montesa Impala) et de Josep Maria Llobet “Turuta” qui, en 1955, a remporté avec Juan Soler Bultó la première édition de la course d’endurance des 24 heures de Montjuïc.  Ils étaient arrivés à Caldes de Boi sur des motos Montesa de présérie, dans le cadre d’un programme d’essais intensifs qui les avait vus partir de Barcelone pour arriver à Spa qui, à l’époque, n’était accessible que par des chemins muletiers permettant tout juste le passage d’une charrette. (photo collection Caldes de Boi)

Superbe présentation. L’intérieur du batiment est très lumineux et les murs sont principalement peints en noir.  Les motos, toutes parfaitement restaurées, y sont exposés sur des lits de galets blancs avec de tout petits panneaux d’identification sur le sol. Un vrai plaisir pour les photos sans hideuses chaînes en plastique ou panneaux de légende inamovibles,… mais à condition d’avoir un grand angle car il n’y a guère de recul.

Ci-dessus un bel alignement avec, dans l’ordre la Rondine Sport 125 cm3 produite en 1951-52, une MV Agusta Pullman 125 cm3 (construite par Avello à Gijón, Asturies, Espagne de1958 à 63,  une Mymsa 125  A1 (1955-62), une Rieju 125 Jaca à moteur AMC (1959-63), une Raid 200 cm3 (1952-56), une Clua 125 cm3 (1953-59) et une BJR YZ 175 cm3 (1955-56). Un tandem Pinarello et plusieurs vélos de course classiques sont tout autour sur les murs.

La zone d’exposition centrale est quasi exclusivement réservée à Ossa.

BJR 175 cm3 YZ – 1955-56

La marque BJR a vu le jour en 1942 dans la région de Valence sous le nom de Baesal.  Le propriétaire, Senor Bautista, avait un garage de réparation automobile et a commencé à commercialiser un moteur à deux temps de 100 cm3 adaptable sur vélo.  Il a ensuite rebaptisé l’entreprise en utilisant les initiales de son nom, Bautista, et celles de ses deux fils, Juan et Rafael, d’où BJR.   Après un premier cyclomoteur, BJR a produit une gamme de motos  deux temps de moyenne cylindrée, la plus populaire étant la YZ 175 cm3 monocylindre ici photographiée. Cette 175 fut lancée en 1955 mais BJR produit également des 125 deux temps et une 175 quatre temps à soupapes en tête de belle facture. BJR a survécu jusqu’en 1962 et a produit environ 5 000 motos avant de se restructurer et de s’orienter vers la production de petits tracteurs.

Bultaco 250 cm3 Metralla GTS – 1980.  La GTS produite de 1977 à 82 est la dernière version de la Metralla. Celle-ci date de 1980 et l’ultime mouture, en 81, aura des roues en alliage léger et un petit dosseret de selle. Ce mono deux temps est équipée d’une boîte 6 vitesses et d’un moteur dérivé de celui de la Bultaco Pursang de motocros adapté à un usage routier. Il développait 25 ch à 7500 tr/min et la GTS ne pesait que 124 kg à sec.

Clúa 125 cm3 deux temps – 1960c. Clùa  est créé en 1949 à Barcelone et passe en 1952 sous contrôle de l’usine italienne Alpino qui compte bien par ce biais investir le marché espagnol. La marque catalane fabriquera des motos et des microcars jusqu’en 1962. La gamme comprenait des monocylindres 2 temps de 50, 74, 98 et 123 cm3 (ici photographié) et un 175 cm3 4 temps à soupapes culbutées. (Le Clùa 50 Gorrion II de 1957 est présenté ICI)

Evycsa 175 cm3 – 1956. Evycsa, une marque catalane aussi peu connue qu’éphémère avait son usine à Barcelone entre 1953 et 1957.  La marque a été fondée par Màrius Vilaseca Roura (1917-1955) un ancien coureur motocycliste qui décida de concevoir et de produire ses propres motos.  Elles étaient équipées de moteurs de Fita (ou Fita-AMC), une entreprise basée à Figueres qui produisait des moteurs AMC français sous licence.  Le Fita-AMC de 175 cm3 quatre temps culbuté monté sur le modèle photographié était le choix le plus prisé.

En juin 1955, alors qu’il effectuait une reconnaissance pour le Rallye de la Costa Brava sur l’une de ses propres machines, Vilaseca voit son pneu arrière éclater à grande vitesse.  Il est transporté d’urgence à l’hôpital de Barcelone, où il succombe à ses blessures. La société Evycsa a néanmoins poursuivi ses activités jusqu’en 1957.  Déclarée en faillite l’année suivante Evycsa a été absorbée par Fita, qui était l’un des créanciers.  La version photographiée est la 175 Sport produite de 1953 à 59. Elle annonçait 8 ch et 105 km/h.

Iso 150 cm3 1963-65. L’usine italienne italien Iso a conclu un accord pour construire des motos, des scooters et des “motocarros”  Iso à Madrid à partir de 1951. Ce modèle attelé d’un side-car madrilène est un animé par un monocylindre 2 temps de 150 cm3 développant  7,5 ch/5300 tr/min. Il a  3 vitesses et promet 65 km/h.

Ossa Yankee 500 cm3 Yankee – 1977.  Cette version à roues en alliage est l’ultime mouture de la bicylindre deux temps Yankee développée par Ossa depuis 1972.

Rieju 125 cm3 Jaca – 1956. En 1934, Luis Riera Carré et Jaime Juanola Farres commencent leur aventure entrepreneuriale en fabriquant des accessoires pour bicyclettes. Ils fusionnent leurs noms pour créer la marque RIEJU (RIEra+JUanola).  Malheureusement, leurs premières années ont été perturbées par la guerre civile espagnole et leur premier cyclomoteur n’a été produit qu’en 1945.  En 1953 naît le Rieju 175 cm3 qui est en fait une GIMA habillée d’éléments de tôlerie de fabrication locale. Il est équipé d’un 175 cm3 quatre temps culbuté AMC fabriqué sous licence en Espagne par  Fita. Ce modèle peint en noir mat avec des garnitures dorées devient le pilier de la production de Rieju pendant quelques années (La collection de Walter Ankli en expose une version attelée d’un side-car).  Le très beau Rieju 125 cm3 Jaca qu’on peut voir ci-dessus est apparu en 1958.  Il est équipé du nouveau moteur AMC deux temps Isard toujours fabriqué sous licence par FITA et il se vendra à plusieurs milliers d’exemplaires jusqu’en 1964. Rieju, l’un des rares à avoir survécu à la crise de l’industrie motocycliste espagnole, existe encore aujourd’hui.

Rovena 250 cm3 Sport -1965

Au début des années 1960, le constructeur catalan Sanglas, basé à Barcelone, est en difficulté car la sortie de la voiture SEAT 600 a un impact négatif sur les ventes de motos de moyenne et grosse cylindrée. Javier Sanglas, propriétaire de la marque, commence en 1963 à produire des motos 2 temps et de plus petite cylindrée sous la marque, Rovena dans l’espoir de concurrencer les Montesa, Ossa et le nouveau venu Bultaco. On dit que ce nom est une anagramme de Vérone, la ville italienne que Sanglas admire. Sanglas qui n’a pas l’expérience du 2 temps choisit d’équiper sa gamme Rovena de moteurs Hispano Villers produits sous licence. Le bicylindre 250 cm3 est proposé en deux versions, le modèle standard fort de 15ch et la Sport, ici présentée, qui, dotée de deux carburateurs, annonçait 20 ch. Ces twins existent également en 325 cm3, mais ils n’auront qu’un succès limité et la s’arrêtera en 1968.

Sanglas 400 Lujo 1973. Sanglas s’est spécialisé dés ses débuts en 1943 dans le gros monocylindre quatre temps. Martin et Javier Sanglas fournissent les administrations et ignorent la compétition, contrairement aux autres constructeurs espagnols. Créé en 350 cm3 la Sanglas se dote d’une partie cycle plus moderne en 53 passe en 500 cm3 en 1955, se double d’une 295 cm3 en 1962  puis de cette 400 en 1969 laquelle s’offre un démarreur électrique en 1973 avec la version ici présentée. Le 400 sera de nouveau amélioré en 1977 avec un ultime modèle F  produit jusqu’en 1978.  Les usines Sanglas construiront ensuite  des 400 et 500 bicylindres à moteur Yamaha et seront vendues à une banque espagnole avant d’être absorbées par Yamaha Motor España, SA. en 1982.

Moto Vespa 125 cm3 attelé – 1953. En 1952, est inauguré la première usine Seat, alors filiale de Fiat, à Barcelone. Pour ne pas être en reste, Enrico Piaggio fait construire en un temps record une usine de 6000 m2 dans la banlieue de Madrid, et, en septembre 1952, la première Vespa sort des chaînes espagnoles. La société Moto Vespa SA, dont Piaggio est l’actionnaire majoritaire, produit ses scooters Vespa et quelques cyclomoteurs à Madrid jusqu’en 1987. Cette Vespa 125 cm3 et son side-car de 1953-54, annonçait 4 ch à 4500 tr/mi, pesait 64 kg et promettait 75 km/h.

Si vos vacances vous mènent (comme les miennes !) sur les petites routes des Pyrénées, vous connaissez peut être le musée National de l’Automobile d’Andorre qui présente une soixantaine de motos et le superbe musée de Bassella, environ 70 km plus au sud, où près de 200 motos, principalement espagnoles, vous attendent, mais vous ne [...]

Olivier et Alain Chevallier par Jacques Bussillet

Deux frères dans la course de 1966 à 2016

Un très émouvant livre-hommage par Jacques Bussillet

Il est des articles plus difficiles à écrire que d’autres. Très lié à Alain Chevallier avec qui j’ai beaucoup travaillé à la réalisation de prototypes d’études pour l’usine Yamaha, j’avoue que j’ai le clavier qui se bloque un peu en évoquant ces souvenirs. J’admire d’autant plus le livre de Jacques Bussillet, que la famille Chevallier considérait comme un fils adoptif. Il a su écrire un bouquin remarquable où la vie des deux frères, les courses d’Olivier et les réalisations d’Alain, sont à la fois racontés de façon distanciée, vue de l’extérieur, et par les acteurs eux-mêmes, tels qu’ils les ont vécus. Le livre mêle ainsi au fil de ses 220 pages, l’histoire racontée par Jacques en tant que journaliste et, séparément, en tant qu’ami intime, et les textes écrits par Olivier, ou par Alain, avec sa verve inimitable. C’est bien plus qu’un livre de plus qui raconte l’ascension d’un pilote, ses dons innés en marketing puis l’explosion progressive des talents techniques d’Alain Chevallier, ingénieur autodidacte qui sera vite reconnu comme l’un des meilleurs techniciens de l’histoire de la moto au niveau international. C’est un livre plein d’émotions et de sensibilité. L’histoire d’une famille très soudée qui partage les bons et les pires moments, des enfants qui perpétuent la passion de leur père pour les sports mécaniques. C’est l’histoire d’un drame avec l’accident fatal d’Olivier en 1980, suivie par le formidable rebondissement, tant sur le plan du courage que sur celui de la technique, de son frère Alain.

J’ai lu beaucoup, vraiment beaucoup, de livres sur la moto, tous m’ont appris quelque chose, même les plus mauvais. Ce n’est pas le cas de celui-ci qui se classe parmi les meilleurs, et hors concours, car il a un plus considérable, l’émotion et le vécu. Olivier et Alain méritaient bien un tel hommage.

Quelques photos illustrant l’histoire d’Olivier et Alain Chevallier… il y en a beaucoup plus dans le livre et avec des légendes !

Deux frères dans la course de 1966 à 2016 Un très émouvant livre-hommage par Jacques Bussillet Il est des articles plus difficiles à écrire que d'autres. Très lié à Alain Chevallier avec qui j'ai beaucoup travaillé à la réalisation de prototypes d'études pour l'usine Yamaha, j'avoue que j'ai le clavier qui se bloque un peu [...]

Kerlo et son orchestre refont la 250 Honda-6

Tuto : faîtes vous-mêmes votre moteur de Honda six cylindres. Niveau : Têtu.

Yves Kerlo et son orchestre de bricoleurs professionnels

Il faut d’abord que je vous présente Yves Kerlo, le chef d’orchestre de cette formidable réalisation qui a réuni, avec Stéphane Meunier, pas mal de musiciens de grand talent.

Je suis un “bricoleur professionnel” vous répond Yves Kerlo quand on s’enquiert de son activité, j’aurais pour ma part plutôt tendance à dire spécialiste pro à tout faire. Il a commencé dans la soudure avec des châssis de side-car, on l’a vu plus tard élaborer des Solex et courir à leurs guidons ; plus sérieusement, il s’est fait une réputation en fabriquant des pots de détente pour les plus grands, et puis des cadres, et puis du polyester, et puis des motos complètes, avec JBB par exemple, et puis encore, et avec moi pour mon plus grand plaisir, quelques prototypes et études pour Yamaha Europe dont une voiturette à guidage automatique (et oui en 2000, il y a 23 ans de ça!), et des prototypes de motos avec Alain Chevallier, et, et, et… Il faudrait un livre pour raconter tous ses exploits et j’espère bien qu’il le fera un jour pour suivre celui qu’il a récemment pondu sur JBB en révélant pour l’occasion un autre talent : l’écriture. En attendant, notre Kerlo national a organisé une exposition de moteurs de course célèbres pour le Sunday Ride Classic au Castellet du 5 au 7 mai 2023 et, comme il fallait une vedette à l’expo, Yves et surtout Stéphane Meunier sans qui ce projet n’aurait jamais vu le jour, accompagnés de quelques-uns de ses amis mille-pattes, ont eu la folle idée de faire une maquette à l’échelle réelle du plus mythique des moteurs de moto : celui de la 250 Honda 6 cylindres de 1966-67. Et vous allez voir, Yves Kerlo et son orchestre de bricolos pros sont un poil perfectionnistes, totalement allumés, même, et moi j’aime !

FMD

 

 

 

Yves Kerlo raconte la formidable aventure dont il fut le chef d'orchestre.

Honda 6, oui, mais lequel ?

Quand Jean-Pierre Bonato (SRC) m’a donné son feu vert pour 2023, nous avons dès septembre 2022 commencé à fouiller et retourner nos archives, mais aussi celles des autres, nous n’avons pas tout de suite vu qu’il y avait eu deux générations de moteurs ; et même probablement bien plus que deux si on va regarder à l’intérieur, mais là n’était pas du tout le sujet. La première génération de moteurs Honda 6 avait des carters moteur sans la colonne carrée de dégazage à l’arrière des carbus, ainsi que l’allumage magnéto allant de gauche à droite. (image du haut) Les autres points bien visibles étaient les points d’ancrage de cadre sur les caches culbuteurs différents, les carburateurs, les caches à 4 vis en bout d’arbre à cames. Il a paru évident que la seconde version (image du bas) était pour nous celle à retenir vu la grande quantité d’images fournies autour des répliques JPX et sur le catalogue édité par le Musée Honda de Motegi. A ce sujet un grand merci à Jacques Buchoux d’avoir autant partagé, il y a 20 ans, quand les répliques ont été présentées à la presse…  (Photo ci-contre)

Une video d’enfer

Accrochez vous devant la vidéo réalisée par Stéphane Meunier, qui en avait réalisé quelques autres auparavant mais moins fouillées, on peut même mettre le son pour l’intro !  La vidéo dure 12 minutes, mais restez assis, c’est bluffant ! …une formidable animation où tous les éléments se fabriquent, s’imbriquent, se peignent et peuvent, à la fin, se comparer sans rougir au VRAI Honda 6.

1ere étape : Trouver les cotes

Nous avons commencé, avec Stéphane Meunier, par aller à la pêche aux archives pour savoir s’il existait assez d’images disponibles permettant de redessiner le Honda-6 pour la partie extérieure. L’intérieur est probablement encore plus intéressant… Bonne surprise, quelques excellents connaisseurs du sujet ont tout de suite adhéré au projet pour guider nos pas. Nous avons également trouvé beaucoup de matière dans les articles de Moto Technologie et Moto Légende parus il y a 20 ans, dans les archives de Pierre De Pauw et André Dumy, et dans les livres de Jacques Bussillet. Il existe aussi 180 photos récentes de détails dans un petit livret édité par le Musée Honda de Motegi, bref, on pouvait commencer…

2 : Dessiner en 3D, en 2D et découper

 

Stéphane Meunier est ingénieur de formation et professeur au Lycée Technique Durzy de Villemandeur près de Montargis (45), il collabore très activement avec l’équipe JBB depuis une vingtaine d’années pour les différentes motos, que ce soit sur l’Atomo, la Metiss, puis les motos électriques H-Ker, et par conséquent avec moi. Pour imprimer les nombreux éléments retenus, il a obtenu l’autorisation de sa hiérarchie d’utiliser les machines de son lycée. Nous étions alors début octobre 2022. Stéphane s’est mis à dessiner avec Solidworks pour reconstruire les formes extérieures, mais aussi décomposer et cloisonner les grosses pièces (carters, culasse…) afin de s’adapter à la taille des imprimantes 3D mises à disposition. De mon côté, je dessinais quelques pièces en 2D, comme les échappements, et les petits usinages métalliques. De nombreux échanges ont aussi définis la structure métallique interne au moteur pour que l’ensemble soit mécaniquement solide. En cours de route, nous avons aussi choisi de faire découper dans des plaques d’aluminium toute la partie ailettes de l’ensemble cylindre-culasse, dessinées une par une, c’est la maquette Tamiya qui nous en a donné l’idée.

3 : Fabriquer

Pendant que Stéphane maltraitait son clavier, et ses méninges il fallait, à 700 km de chez lui, que j’avance en parallèle sur les sujets annexes. Comme nous avions fait le choix d’intégrer un maximum de vraies pièces en métal, un complément d’enquête a été indispensable, en collaboration avec quelques membres très actifs du forum Pit-lane.biz, “adco” et “mykeul”, pour ne citer qu’eux (leur grande timidité les faisant se cacher derrière des pseudos!). Il fallait des pièces dont les dimensions soient assez semblables aux pièces du Honda-6 et dans la mesure du possible d’origine Honda. Les sorties de sélecteur, l’arbre de boîte avec leurs joints spi, le pignon de sortie proviennent d’une 125 routière, la cloche et les disques d’embrayage d’un 125 mono du Challenge Honda… quelque peu modifiée à la fraiseuse pour passer de 7 à 9 disques. Pour les mégaphones c’est vers un des mes amis chartrains avec qui je faisais des courses de Solex que je me suis tourné, Denis Taillebois. Il a rapidement ressorti des tiroirs ses outils utilisés au siècle dernier pour les cyclos pour se remettre à l’hydroformage. Avec les premiers dessins de Stéphane plein latéral, je me suis fabriqué une maquette basique, en bois, échelle 1 pour valider le petit bout de châssis Honda-6, les coudes d’échappement, les mégaphones, les arbres de boîte en tube, entre autres détails. Les photos des moteurs exposés sur socles au Musée Honda de Motegi ont beaucoup servi pour identifier certains détails, comme la magnéto avec sa petite plaque constructeur, ou le petit bout de faisceau factice réalisé par adco, avec des condensateurs de 4L raccourcis. Une bonne partie des joints moteur ont été découpés un à un avec des ciseaux, à partir des dessins envoyés depuis Montargis. Toutes les pièces citées repartaient par la poste vers Montargis Afin d’être installées et validées au fur et à mesure que les éléments de “fonderie” étaient imprimées. Sur de nombreux sujets on s’est souvent arrangé avec l’authenticité comme les vieilles sorties d’huile intégrées dans le dessin avant l’impression du carter inférieur ou les coudes d’échappements qui ressemblent, mais qui se sont surtout adaptés aux galets de cintreuse que je possédais ! On va laisser les archivistes pinailleurs chercher nos dérapages (contrôlés). On peut quand même, sans hésiter, affirmer que les mouches ont très largement reçu !

4 : Montage à blanc et peintures

 

 

Au début du mois de mars, nous avons coupé la distance en deux en nous retrouvant avec Stéphane sur le parking d’un péage entre Montargis et Avignon, pour que je puisse récupérer l’ensemble bien avancé et terminer les travaux., ma maquette en contreplaqué ayant tout de même des limites de fiabilité, surtout pour terminer les échappements. Il fallait installer les dernières pièces fabriquées ou livrées, tout valider jusqu’au moindre détail, monter dans les carbus les morceaux de cyclo trouvés sur le net (boisseaux avec ressorts, petits gicleurs), assembler la rampe de carburateurs avec son mécanisme de commande, les arrivées d’essence faites avec des banjos de frein… Comme nous sommes de grands malades, nous tenions aussi  à respecter au plus près la visserie Honda vue sur les photos avec la bonne empreinte pour ses vis cruciformes japonaises.  Il a enfin été possible de mettre le moteur et ses accessoires en tout petits morceaux pour faire peindre ce qui devait l’être, à partir des essais de couleur effectués en amont et rendez-vous pris à l’avance avec les deux peintres concernés L-Aero à Chartres et  The Color shop à Chateaurenard. L’expression “montage à blanc” prend toute sa valeur dans le cas présent…

5 : Assemblage final

Je pense qu’il n’y a pas grand chose de plus à raconter, les photos parlent d’elles mêmes…

Ha si, venez le voir au Castellet les 6/7 mai dans le cadre de la Sunday Ride Classic !

Tuto : faîtes vous-mêmes votre moteur de Honda six cylindres. Niveau : Têtu. Yves Kerlo et son orchestre de bricoleurs professionnels Il faut d'abord que je vous présente Yves Kerlo, le chef d'orchestre de cette formidable réalisation qui a réuni, avec Stéphane Meunier, pas mal de musiciens de grand talent. Je suis un "bricoleur professionnel" [...]

Top Mountain Museum : 500 motos

Je vous l’annonçais dans le dernier article, le Top Mountain Museum est fort francophile et présente environ 35 motos françaises… nous en sommes honorés et elles vous ont presque toutes été présentées dans le dernier article sur ce blog, mais sur les 500 motos exposées, il en reste encore 445 à découvrir.  Il serait difficile d’en faire ici un catalogue exhaustif et je me limiterai à un rapide tour de piste,  de 95 photos quand même et, patience, au fil des semaines à venir, vous découvrirez en détail une grande partie des inconnues découvertes là-bas dans les fiches où beaucoup ont déjà pris place. Cliquez sur les liens en bleu pour y accéder.

FMD

Un petit tour sur le balcon devant le sublime panorama des Alpes avec avec le maître de la visite, Stefan Knittel, et moi-même sur une DKW 250 URe de 1937. Elle est, comme la quasi-totalité des motos du musée, prête à faire parler ses 25 chevaux et résonner ses échappements libres, ce à quoi on se serait bien amusés sur les routes de col avoisinantes. Une autre fois peut-être !

Les allemandes

2 : Adler MB 250 RS de 1955, 3 : BMW 500 RS Rennsport 1955 non restaurée, 4 : BMW 750 Imola de Helmut Dahne en 1973, 5 : BMW 750 R17 de 1938, 6 : BMW type 255 à compresseur de 1936, 7 : Bucker 125 TZ 1950, 8 : Réplique de la Daimler de 1885, 9 : DKW 350 RM trois cylindres 1952, 10 : DKW 200 E 1929, 11 : DKW 250 SS 1936, 12 : DKW 350 RM Trois cylindres 1952, 13 : Hecker 730 cm3 HIV Vtwin 1928, 14 : Horex 350 Regina 1953, 15 : Horex 350 spéciale Schnell 1952, 16 & 17 : Horex 1000 usine de Braun et Badshing1935, 18 : L’excellente idée d’une Puch 200 cm3 à disposition des enfants et avec le vrai bruit de la moto en tournant la poignée, 19 : Kreidler 50 cm3 13 ch usine 1964, 20 : Miele 50 de 1960, 21 : Münch-Horex 500 GP de 1968, 22 : NSU 239 cm3 moteur ZL de 1902, 23 : NSU 250 Rennmax de Werner Haas champion du monde 1953 et 54, 24 : NSU 500 Sport Konsul 1953, 25 : NSU 1000 1914 à deux amortisseurs arrière et 1923 à un seul amortisseur, 26 : NSU RK 500 II à Compresseur 1950 – 27 : Victoria 50 Vicky III – 1954.

Les autrichiennes

Si international qu’il soit le Top Mountain Museum est en Autriche et réserve une belle place aux productions nationales.1 : Une belle brochette de KTM du Dakar. La bleue est la 450 de Marc Coma en 2015, et le même pilote pilotait la moto qui précède, la 690 cm3 de 2009. Au fond la F 950 de Meoni en 2004. 2 : KTM 1000 RC16 de 2010. 3 : KTM 50 Mecky de 1959 avec un moteur mis au point par Ludwig Apfelbeck dont il est question plus loin. 4 : KTM 125 Mirabell de 1956. KTM 125 Sachs 1956. 6 : Puch 125 LM pour dames ou ecclésiastiques de 1923. 7 Une exposition spéciale était consacrée aux voyages autour du monde de Max Reich avec, entre autres, cette Puch 250 de 1929. 7 : Une triplette de Puch avec d’avant en arrière une 200 cm3 de 1937, une SV 175 de 1955 et un 50 de 1972. 9 : La fantastique moto 500 cm3 de long track à 4 soupapes radiales et diamétrales conçue en 1965 par Ludwig Apfelbeck. 10 : Une autre moto de Long track, la 350 Schneeweiss Spezial de 1939 à moteur Rudge à 4 soupapes radiales.

Les américaines

1 : Cleveland 1000, 4 cylindres de 1929c, Cyclone 1000 model 7 de 1914, Harley Davidson 1000 JH 1927. 4 : Harley Davidson 50 cm3 M65 de 1967. 5 : Henderson 1300 cm3  model K de 1920. 6 :  Indian 260 cm3 de 1905. 7 : Indian Four 1288 cm3 1940. 8 : Les motos de la collection Indian qui était exposée au sol ont été les seules sauvées lors du grand incendie et elles sont aussi les modèles favoris des frères Scheiber. 9 : Le cigare Indian des records sur le lac salé de Bonneville en 1967.

Les anglaises

1 : L’une des premières motos JAP à moteur vertical. 2 : La Rover 500 model TT 1913. 3 : la toujours étonnante Wooler 350 de 1920. 4 : Brough Superior 1000 de 1922. 5 : Panther 500 de 1928. 6 : Ascot Pullin 500 de 1929. 7 : OEC 800 quatre cylindres 1932. 8 : AJS 500 usine 1934. 9 : Une belle lignée de Brough Superior avec en tête la rare 500 cm3 de 1931. 10 : Matchless 600 bicylindre Silver Hawk de 1932. 11 : New Imperial 250 Grand Prix 1932. 12 : Calthorpe 500 Ivory 1933 – 13 : Triumph 500 Tiger de 1939 (provenant des test de l’usine BMW !). 14 : Royal Enfield 250 S Racer 1938-1954 . 15 : Wooler 500 Four WFF1 de 1953. 16 : Norton 500 Manx prototype 1954. 15 : Norton 500 Manx usine “Long nose” 1954. 18 : Dennis Jones 500 cm3 artisanal 1959. 

Les italiennes

1 : Garelli à double piston 1919. 2 : Guzzi 250 SS 1927. 3 : CM 350 KM 1939. 4 : Parilla 350 Double ACT 1950. 5 : Bianchi 50 Aquilotto 1953. 6 : Parilla 175 de 1960. 7 : Benelli 250 Quattro ex Provini 1954. 8 : Ducati 500 Grand Prix 1971.

Les japonaises

Vous l’avez deviné, le Top Mountain Museum n’est clairement pas le musée des motos japonaises et l’influence du lieu fait que deux d’entre elles sont à ski  : le petit Honda EZ 9 avec son kit incluant chenille arrière et ski avant et l’une des tout premières moto-neige Yamaha 350 de 1964 qui côtoie une non loin rare moto-neige Harley-Davidson. Coté moto on retiendra cette Yamaha 250 TD1A de 1963

Les suisses

La Suisse n’est pas bien loin, mais pas très présente. Au menu, une rarissime BPR 500 à moteur Moser de 1929, la curieuse Schmid de 1923, la MRD 1400 cm3 des records de Fritz Egli et l’étonnante Peraves Ecomobile créée en 1988.

Les tchèques

Parmi les tchèques exposées : Böhmerland 350 de 1937, Walter 350 ACT de 1948 et CZ 350 Grand Prix de 1952 toutes deux conçues par le même Jaroslav Walter, Jawa 250 GP de 1961 et MZ 250 RE de 1961 que j’ai casé la par erreur alors que c’est une Allemande.

La russe

Impossible de caser la Russie avec un autre pays… cette russe solitaire est une Zis 100 L de 98 cm3 fabriquée à Serpuchow en 1954.

Je vous l'annonçais dans le dernier article, le Top Mountain Museum est fort francophile et présente environ 35 motos françaises… nous en sommes honorés et elles vous ont presque toutes été présentées dans le dernier article sur ce blog, mais sur les 500 motos exposées, il en reste encore 445 à découvrir.  Il serait difficile [...]

Journée Nationale des Véhicules d’Epoque

L’édition 2023 de la Journée Nationale des Véhicules d’Èpoque aura lieu le dimanche 30 avril prochain. Les clubs peuvent faire connaitre les évènements qu’ils organisent sur le site de la FFVE ICI.

-News-

L'édition 2023 de la Journée Nationale des Véhicules d'Èpoque aura lieu le dimanche 30 avril prochain. Les clubs peuvent faire connaitre les évènements qu'ils organisent sur le site de la FFVE ICI. -News-