Quelques tranches d’histoire de la moto
avec une forte prédilection pour ce qui est curieux,
innovant ou inconnu et les dernières nouvelles de notre petit monde
La première vraie boite de vitesses entièrement automatique est une réalisation française, la boite Gyroflex inventée par notre grand spécialiste national des transmissions, Bridier Charon. Elle fait sa première apparition publique au salon de Paris de 1933, montée sur une Alcyon 350 cm3 SuperSport. Présentée en détail dans la fiche qui lui est consacrée, cette moto révolutionnaire eut droit à un essai dithyrambique dans Moto Revue, mais ne fut vraisemblablement commercialisée qu’à un nombre très limité d’exemplaires. Le convertisseur très sommaire provoquait sans doute beaucoup de glissement augmentant la consommation, tout en réduisant les performances. Ce dispositif associant un convertisseur à une sorte de demi différentiel était pourtant extrêmement ingénieux et on peut supposer qu’une réalisation faisant appel à tous les perfectionnements actuels dans ce domaine pourrait trouver sa place avec de beaux arguments de simplicité et d’encombrement face aux autres systèmes.
La première boite au monde réellement automatique. La Gyroflex conçue par Bridier Charon et ici montée sur une Alcyon 350 SiuperSport présentée au salon de Paris en 1933. (Photo BNF-Gallica)
Le rêve de la boite auto au fil des ans en 5 familles
La boite de vitesses entièrement automatique (vraiment auto, sans la moindre intervention manuelle obligée) resta longtemps un rêve d’ingénieur. Elle se développera grâce à quatre technologies bien différentes, les variateurs à courroie, les boites dotées d’un embrayage automatique centrifuge pour chaque rapport, celles à double embrayage, les convertisseurs hydrauliques et les pompes hydrauliques variables. Chacune a ses avantages et ses inconvénients.
Tour d’horizon des 6 grandes familles de transmissions automatiques en moto : Les variateurs à courroie – Les convertisseurs, à commencer par le Gyroflex associé à un différentiel – Le système Kreis avec un embrayage centrifuge pour chaque rapport – Les pompes hydrauliques variables système Badalini et dérivés – Les boites type DCT à simple ou double embrayage.
Le convertisseur
Seul, parfois sur des scooters, comme le Ducati 175 Cruiser en 1953 ou le Yamaha 175 SC1 en 1960, le convertisseur a séduit beaucoup de constructeurs qui l’associeront souvent à des boites de vitesses simplifiées : Guzzi 1000 Convert en 1974 puis Hondamatic 750 en 1975 puis 400 de 1978. La première marque à tenter ce mixage est cependant BSA en 1933 en associant sur une moto un convertisseur à une boite préselective Wilson avec laquelle ils avaient beaucoup de succès en automobile.
Ces exemples composites ne peuvent toutefois être considérés comme totalement automatiques ce qui n’est pas le cas de l‘Alcyon Gyroflex (convertisseur associé à un différentiel) de 1933 qui est, sauf erreur, la première moto au monde à boite automatique ne requérant aucune action manuelle.
Quelques mois avant la Gyroflex, une BSA révolutionnait le salon de Londres et beaucoup la présentent comme la première moto automatique. C’est pourtant une erreur, car, si elle a bien un convertisseur (comme sur le Gyroflex), il est associé à une boite présélective Wilson à trois rapports commandés par un petit levier au guidon. On ne peut donc considérer cette BSA comme une moto entièrement automatique.
Vraie révolution en 1952, la première production de Ducati après les fameux moteurs adaptables Cucciolo 50 cm3, est le Ducati 175 cm3 Cruiser, à changement de rapport assuré par un double convertisseur hydraulique extrêmement moderne avec un verrouillage automatique à partir d’un certain régime pour éviter tout glissement, un embrayage centrifuge et manuel.
Dans les années 70, où les constructeurs planchent déjà beaucoup sur le sujet, apparaissent quelques exemples industrialisés de dispositifs hybrides couplant un convertisseur et une boite deux rapports. Ce fut le cas en 1974 de la 1000 Guzzi Convert, avec un convertisseur, un embrayage de séparation et une boite 2 vitesses commandées par sélecteur. Les Hondamatic 750 Four à partir de 1975 et 400 bicylindre en 1978 sont basées sur même principe, mais sans embrayage de séparation. Suzuki tentera aussi timidement l’aventure avec une disposition similaire sur sa GS 450 G Suzukimatic (non importée en France). On ne peut toutefois considérer ces modèles comme de vraies automatiques, car toutes sont associées à une boîte 2 rapports commandés par sélecteur.
Alcyon 350 SuperSport à boite Gyroflex 1933
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La boite Gyroflex a un très faible encombrement (Photo BNF-Gallica).
Une conception très ingénieuse qui combine les fonctions d’un convertisseur et d’un différentiel. L’ensemble du boîtier vert est entraîné en A depuis le moteur, l’entraînement de la roue arrière est assuré par le pignon bleu. Entre les deux, la rotation des aubes D et D’ (qui baignent dans l’huile) fait tourner les satellites C et C’ qui entraînent le planétaire P. L’effet de variation est continu, et il suffit de greffer au tout une commande d’embrayage/débrayage pour permettre à la fois la mise en route du moteur et le découplage au ralenti (car demeure toujours un brassage résiduel). L’ensemble demeure léger, compact et pas trop coûteux, contrairement au système BSA. Notez que sur le dessin de gauche l’entrée et la sortie de boite sont du même côté, comme sur la version utilisée sur l’Alcyon, tandis qu’à gauche l’entrée est d’un côté et la sortie de l’autre.
La BSA Fluid Flywheel Transmission de 1933
En dépit de son annonce sur le catalogue, il semble que la BSA 500 "Fluid Flywheel Transmission" n'ait jamais été commercialisée.
Coupe moteur boite de la BSA de 1933.
Ducati 175 Cruiser – 1953
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Une vraie révolution, mais Ducati alors nouveau-né avait voulu en faire trop.
Un bloc moteur-transmission monumental.
Un double convertisseur hydraulique avec embrayage centrifuge et manuel. Comble de modernisme, ce convertisseur est verrouillé mécaniquement à partir d'un certain régime correspondant à environ 40 km/h, pour éviter toute déperdition.
Variateurs à courroie
Il faut attendre 1938 pour voir apparaître les scooters Salsbury Motor Glide équipés d’un double variateur à courroie et d’un embrayage centrifuge, comme le seront tous les scooters modernes, bien que la technologie ait entre temps notablement évolué. En Europe, le système sera popularisé par le DKW-Manurhin « Beltomatic » avec un système sous licence Uher. On verra aussi des convertisseurs sur certaines motos comme l’Aprilia 850 Mana en 2007.
Le Salbury Motor Glide, ici dans sa version 72 de 1939, a l'avantage sur le modèle 1938, de laisser voir son variateur au travers du panneau arrière grillagé.
Présenté dès 1954 sur la Mobylette AV37, le système Mobymatic basé sur un brevet déposé par René Mangin est particulièrement ingénieux en ce sens qu’il n’y a qu’une seule poulie variable en sortie moteur et que la courroie garde une tension constante grâce à la rotation du moteur qui pivote autour de son axe d’attache au cadre. Grâce à ce système aussi efficace qu’économique, Motobécane gardera longtemps une longueur d’avance sur tous ses concurrents.
La première Mobylette équipée du changement de rapport automatique Mobymatic.
Eric Jaulmes, directeur technique de Motobécane, commente le schéma de fonctionnement du 1er système Mobymatic: "Une bille poussée par un ressort verrouille 3 vitesses. Cet artifice parfaitement inutile sur une transmission à variation continue était là pour éviter de dérouter les clients peu habitués à l'automatisme intégral".
Le DKW-Manurhin 75 cm3 Hobby, produit dans la seconde moitié des années 50, est basé sur un variateur à courroie réialisé selon les brevets Uher. Produit à partir de 1954 par DKW puis par Manurhin à partir de 1956, ce Hobby ne devient vraiment pleinement automatique à partir de la version SM 75 Beltomatic de 1958 qui a perdu sa manette d’embrayage.
Le Manurhin Hobby présenté au salon de Paris en 1958 dans sa deuxième version sans levier d'embrayage.
Étudiée pour l’armée suédoise en 1972, la 350 Hägglunds révolutionne autant le monde de la partie cycle avec un cadre coque et des suspensions monobras, que celui des transmissions avec un double variateur suivi d’un arbre.
Hägglunds 340 XM 72 : cadre poutre, suspensions monobras et double variateur à courroie.
La 2e version de l'Hägglunds à cadre coque en acier en 1974 expose son variateur et sa transmission par arbre démontés.
Le monobras de la suspension arrière à l'intérieur duquel passe l'arbre de transmiossion.
L'Hägglunds 340 XM de 1974 avec un cadre coque en acier et une suspension avant télescopique.
Aprilia 850 Mana 2007
Aprilia tenta en 2007 de lancer la Mana, une "sport-tourisme" à double convertisseur qui ne trouva pas son public en dépit de ses réelles qualités.
Système Kreis : Un embrayage pour chaque rapport
Ce dispositif fort intéressant, efficace et peu onéreux, est basé sur des brevets déposés dans les années 30 par Fritz Kreis avec un embrayage centrifuge pour chaque rapport. Son principal défaut est qu’il n’y a pas de frein moteur et qu’on se retrouve en roue libre en coupant les gaz.
Bernardet 125 Guépar monocylindre 1955 et 85 Cabri 1956
La boite Servomatic développée sur cette base par le motoriste Le Poulain équipera les scooters Bernardet, Cabri présenté en mars 1954 avec 2 vitesses et le Guépar à 4 vitesses qui apparaît au salon de 1955 en 125 cm3. En 1956, ce sera le tour du nouveau Cabri 98 cm3 type L6 série2. Si le Servomatic, à 2 vitesses et double embrayage centrifuge, fait des Cabri de vrais scooters automatiques, ce n’est pas tout à fait le cas des Guépar 125 et 200 cm3 dont la boite « Servomatic » à 4 rapports fonctionne par paires, 1ere et 2e pour la vile et 3e– 4e pour la route. Chaque paire se débrouille sans intervention, mais il faut actionner une pédale pour passer de l’une à l’autre.
Publicité pour le Bernardet Cabri 98 Servomatic en 1955
Schéma de fonctionnement du Servomatic.
Husqvarna 250 WR 1972
Bien après cela, en 1972, un appel d’offres de l’armée suédoise exigeant l’automatisme donnera naissance à la Husqvarna 250 WR automatique en 1972, boite Fritz Kreis 4 embrayages centrifuges.
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Husqvarna 250 WR armée automatique 1972
L'Husqvarna WR type armée était même disponible avec des skis latéraux repliables.
Pompe hydrostatique, système Badalini et dérivés
Ce système complexe développé et breveté par l’ingénieur italien Franco Badalini, fut employé par Honda en 1961 et 62 sur ses scooters Juno 125 M80 et 170 M85. Il ne s’agissait toutefois pas de vrais automatiques, car la variation de la pompe était commandée par poignée tournante à main gauche. Têtu, Honda continua toutefois à perfectionner le système, l’utilisa en course sur des quads et, enfin, le commercialisera, cette fois totalement automatique et entièrement géré par électronique, sur l’improbable 700 cm3 DN 01 en 2008 qui n’aura pas de suite.
Chez NSU le Dr Ebert a travaillé sur les transmissions hydrostatiques dès 1950 et, en 1957, NSU présente un dérivé du même système encore plus complexe, car mettant en œuvre deux pompes hydrostatiques à 9 pistons. Il est monté sur son scooter Prima V type 20 Automaticqui sera produit à 120 exemplaires en 1957, mais il semble que seuls 2 ou 3 aient survécus.
Efficaces et bien adaptés aux régimes de rotation rapide des motos, les pompes hydrauliques variables n’avaient pourtant guère de chance de se répandre, car la grande précision d’usinage requise les rendait très onéreuses. Honda l’a bien compris en abandonnant totalement ce système au profit des boites à double embrayage. Les pompes hydrauliques variables, dont le principal avantage est de n’avoir pratiquement pas de glissement, continuent d’être utilisées sur le matériel de travaux public et, en Allemagne, sur les tracteurs Fendt sous le nom de variomatic et avec une gestion électronique.
NSU/Lambretta type V automatic – 1957
NSU étudie cette transmission dès 1956 et il sera produit quelques exemplaires de ce scooter en 1957 avec, soyons précis, une transmission à convertisseur de couple hydrostatique intégrant deux moteurs à plateau oscillant neuf cylindres à angle variable.
Coupe du système NSU à double pompe hydrostatique.
La pompe hydrostatique NSU démontée.
...et toute la transmission exposée.
Débuts du démontage. La partie transmission est simplement désacouplée du moteur.
Honda 170 cm3 Juno M85 – 1962
Etudiés en 1961 par le service Research & Development de Honda les scooters Juno 125 M80 et 170 M85 utilisaient une pompe hydraulique variable système Badalini fort efficace, mais à commande manuelle par poignée tournante à gauche.
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Le Juno M85 de 1962 : élégant et étonnant avec son petit flat twin 4 temps culbuté placé devant le tablier avant.
La partie transmission est énorme par rapport à la partie moteur.
Le carter moteur du Juno M85 porte la mention Honda Research & Development, licence Badalini.
46 ans séparent mon Honda Juno M85 de 1962 et la futuriste 700 NC-01 apparue en 2008.
Honda 700 cm3 DN-01 – 2008
46 ans après ses premières transmissions hydrostatiques sur le scooter Juno M80 et M85, Honda présente une ultime évolution du système, cette fois entièrement géré par électronique.
Jugée vraisemblablement trop complexe et onéreuse face aux boites à double embrayage, la transmission hydrostatique fera sa dernière apparition sur la DN-01.
Boites auto à double ou simple embrayage
Honda en fut le premier avec ses NC 700 S et X apparues en 2012 puis élargit leur usage aux CRF 1000 F Africa twin en 2016 suivies par les NT 1100 et les Gold Wing. Il s’agit sans conteste du système le plus abouti, mais il est lourd, cher et ultraprotégé par de nombreux brevets de blocage pris par Honda. Des dispositifs d’automatisme plus simples, apparus récemment chez BMW ou Yamaha, commencent à lui faire concurrence.
La Honda 700 NC-X de 2012
Schéma de principe de la boite Honda DCT. En ouvrant les gaz, la pression hydraulique active l'embrayage pour les 1er, 3e et 5e rapports (en rouge)
La boite DCT vue en éclaté.
La première vraie boite de vitesses automatique est l’Alcyon Gyroflex en 1933, mais il y eut bien d’autres systèmes que nous passons tous en revue.
Peu connus en France, le NSU 175 Prima V et 150 cm3 Prima III sont pourtant les plus vendus des scooters allemands à la fin des années 50 . NSU était venu au scooter en 1950 et plutôt que de s’opposer frontalement aux imbattables Vespa et Lambretta, il choisit de prendre une licence de 5 ans pour importer le second qu’il améliorera au fil des ans. Libéré de son contrat, NSU présente en 1957 les Prima 175 et 150cm3. L’extérieur conserve dans les grandes lignes l’apparence des Lambretta, mais l’intérieur n’a plus rien à voir et inaugure le concept particulièrement ingénieux du « flat one ». C’est à dire que le moteur a un cylindre disposé transversalement tandis que le vilebrequin, dans l’axe de la machine, transmet directement sa puissance à la roue arrière via un ensemble mécanique, moteur-boite, en ligne jusqu’à un couple conique devant la roue.
Le catalogue dans sa version pour la Grande-Bretagne. Cliquez dessus pour accéder à la fiche.
Une cinématique particulièrement ingénieuse avec, dans l'ordre, la turbine de refroidissement, le vilebrequin, l'embrayage, la boite de vitesses et le couple conique.
Et deux photos pour finir des premiers Lambretta sous licence NSU.
Peu connus en France, le NSU 175 Prima V et 150 cm3 Prima III sont pourtant les plus vendus des scooters allemands à la fin des années 50 . NSU était venu au scooter en 1950 et plutôt que de s'opposer frontalement aux imbattables Vespa et Lambretta, il choisit de prendre une licence de 5 [...]
Nombre d’ingénieurs rêvent dans les années 30 d’allier les avantages de la moto, en prix et en encombrement, à la protection d’une automobile. La plus connue de ces « mautos » est la Monotrace fabriquée en Allemagne et en France à Saint-Étienne, mais la plus belle est sans conteste cette Cerreti construite dans la banlieue parisienne à quelques unités de 1929 à 1932.
Je rêvais depuis des ans de trouver une autre photo du Cerreti, mais c'est Claude Scalet qui l'a dénichée chez Girauto. Heureusement, il est prêteur !
Médaillé d’or au concours international des inventeurs à Paris le 11 mai 1929 puis exposé au salon de Paris 1930, le Motocar Cerreti dû à l’ingénieur éponyme est une production des établissements E. Cerreti et P. Valen à Courbevoie, plus connus pour leur fabrication de tan-sad, repose-pieds et autres accessoires. Esthétiquement, le Cerreti est une superbe réussite avec une ligne très aérodynamique qui rappelle celle des cyclecars et une face avant en pointe avec ses deux gros phares intégrés derrière la calandre. L’ensemble est indiscutablement plus moderne et sportif que le bien plus volumineux Monotrace. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 3 m de long, 320 kg et 85 km/h pour le Monotrace contre 2,80 m et 175 kg pour le Cerreti qui promet 120 km/h.
Extrait du catalogue du salon 1929. On y apprécie tout particulièrement la version nautique, l'une des seules motos "amphibies " connues avec la Séviitame qui s'utilisait comme un moteur de Hors-bord et la Motosacoche (Doc. Yves Campion) "Hydrosacoche" qui nécessitait des flotteurs.
E. Cerreti et P. Valen sont beaucoup plus connus pour leurs accessoires : silencieux " requin ", repose-pieds passager à suspension intégrée et tan-sad (publicité dans La Moto en 1929)
Le Cerreti va-t-il confirmer ses performances au Bol d’Or de 1930 organisé cette année-là durant le week-end de la Pentecôte du 7 au 9 juin à Saint-Germain-en-Laye ? Il y est l’outsider attendu avec son constructeur au guidon et figure d’ailleurs sur le dessin de l’en-tête des articles annonçant l’épreuve dans Moto Revue. Nous n’aurons hélas, jamais la réponse. L’ingénieur Cerreti se brouille avec Eugène Mauve, l’organisateur du Bol d’Or, le premier voulant courir en catégorie moto 500 cm3, tandis que le second entendait l’engager parmi les « voitures Sport jusqu’à 750 cm3 » arguant des deux roulettes latérales qui en faisait un quatre roues. Triste résultat, le Cerreti rentra chez lui sans prendre part à la course. Il ne fit d’ailleurs plus guère parler de lui. Il continua pourtant d’être très discrètement présenté aux salons de Paris de 1930 et 1931 avant de disparaître des catalogues en 1932 et on ignore combien d’exemplaires en furent vendus. On le vit dans sa version monoplace « type course » avec et sans side-car, mais il semble que la « Grand Sport biplace » n’ait jamais été produite. Séduit ? Il vous en aurait coûté 9890 F en 1930 pour le type course monoplace. Une vraie somme, car le Monotrace Roten ne vaut alors que 7450 F, la sublime Majestic dans sa première mouture sur châssis de 1930 s’affiche à 7500 F (+ 1450 F pour les compteurs et l’éclairage), une MGC 500, 7950 F (+1000 pour l’éclairage) et un cyclecar Sima-Violet Sport, 8700 F.
Outsider très attendu au Bol d'Or 1930, le Cerreti n'y put courir, et ne figura que le dessin des en-têtes de Moto Revue annonçant l'épreuve.
Prospectus de Cerreti pour 1930. (archives Claude Scalet)
Le catalogue annonce une version Sport biplace qui ne sera vraisemblablement jamais produite
La technique de construction du beau Cerreti tout aussi sophistiquée et novatrice que sa ligne explique son prix. Contrairement à la Monotrace avec son lourd châssis en tôle d’acier, celui très étudié de la Cerreti est constitué d’une robuste triangulation en tubes étirés qualité aviation avec des suspensions avant et arrière oscillantes qui s’appuient sur de longs ressorts à lames supportés à l’avant comme à l’arrière par quatre tubes carrés. Les axes d’articulation de ces suspensions sont aux centres de larges plaques circulaires qui enserrent un disque en bois dur jouant le rôle d’amortisseur à friction. Logé juste derrière la roue avant, le moteur est un LMP 500 cm3 à soupapes culbutées et refroidissement par air qui entraîne par chaîne une boîte Sigmund à trois rapports. Une deuxième chaîne relie la boîte à un arbre intermédiaire dans l’axe de la suspension arrière et une chaîne finale, à tension constante puisqu’elle est sur l’axe du bras oscillant, transmet la puissance à la roue arrière. Tous les éléments lourds étant au niveau des axes de roues, le centre de gravité est très bas garantissant ainsi stabilité, équilibre. Fort d’une courte expérience en Monotrace, on veut bien le croire, mais la grande longueur de l’engin, 2,80 m, ne doit cependant pas le rendre très facile à manœuvrer aux basses vitesses. Il y a heureusement deux roulettes stabilisatrices avec une voie de 90 cm que le pilote peut abaisser ou relever par un levier. Euphorique, le constructeur promet que sa création peur rouler sur terre et même sur l’eau grâce à l’adaptation prévue (mais jamais vue) de flotteurs et d’une hélice « qui le feront très apprécier dans les colonies et par les armées ». Et puis tant qu’à faire une moto qui allie les avantages (ou les désavantages ?) de la moto et de la voiture, le sieur Cerreti propose en 1931 de l’atteler à un très volumineux side-car à deux places et carrosserie fermée dans un style automobile et carré totalement discordant avec les lignes aérodynamiques de la partie moto. Une porte donne accès aux passagers et le frein est automatiquement couplé avec celui de la « moto ». Un grand coffre arrière « imitation malle », lit-on dans le descriptif, accepte deux grosses valises. Le pare-brise est relevable et les glaces latérales articulées. La photo prouve qu’il en eut au moins un, mais il fut probablement unique.
Pas de roulettes latérales pour ce Cerreti-là puisqu'il est attelé du très volumineux side-car biplace en forme d'automobile proposé par la marque. (archives François-Marie Dumas)
Fiche technique Cerreti 1929 (entre parenthèses les caractéristiques de la version Grand Sport biplace)
Moteur LMP 500 cm3 – Soupapes culbutées – Carburateur Amac – Allumage magnéto Méa – Boîte Sigmund 3 vitesses à main – Cadre en tubes triangulés (poids avec ses suspensions 155 kg), longueur 2500 mm – Direction par moyeu avant articulé commandée par biellettes et rotules depuis le guidon conventionnel – Suspension avant et arrière oscillantes sur ressorts à lames en cantilever – Roues interchangeables – Pas de frein avant – Double frein sur le tambour arrière : à segments internes commandé par pédale et à enroulement externe par manette au guidon – Longueur 2650 mm m (2800 mm) – Voie des roulettes stabilisatrices 900 mm – Largeur de la carrosserie 600 mm – Hauteur 900 mm – Poids à sec 175 kg (195 kg) – 120 km/h (100 km/h)
Le dessin utilisé sur le catalogue révèle un châssis particulièrement moderne et sophistiqué.
Certes plus lourds et moins élégants, les Monotrace furent une belle réussite commerciale soulignée par quelques brillants succès dans les épreuves d'endurance. Ce magnifique dessin publicitaire paru dans La Moto en 1926, est dû, bien sur, à Géo Ham.
Nombre d’ingénieurs rêvent dans les années 30 d’allier les avantages de la moto, en prix et en encombrement, à la protection d’une automobile. La plus connue de ces "mautos" est la Monotrace fabriquée en Allemagne et en France à Saint-Étienne, mais la plus belle est sans conteste cette Cerreti construite dans la banlieue parisienne à quelques [...]
La moto est généralement un assemblage complexe de tubes, de tôle et de pièces en aluminium. Le tout demandant beaucoup de précision, une grande rigueur dans l’assemblage, une régularité sans faille dans le dimensionnement de chaque pièce, de nombreux spécialistes et un long travail. Autrement dit, beaucoup de temps et beaucoup d’argent.
Bien vite quelques ingénieurs visionnaires ont cherché à simplifier la construction et la réalisation de grandes parties ou de tout le cadre en alliage léger semblait LA solution. C’est ce qui arrive de nos jours avec les cadres haut de gamme, mais de tels projets avec les technologies et les productions de l’époque étaient bien utopiques.
Je vous avais déjà parlé de deux des premiers exemplaires du genre. Le pionnier des pionniers pour commencer, Schickel, cet ancêtre américain inconnu qui construisit, de 1912 à 1914, les seuls gros deux temps jamais produits outre-Atlantique avec de monocylindres de 5 à 600 cm3 et des cadres coque en fonderie d’alliage léger. Vous avez ensuite découvert le Side-Motor, de 1923, un trois roues bitrace suisse hors norme sous tous rapports avec un châssis en poutres d’alu boulonnées entre elles et le moteur disposé dans le side-car. Voilà donc inventées les technologies des poutres en alu coulées et des coques assemblées en fonderie. C’est cette dernière qui va séduire les premiers constructeurs de motos en aluminium en Europe, en France avec la RM (René Macé) de 1923-24 et en Italie avec la Molteni de 1925 à 26.
La première Molteni de 1925 équipée d'un moteur MAG semi culbuté.
Molteni 1925 : Le rêve italien d’une motocyclette tout en aluminium
Pour s’affranchir de la construction complexe et coûteuse traditionnelle, Carlo Molteni conçoit avec un cadre-coque en fonderie d’alliage léger remplaçant en un bloc tous les éléments constitutifs de la moto. Il élargit même son concept à la fourche avant et étudie les moindres détails de sa moto. Une étonnante prouesse.
Il faut reconnaître que sa réalisation paraît diablement logique et les cadres de certaines motos actuelles s’approchent d’ailleurs de son concept. Dommage, Molteni dans sa recherche avait seulement oublié que sa construction ne serait possible et rentable qu’avec une production de masse. Les moules pour une grande série coûtent des sommes astronomiques et aucune des marques d’alors ne pouvait envisager une telle production. Révolutionnaire, l’idée de Molténi ne pouvait être alors qu’un beau rêve.
La seconde version de la Molteni équipée du moteur Bradshaw à refroidissement par huile du cylindre. On notera quelques différences dans la fonderie censée être ici la version finale.
Du prototype … à l’oubli
L’ingénieur Carlo Molteni dirige une petite usine de tissage (tiens comme Mr Roy, le père des Majestic… il n’y a pourtant aucun rapport !) à Erba dans la province de Come et veut, en toute simplicité, révolutionner le monde de la moto. L’ingénieur Carlo Molteni et le Comte Greppi, dévoilent la moto Molteni au Circuit Lodi, lors de ses premiers essais à la Baccolin Cup et au Gentlemen Championship Moto Club. Elle est ensuite exposée pour la première fois au salon de Milan de 1925, dans son édition presque définitive.
Elle est au départ équipée d’un moteur MAG qui laisse place pour la version finale au moteur Bradshaw 350 cm3 monocylindre quatre temps à soupapes culbutées et refroidissement par huile du cylindre (la culasse restant à l’air libre). Le cadre est de toute façon étudié pour s’adapter à tous types de moteur écrit le constructeur. Et quel cadre. Ce très complexe chef d’œuvre fonderie comprend la colonne de direction suivie du réservoir, un carter unique pour les transmissions primaire et secondaire et le frein arrière, les supports de la boîte et du moteur, les haubans supportant l’arrière et le garde-boue. Le tout d’une seule pièce. La seule partie démontable est le tube avant en acier du simple berceau qui est boulonné sous la colonne de direction et à l’avant des carters inférieurs. Ce n’était encore pas assez pour Carlo Molteni : une autre fonderie monobloc combine la fourche à parallélogramme, avec son ressort intégré dans la partie haute, le garde-boue avant et ses supports. Les seules pièces en acier sont les biellettes de fourche, le ressort, l’axe de roue et la boulonnerie !
Une partie cycle d'une seule pièce, qui paraît toute simple, mais qui est étudiée dans ses moindres détails.
Le carter de transmission ôté, on comprend bien que le réglage de tension des chaînes des chaînes primaire et secondaire sans déposer le moteur, ni bouger la roue, mais en déplaçant la boîte de vitesses. Le bouton moleté ( V ) assuré par un contre-écrou (C), permet de relever la semelle supportant la boîte en décrivant un arc de cercle autour de l'axe B. Pour plus de sécurité, une vis de blocage traverse le montant du cadre et est serrée par un écrou (D).
La Molteni se présente avec l'un des moteurs les plus réputés du moment, le 350 cm3 Bradshaw dont le cylindre est refroidi par huile et qui équipa de très nombreuses marques dans toute l'Europe. Ce fut le plus grand succès de Granville Bradshaw.
Tout est prévu. Trous de fixation pour le moteur, pour l'axe des pédales de frein (à gauche ET à droite !), roulement et joint torique pour supporter la couronne dentée de la roue arrière, surmonté d'un petit tube pour le graissage sous pression. On voit que le tambour de frein est intégré du même côté que la transmission pour faciliter le démontage de la roue.
L’ingénieur Molteni ne fait pas les choses à moitié, fourche avant et garde-boue sont également en alliage léger. Notez, en A, la robuste fixation prévue pour le side-car.
Le carter porte-mâchoires de frein est entièrement moulé avec le bras de fourche gauche et la roue peut être retirée tout en laissant les mâchoires de frein à expansion en place.
Les biellettes de la fourche à parallélogramme sont externes et le ressort est enfermé dans la fourche du même alliage que le cadre.
Molteni en Italie, comme RM en France, ont employé le même alliage d’aluminium, le Silumin, qui comprend un faible pourcentage de silicium. Cet ajout le rend parfaitement insensible à la corrosion, et surtout moins visqueux à l’état liquide et plus facile à mouler tout spécialement pour les grandes pièces ou celles soumises à de gros efforts. Il permet aussi une grande finesse et une grande précision du moulage. Les amateurs d’appareils photo en prendront pour preuve le châssis du Nikon F3 apparu en 1980 et coulé dans ce même alliage. En revanche, le cadre du scooter des frères Molteni au début des années 50 sera réalisé en Alpax, un alliage d’aluminium et d’environ 13% de silicium très proche du Silumin, mais moins sujet à la cristallisation qui peut fragiliser ce dernier.
1950 : Le rêve devient enfin réalité
Cette superbe réalisation ne pourra franchir le pas énorme existant entre la fabrication à l’unité d’un prototype et son industrialisation, même à échelle réduite. La Molteni apparaît pour la toute dernière fois au salon de Milan en 1926 et ne fait ensuite plus parler d’elle que par des effets d’annonce. Les ateliers de Molteni ferment leurs portes de 1928 à 1949, mais l’aventure n’est pourtant pas finie. On est têtu et obstiné chez les Frères Molteni (FM) qui refont surface en 1942 avec un vélo à cadre monobloc en alliage léger… qu’ils ne peuvent produire, car l’aluminium est encore réservé aux militaires. Huit ans plus tard, les Frères Molteni exposent au salon de Milan 1950 un très original scooter, le FM 125 T-50, qui reprend, dans une version plus moderne, tous les principes de construction édictés par Carlo Molteni en 1925. La volumineuse membrure centrale en fonderie d’alpax (voir encadré) relie en droite ligne la colonne de direction à l’axe du bras oscillant et intègre ces deux éléments tout comme le réservoir d’essence avec son petit coffre et le phare. Le bras oscillant du même alliage supporte le bloc 125 cm deux temps à cylindre horizontal (4,5 ch à 4 600 tr/min) et boîte 3 vitesses commandées au guidon. À l’arrière du moteur, le système d’échappement est placé au-dessus du bras oscillant laissant toute la place sous l’arrière de la plate-forme centrale pour l’amortisseur horizontal. Les roues, chaussées de petits 400 x 8’, sont aussi en alliage léger avec, à l’avant, un superbe bloc qui cumule les fonctions de moyeu de frein et de bras de la suspension à roue tirée. Ce bel ensemble est supporté par une fourche monotube en acier. Ce scooter hors du commun présenté au salon de Milan en 1950 sera produit jusqu’en 1953 en versions T-51 puis T-52, en annonçant 80 kg et 70 km/h. FM présente en 1952 une moto 125 cm3 puis cesse la production de deux roues en 1956.
Du rêve à la réalité : un quart de siècle après le génial prototype de moto entièrement en alliage léger réalisé par Carlo Molteni, l'Officine Meccaniche Fratelli Molteni à Milan, réalise le rêve de son fondateur avec ce scooter T 50.
La moto est généralement un assemblage complexe de tubes, de tôle et de pièces en aluminium. Le tout demandant beaucoup de précision, une grande rigueur dans l'assemblage, une régularité sans faille dans le dimensionnement de chaque pièce, de nombreux spécialistes et un long travail. Autrement dit, beaucoup de temps et beaucoup d'argent. Bien vite quelques [...]
Deux pays, deux mesures. Dans la France déjà bien préparée avec les BMA (bicyclettes à moteur auxiliaire de l’avant-guerre) France les constructeurs majeurs se tournent naturellement vers le cyclomoteur léger le plus économique possible et touchant la clientèle la plus large et non spécialisée qui soit, donc automatique.
Il en est tout autrement en Allemagne où la culture motocycliste est bien plus élevée, tant chez les constructeurs que chez les utilisateurs. Les 50 cm3 qui y apparaissent dès le début des années 50 auront donc deux puis trois vitesses et se donneront, pour la plupart, une image plus moto que vélo avec un beau gros réservoir rajouté sur un cadre souvent en tôle emboutie. À ces motivations pour des évolutions divergentes s’ajoute le contexte économique avec des salaires bas et peu de taxes en Allemagne contre des salaires plus élevés, mais plus de taxes chez nous. Résultat, l’Allemagne exporte 40 % de sa production, tandis que nous « consommons » toute la notre.
Première vue officielle de la Perle.
Ah, les plans d’avenir basés sur des statistiques !
L’Allemagne y avait pourtant cru au tout début des années 50 espérant que les vingt millions de cyclistes de l’époque tout comme la grande masse des utilisateurs des transports en commun allaient se ruer sur ce cyclomoteur, grande nouveauté sur le marché d’outre-Rhin, L’excellent chef de publicité de la maison N.S.U. présentait déjà sur son stand en 1953 le monument du « dernier piéton », dénommé Hans Latsch. Quoiqu’il en soit, la production évolue en bon accord avec celle de la France jusqu’en 1955 avec 778 500 unités produites outre-Rhin contre 830 375 en France, mais les ventes en Allemagne vont progressivement baisser.
La perle des utilitaires
L’avionneur Ernst Heinkel, dont cette Perle sera le seul cyclomoteur, était doué pour les produits haut de gamme. Peu importe qu’il s’agisse d’avions, de scooters ou d’un 50 cm3 et celui-ci se distingue du lot des petites Allemandes de l’après-guerre… les grosses petites allemandes plutôt, car la production est généralement massive avec des cadres en tôle emboutie chevauchés par des réservoirs ventrus. On trouve moins de cadres-réservoir monoblocs en emboutis dans cette Allemagne de ces années 50 et les Heinkel Perle et Victoria Nicky sembles-nt être les seules réalisations en aluminium. Pour la Nicky il s’agit toutefois de simples coques supportées par un cadre à double berceau supérieur en tubes d’acier.
Les suspensions de la Perle, à amortissement hydraulique, télescopique à l’avant et à deux combinés arrière assuraient un bon confort de conduite, mais semblaient bien frêles et fluettes, face aux semi-Earles à balanciers et roue poussée nettement préférées par la grande majorité des constructeurs d’outre-Rhin. Face à ces gros réservoirs et ces suspensions enveloppées, notre Perle devra attendre sa « mise en collection » pour que la sophistication technique du cadre alu la valorise comme elle le mérite. Quelle belle réalisation pourtant, que ce cadre en fonderie d’alliage léger aux lignes épurées constitué d’un seul moulage à paroi mince breveté par la docteur Klaue.
Ce cadre avec son réservoir de carburant intégré sous la selle, permettait de respecter la limite de poids de 36 kg (cela dit une Mobylette AV79 tout acier de 55 à suspensions ar. coulissantes ne fait que 40 kg). La finition martelée (comme nombre de machines-outils) contribuait à lui donner une image très qualitative. Le carter de chaîne vraiment étanche à bain d’huile étant garant d’un faible entretien.
Le fantastique musée de Nexckarsulm, n'expose par uniquement des NSU et des motos, mais aussi une belle sélection de cyclomoteurs d'exception.
Tous le câbles passent à l'intérieur du cadre.
Pas si chère, finalement
En 1955 le prix équivalent à environ 62 000 F se situait dans la fourchette la plus élevée, un prix compréhensible au vu de la qualité de fabrication de la Perle, mais beaucoup moins en rapport avec son image utilitaire. Les NSU Kickly valaient de 46 500 à 51 500 F (déjà près de 1,5 fois le salaire moyen en Allemagne) et le très stylé DKW Hummel s’affichait à 65 800 F .
Environ 27 000 Perle ont été produites de 1955 à 1958, ce qui est relativement élevé étant donné l’image utilitaire un poil obsolète qu’avait cette Perle en son pays au milieu des années 50 face à une kyrielle de gros cyclos très moto souvent à 3 vitesses et à peu près au même prix. On ne la vit évidemment pas en France, mais elle fut importée en Grande-Bretagne par Excelsior.
Moteur monocylindre 2 temps refroidi par air – 49 cm3 (39 x 41,8 mm) – 1,5 ch à 5 000 tr/min (limitation par étrangleur à l’admission) – Carburateur Fischer 10DA23 – Alumage par volant Magnétique Bosch 6V 3W – Boîte à 2 vitesses commandés par poignée tournante – Pédalier-kick et chaîne de transmission unique sous carter étanche en alliage léger – Cadre coque en U en fonderie d’alliage léger (silumin) – Suspension avant télescopique, arrière oscillante à 2 amortisseurs – L/l/h : 1780/700/930 mm – Empattement 1145 mm – Hauteur de selle 785 mm – Pneus 23″ x 200 – Freins à tambour ø 82 mm – 36 kg – 45 km/h (40 km/h à partir du 1er janvier 1957).
Une perle d'aluminium par François-Marie Dumas Deux pays, deux mesures. Dans la France déjà bien préparée avec les BMA (bicyclettes à moteur auxiliaire de l'avant-guerre) France les constructeurs majeurs se tournent naturellement vers le cyclomoteur léger le plus économique possible et touchant la clientèle la plus large et non spécialisée qui soit, donc automatique. Il [...]