Orial : L’album photos

Les fiches descriptives vous ont déjà tout dit ou presque les l’histoire des G.L. que Georges Levy construisait à Argenteuil à celle des Orial qui en prennent la suite, mais en transférant la fabrication à Lyon.

Une histoire fort brève puisque le décès de l’ingénieur Maurice le Pen responsable des premières G.L met fin à l’entreprise en 1920, un an à peine après sa création, tandis qu’Orial ne vivra à peine plus longtemps, son pilote vedette, Marius Guiguet part s’installer à Montluçon avant de revenir à Lyon pour y créer un magasin de motos en 1924 tandis que l’actionnaire principal d’Orial quitte la maison en 1922 pour racheter Koehler-Escoffier qu’il revendra plus tard à Raymond Guiguet qui va d’ailleurs particulièrement y briller.

G.L./Orial vont dès leurs débuts se créer une image en compétition avec leurs side-cars, en particulier dans la catégorie des 600 cm3. Comme vous pouvez le découvrir dans les photos qui suivent.

Photos archives BNF/Gallica et François-Marie Dumas sauf indication contraire

Un Guiguet peut en cacher un autre

L’histoire de la moto en Rhône-Alpes compte son lot de Guiguet  dans cette même époque des années 20 et 30, si bien que même les spécialistes d’ordinaire les plus fiables se font parfois avoir, moi le premier.

Le vétéran est  Joseph Raymond Guiguet né en janvier 1891 à Saint-Pierre D’Entremont en Isère. Il utilisera son second prénom, Raymond,  et sera parfois mentionné dans les résultats des courses comme « Guiguet aîné » . Il courra sur Viratelle, Motosacoche et bien sûr Koehler Escoffier qu’il dirigera à partir de 1922. Il est possible qu’il ait aussi fait exceptionnellement quelques courses sur Orial.

Son jeune frère, Marius Auguste Guiguet, naît le 26 août 1893 à Saint-Cassin en Savoie. Il débute en participant à des courses de vélo avec son frère Raymond, puis passe à la moto et court sur Alcyon, GL et Orial avant de partir s’installer à Montluçon en 1923, puis de revenir en 1924 à Lyon pour y créer un magasin de motos.

Il y a aussi Marcel Guiguet, né à Corbelin en Isère en 1901, qui crée en 1929 les fabuleuses motos MGC (Marcel Guiguet et Cie et non Marcel Guiguet, Corbelin, bien que son usine y soit))  dont les formes symbolisent une cigogne, l’insigne glorieux de l’escadrille homonyme ou son frère Joseph allait trouver la mort durant la Grande Guerre. La coque-réservoir en fonderie d’alliage léger est le corps, la boîte à outils triangulaire qui la prolonge sur le garde-boue avant évoque le bec, tandis que les « silencieux » d’échappement en fonderie ne sont pas en queue de carpe, comme d’usage, mais en pattes de cigogne.

L'idée des motos-taxis n'est pas nouvelle ! Avant de construire ses propres motos, Georges Levy (G.L.)avait lancé une flotttille d'Indian 8 HP des surplus attelées à ses side-cars G.L. Le tximètre est installé au dos du panneau "Taxi-Français" sous les yeux du client. (archives Jean Bourdache)
Première photo d'une GL 750 à moteur JAP et side-car Georges Levy, en couverture de Motocyclisme le 1er juillet 1919. Ici aux commandes, la baronne de Laroche sur le champ d'Issy-les-Moulineaux (aujourd'hui héliport !) avant sa tentative de record de hauteur en avion.
Gilles Bricou, grand spécialiste de la marque, a réussi à réunir à peu près tous les catalogues G.L. et Orial et celui-ci semble le premier édité par G.L. à destination de ses agents en juillet 1919.
24 mai 1920, G.L. a déjà abandonné le moteur JAP au profit du Mag suisse. Cette 750 est ici aux mains de Swertz au critérium motocycliste de l'A.A.M.M.(Association des anciens motocyclistes militaires) à Auxerre (©BNF/Gallica)
La première publicité passée par Orial dans le Motocyclisme du 1er mai 1921. Il note un bureau à Paris et les usines à Lyon.(archives Gilles Bricou)
Catalogue Orial 1921 (archives Giles Bricou)
Extraits du catalogue 1921 (archives Gilles Bricou)
Marius Guiguet au départ du GP de France couru à Provins le 2 juillet 1921. Il y finit 1er devant les deux autres attelages Orial de Moret et Lacour. La version course du side-car Orial est tout à fait particulière avec des orifices dans la caisse pour se caler les pieds et une poignée au-dessus pour se tenir. (©BNF Gallica)
Lacour 3e du GP de France à Provins sur Orial à moteur MAG en catégorie Side-cars 600 cm3. (© BNF/Gallica)
Toujours en 1921, mais cette fois au Mont-Ventoux le 7 août 1921 où l'on voit Marius Guiguet qui va remporter l'épreuve. (la route n'est bien sûr pas goudronnée !)© BNF/Gallica
Une carte postale montrant Marius Guiget sur son Orial 600, 1er dans sa catégorie au Paris-Nice 1922 dans les froidures de mars et, bien entendu, sur routes non revêtues. (On différencie généralement Marius de son frère Raymond parce que le premier à une cicatrice sur le visage et que le second est plus "trapu")
Le 4 juin 1922, le 6e GP deFrance du MCF est couru à Montargis sur un circuit de 10,8km. La catégorie side-cars 600 est de nouveau remporté par Marius Guiguet sur Orial à 71 km/h de moyenne. Il est suivi par Jean Borgotti sur Griffon et Yenne, ici avec le n°54, sur Orial où vous noterez le pied du singe qui utilise un des trous dans la caisse pour se maintenir. © BNF/Gallica
Alexandre Hommaire et une belle démo de son passager.
Hommaire sur Orial 600 à l'arrivée au GP de France 1922, mais on ne connait pas son classement. ©BNF/Gallica
Encore au GP de France de 1922 à Provin avec l'Orial 600 d'Alexandre Hommaire.
Publicité d'Orial dans le Moto Revue n°103 après le GP de France de 1922
Double victoire au GP de Lyon organisé le 10 mai 1923. L'Orial 600 de Moret ici photographiée est en tête devant celle d'Hommaire. C'est mieux que dans la catégorie des side-cars 1000 cm3 où aucun concurrent ne termine la course ! ©BNF/Gallica
Notez que le side-car des Orial de 1923, totalement différent, a abandonné ses orifices de maintien du passager.
Le 29 mai 1924 pour le GP de Lyon sur les 15 km du circuit de Saint- André de Corcy, il n'y avait que 2 engagés en side-car 600, les Orial D'Hommaire (n°29 avec sa soue de secours sur le coté du side) et de Moret (n°28). Tous deux finissent dans le même ordre à 76 km/h de moyenne. ©BNF/Gallica
Cette photo après la course de l'Orial d'Hommaire en 1924 permet de détailler la caisse du side ultra légère qui n'est plus en tôle mais sur armature bois toilée. Ce nouveau concept va avec une nouvelle technique du "singe" qui ne sort plus devant la roue du side (voir photo en 1921) mais derrière.
A partir de 1925 on ne voit pratique ment plus d'Orial en course. Au GP de Lyon de cette année là les Orial sont absentes et au Bol d'Or, fin mai, Guiguet termine 1er des side-cars 600 cm3 sur une Gillet devant l'Orial de Moret.
Orial a bien vendu des 300 et 350 monocylindres à moteur MAG, mais on ne sait pas si cette 175 a jamais été commercialisée.

André Deleuze confirme dans son commentaire que la 175 a bel et bien existé et qu’il en a possédé une, malheureusement sans son moteur d’origine remplacé par une mécanique Terrot.

Querelles de noms

Triumph à Coventry se sépare en 1929 de sa branche allemande à Nüremberg. Celle ci commence par se renommer Orial et produit des 500 mono et une 750 RR à moteurs MAG semi-culbuté sous ce label puis, suite à un procès avec les ayants-droits de Orial-France, elle reprend en Allemagne le nom de Triumph et, à l’export, celui de TWN.

Les fiches descriptives vous ont déjà tout dit ou presque les l'histoire des G.L. que Georges Levy construisait à Argenteuil à celle des Orial qui en prennent la suite, mais en transférant la fabrication à Lyon. Une histoire fort brève puisque le décès de l'ingénieur Maurice le Pen responsable des premières G.L met fin à [...]

Derniers jours pour s’inscrire au Concours de motos de la FFVE à Lyon

On vous le rappelle, le concours de motos organisé par la FFVE et Moto-Collection au salon de Lyon du 13 au 16 février prochain, est ouvert a toute moto (course exceptée) des origines à 1994.

Dépêchez-vous, la date limite est le 15 janvier

Cliquez ici pour télécharger le bulletin d’inscription.

Même si un ou deux jours de retard  sont admissibles, cela veut dire que vos demandes de participations doivent être envoyées cette semaine.

On vous le rappelle, le concours de motos organisé par la FFVE et Moto-Collection au salon de Lyon du 13 au 16 février prochain, est ouvert a toute moto (course exceptée) des origines à 1994. Dépêchez-vous, la date limite est le 15 janvier Cliquez ici pour télécharger le bulletin d'inscription. Même si un ou deux [...]

Guzzi 750 « Tre per tre » – Album photos

Lorsque des militaires écrivent un cahier des charges, il faut se méfier ! Il semblait pourtant parti pour être le roi ds montagnes, ce Tre-per-tre et les ingénieurs commis successivement à sa conception Micucci, Soldavi,i puis Carcano ont du s’arracher les cheveux pour répondre aux exigences du général Rantanplan. Techniquement, ils ont réussi un pari impossible, pratiquement, l’engin est stupide ! Il ne peut certes pas remplacer une mule, ni emprunter ses chemins, il est dix voire cent fois plus cher et aussi difficile que dangereux à piloter. Consolons-nous en pensant que Giulio Carcano profitera de l’expérience acquise avec ce 750 bicylindre en V, pour concevoir, 5 ans plus tard la V7, heureusement beaucoup plus simple. 

Pour la description complète du 750 Tre-per-tre » se reporter à sa fiche ICI.

Photos couleur par François-Arsène Jolivet, N/B archives François-Marie Dumas

Quelques vues d’époque pour commencer

Présentation en fanfare au salon de Milan de 1959. avec ce 3 x 3 chenillé qui part à l'assaut... mais à l'assaut de quoi ?
Rassurez-vous, le 3 x 3 a bien des défauts, mais il ne met pas ses 1000 kg en wheeling en usage normal
Les bras de tension de la chanille et leurs roulettes se replient en usage normal et la chenille métallique tient simplement par pincement sur le pneu.
Giulio Carcano reprendra l'idée du bicylindre en V face à la route pour la V7 de 1965, mais les deux moteurs n'ont guère en commun que leur concept global.
Si on en croit la photo du dossier presse, le 3 x 3 est une mule mécanique idéale, pourtant ceux qui l'ont essayé ont un avis bien différent.

Magnifique restauration dans les règles de l’art pour ce 3 x 3 de 1962, et il suffit de regarder les détail pour avoir une idée du travail.

Direction déportée, chassas treillis tubulaire, moteur sous la selle et réservoir dans le dos. . Ce descriptif de base vous plonge déjà dans l'étrange.
Il est déjà plus sympathique de ce côté. A cause de l'herbe ?
La Fourche télescopique monobras (qui contient l'arbre de transmission) fait penser à un train d'atterrissage d'avion, mais aussi au Gilera 125 CX (clic sur la photo) qui reprit le même principe. La direction est déportée et démultipliée.
Le pilote assis très en avant a cette vue de la route... ou du ravin !
Le dévers est léger ici mais imaginez que le courageux pilote réduise la voie arrière au maximum et le point de bascule n'est plus loiiinnnnnn...
Notez le bec de selle autobroyeur et, devant, un ensemble de commandes hétéroclite. Le levier à gauche actionne, par hydraulique, la variation de la voie en rapprochant les deux roues arrière. Au centre, un amortisseur de direction à friction.
6 vitesses plus une marche arrière commandées par levier qui se verrouille automatiquement à chaque position. Accélérateur et frein au pied droit.
Pour garder un esprit moto, un demi guidon porte le levier inversé de décompresseur, le levier de frein avant, la manette d’air, celle d’accélérateur à main et le bouton d’avertisseur.
Lorsque des militaires écrivent un cahier des charges, il faut se méfier ! Il semblait pourtant parti pour être le roi ds montagnes, ce Tre-per-tre et les ingénieurs commis successivement à sa conception Micucci, Soldavi,i puis Carcano ont du s'arracher les cheveux pour répondre aux exigences du général Rantanplan. Techniquement, ils ont réussi un pari [...]

Epoqu’Auto 2024: Incontournable

Avec deux salons dédiés, l’un à l’automobile et la moto de collection, Epoqu’Auto en novembre, et l’autre, à la moto moderne et de collection, le salon-du-2-Roues en février, Lyon devient, plus que jamais, la capitale européenne de la moto ancienne et Epoqu’Auto, qui donnait cette année plus de place à la moto, est un rendez-vous incontournable. Jugez-en.

Epoqu'Auto qui fêtait cette année son 45e anniversaire est de plus en plus ouvert à la moto et Fabrice Follis en avait réuni plus de 200 pour cette édition.

Prix d’excellence à l’expo Chaise

L’Amicale Dollar, et on la félicite, est l’un des plus actifs de nos clubs de marque français et l’avait déjà beaucoup vue il y a deux ans où la marque fêtait ses cent ans dans ce même Epoqu’Auto puis à Rétromobile, largement présenté dans ce blog. Et la revoilà ! Six mois que Jean-Michel Paulik, le pape des moteurs Chaise et Jean-Michel Madranges, le président de l’Amicale, travaillaient sur cette exposition consacrée aux marques ayant utilisé les moteurs Chaise. Dollar en étant évidemment le premier consommateur puisque cette mécanique était, comme les motos à partir de 1930, produites par l’Omnium Métallurgique et Industriel.

Jean-Michel Paulik a puisé dans son garage un 100 2 temps, des 250, 350 et 500 culbutés, un 350 ACT et le 500 incliné.

Pour en savoir plus

La majorité des motos présentées dans ce salon ont déjà fait l’objet d’une fiche descriptive complète. Cliquez sur les photos ou sur les liens en bleu pour y accéder.

Pour le coup, l’Amicale ne présentait pas moins de 31 motos et une voiturette représentant 21 marques dont 4 que je ne connaissais pas et encore, la liste établie prévoyait 3 autres marques obscures dont je n’avais jamais entendu parler. Croyez-moi, il n’est pas courant que je sois ainsi piégé !

À cet étalage épatant, l’Amicale ajoutait une présentation de tous les types de moteurs signés Dollar et exposait aussi une voiturette, un tracteur, une moto faucheuse et un moteur industriel ; ne manquait que le fameux quatre cylindres qui ne se déplace qu’à regret.

Le luxe à la française avec cette Automoto 500 AL11 à moteur Chaise à arbre à cames en tête.
On a tellement parlé de cette BCR de 1929 à moteur 500 Chaise culbuté et suspension arrière qu'elle semble commune ; elle est pourtant fort rare.
Etabli à Chabreloche, Carlton ne construisit qu'environ 200 motos de 1924 à 38 avec des motorisations diverses, dont, ici, un Chaise 350 culbuté.
Une expo Chaise, c'est forcément aussi une expo Dollar et Jean-Michel Paulik a sorti de son garage un rare exemplaire de la 350 culbutée R36 à cylindre incliné de 1936 en cours de restauration.
On connaissait les DS Malterre à moteur maison, JAP, Ydral, AMC et Gemma, et bien en voici une mue par un Chaise 500 à ACT.
Durandal, l'une des initiatrice des cadres en tôle emboutie a choisi le 500 Chaise culbuté pour son modèle D de 1929.
Elie Bal, vous connaissez ? Moi, je découvre Il doit s'agir le la marque B.A.L. de Givors et elle a un moteur Chaise 350 culbuté. Renseignements bienvenus.
La légende de la photo ci-dessus s'applique tout autant à cette Eugene Thévenot "sortie de grange" avec un très curieux cadre en tôle emboutie et un 350 Chaise culbuté.
Après ces belles inconnues, la Génial Lucifer parait presque une marque majeure. Il s'agit là d'une 500 Super Sport d'environ 1934.
Une Helyett fabriquée par les frères Picard à Sully-sur Loire et mue par un 350 culbuté, Chaise, bien sûr !
Vous avez sans doute déjà vue cette sublime Majestic 350 Chaise de 1929 dans son incroyable état d'origine.
Les Marc, montées par les Ets Corbeau-Utilia à Paris, utilisèrent des moteurs LMP, JAP, Voisin et ce Chaise 350 pour ce modèle N de 1929 doté d'une option sélecteur au pied.
On aime bien le 350 Chaise, placide mais fiable, mais que fait-il sur une MGC, la très luxueuse "moto de l'élite" qui s'accordait beaucoup mieux avec des JAP.
Avant la Majestic, Georges Roy construisit les New Motorcycle, toutes motorisées par des Chaise.
Avant de faire ses propres moteurs après guerre, la marque bressane Radior utilisa des JAP, et ce Chaise 350 ici sur un modèle de 1930.
Rhony'x, marque lyonnaise, ne pouvait manquer et heureusement elle utilisa aussi des Chaise (ici un 350 à ACT) en plus de quelques autres motorisations.
Vous avez déjà découvert le Stella à moteur LMP dans les fiches, et bien le voilà en Chaise 350 à tiges et culbuteurs.
Pratiquement toute la gamme Styl'son est étudiée dans les fiches, sauf cette version avec le petit Chaise à soupapes en tête de 250 cm3.
Finissons en beauté avec un autre inconnu sur Chaise 350, le Winster.

Le tout terrain en vedette

Patrice Follis, l’organisateur en chef de la partie moto, avait donné cette année une grande place au tout terrain avec une superbe exposition organisée en grande partie avec Trial 70. Créé par le champion Joël Corroy (créateur de JCM en 1983), c’est le seul musée européen consacré exclusivement au tout terrain avec plus de cent motos dont toutes les JCM et les motos de Charles Coutard. C’est à Vesoul et le détour est fortement conseillé, mais attendez un peu, ils sont en plein agrandissement.

Beta 50 MX 1977.
AJS 250 Stormer 1968.
BPS 50 ER50 Silver Vase 1976.
Bultaco 350 Trial 1971-77.
Follis 175 FYDS Scrambler 1954.
Husqvarna 360 Spotsman 1971
Guzzi 125 Stornello Regolarità 1961-1967.
JCM 323 la moto créée par Joël Corroy, que pilotera Charles Coutard et qui montera au 2e étage de la tour Eiffel en 1983.
Laverda 250 Enduro à moteur Husqvarna 1978.
Ossa 250 Pionneer enduro 1971-77.
Zündapp 125 GS (avec un panneau erroné devant la moto !).

Les autres, mais pas tous, hélas !

Pas de raison que cela change, les plus beaux stands sont toujours tenus par les mêmes collectionneurs, les mêmes marchands et les mêmes clubs, BMW, Follis (forcément, c’est Fabrice Follis qui organise), Gnome & Rhône, Motobécane, New Map, Terrot, etc. Merci à eux et désolé de ne pas pouvoir vous citer tous, mais le coeur y est.

New Map

La grande vedette des autres exposants était sans conteste cette rarissime New Map 750 MT 7 à moteur MAG bicylindre à soupapes opposées de 1934. La boîte est une Albion britannique et on notera la magnéto montée en long derrière la pompe à huile. Le side-car est également fabriqué par New Map dans ses usines lyonnaises.

Etonnamment sur le stand suivant trônait une Motosacoche 750 « sortie de grange » avec strictement le même moteur, mais pas la même boîte, ni le même cadre. Le double berceau de la New Map vient se boulonner sur la colonne de direction tandis que celui de la Motosacoche est entièrement brasé (et certainement plus rigide). Pour mémoire, New Map se chargea pendent quelques années de monter les « Motosacoche-France » qui, grâce à quelques uns de nos accessoires nationaux, échappaient ainsi aux taxes d’importation. Cette proximité explique la similarité des deux machines.

Une telle machine méritait une superbe restauration elle l'a eu. Parfaite et sans excès.
Le side-car est également un New Map.
Le même MAG de 750 cm3 à soupapes opposées équipe New Map et Motosacoche mais ils n'ont ni la même boîte ni la même magnéto.
En direct de sa grange, la Motosacoche présentée à quelques mètres partage de nombreux éléments.

Vraiment pas commune en France, cette Honda 125 JC 58 de 1957 amenée par le club Honda Classique. Elle est dérivée de la Honda 90 Benly J produite de 1953 à 56 et elle même inspirée par le NSU Fox germanique,

Un peu au large dans son grand espace, BMW présentait les plus rares de ses modèles venus d’une collection privée. Ici la première 750 cm3 de la marque la R 62 à soupapes latérales produite de 1928 à 1930.

Toujours fort riche, le stand Gnome & Rhône exposait entre autres cette 175 course L53C de 1955 de la collection de Daniel David. N’oubliez pas de cliquer pour lire son histoire dans les fiches.

Que les motos de luxe et de sport ne nous fasse pas oublier les utilitaires, et justement Monet Goyon avait apporté ce bel exemplaire hybride de ses Trimoto produits de 1928 à 32 avec le petit moteur Villiers accouplé à une caisse de side-car. Garantie sans excès de vitesse !

Ce GTS à moteur Minarelli 6 vitesses était dû à Otus, une marque française créée à Marseille dans les années 70 par Jean-Paul Maturaux  qui revit aujourd’hui avec « Le Minarelliste » de Xavier Chantez.

Dans la galerie des artistes, il ne fallait pas manquer les délirantes créations de XZAV, du carburateur à roulettes à ce Solex monoroue.

Une Terrot 350 NSSO à moteur JAP et carter sec de 1929, oui, mais fabriquée sous licence en Italie avec un kit moteur signé Ganna.

Une Thomann de 1921 équipée du fameux Ballot de 250 cm3, le premier bloc moteur deux temps, qui était partagé par nombre de marques dont la Labor présentée dans les fiches.

Le musée Henri Malartre à la Rochetaillée, à quelques kilomètres de Lyon avait apporté sa 350 cm3 Viratelle de 1919, une machine curieuse, efficace et pleine de particularités, comme son démarrage à la manivelle.

La course… à l’ombre

La grande galerie d’accès au hall 2 réunissait un extraordinaire plateau de motos de course des années 20/30 aux plus récentes. Malheureusement pour vous, lecteurs, il fallait y être pour les détailler, car, manquant d’éclairage et rangées serrées en épi comme dans un parking, ces rares motos étaient inphotographiables correctement. Je boude, vous n’en aurez qu’une photo, celle de la Benelli 650 Tornado qui courut au Bol d’Or 1973 aux mains de Barbier, de L’Escaille et Bernard, et se classa 24e et dernière du général mais quand même 13e de la catégorie Moto de série, ce qui n’est pas rien face aux racers des usines.

Avec deux salons dédiés, l'un à l'automobile et la moto de collection, Epoqu'Auto en novembre, et l'autre, à la moto moderne et de collection, le salon-du-2-Roues en février, Lyon devient, plus que jamais, la capitale européenne de la moto ancienne et Epoqu'Auto, qui donnait cette année plus de place à la moto, est un rendez-vous [...]

Cerreti 1929 : le Motocar de l’avenir

Nombre d’ingénieurs rêvent dans les années 30 d’allier les avantages de la moto, en prix et en encombrement, à la protection d’une automobile. La plus connue de ces « mautos » est la Monotrace fabriquée en Allemagne et en France à Saint-Étienne, mais la plus belle est sans conteste cette Cerreti construite dans la banlieue parisienne à quelques unités de 1929 à 1932.

Je rêvais depuis des ans de trouver une autre photo du Cerreti, mais c'est Claude Scalet qui l'a dénichée chez Girauto. Heureusement, il est prêteur !

Médaillé d’or au concours international des inventeurs à Paris le 11 mai 1929 puis exposé au salon de Paris 1930, le Motocar Cerreti dû à l’ingénieur éponyme est une production des établissements E. Cerreti et P. Valen à Courbevoie, plus connus pour leur fabrication de tan-sad, repose-pieds et autres accessoires. Esthétiquement, le Cerreti est une superbe réussite avec une ligne très aérodynamique qui rappelle celle des cyclecars et une face avant en pointe avec ses deux gros phares intégrés derrière la calandre. L’ensemble est indiscutablement plus moderne et sportif que le bien plus volumineux Monotrace. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 3 m de long, 320 kg et 85 km/h pour le Monotrace contre 2,80 m et 175 kg pour le Cerreti qui promet 120 km/h.

Extrait du catalogue du salon 1929. On y apprécie tout particulièrement la version nautique, l'une des seules motos "amphibies " connues avec la Séviitame qui s'utilisait comme un moteur de Hors-bord et la Motosacoche (Doc. Yves Campion) "Hydrosacoche" qui nécessitait des flotteurs.
E. Cerreti et P. Valen sont beaucoup plus connus pour leurs accessoires : silencieux " requin ", repose-pieds passager à suspension intégrée et tan-sad (publicité dans La Moto en 1929)

Le Cerreti va-t-il confirmer ses performances au Bol d’Or de 1930 organisé cette année-là durant le week-end de la Pentecôte du 7 au 9 juin à Saint-Germain-en-Laye ? Il y est l’outsider attendu avec son constructeur au guidon et figure d’ailleurs sur le dessin de l’en-tête des articles annonçant l’épreuve dans Moto Revue. Nous n’aurons hélas, jamais la réponse.  L’ingénieur Cerreti se brouille avec Eugène Mauve, l’organisateur du Bol d’Or, le premier voulant courir en catégorie moto 500 cm3, tandis que le second entendait l’engager parmi les « voitures Sport jusqu’à 750 cm3 » arguant des deux roulettes latérales qui en faisait un quatre roues. Triste résultat, le Cerreti rentra chez lui sans prendre part à la course. Il ne fit d’ailleurs plus guère parler de lui.  Il continua pourtant d’être très discrètement présenté aux salons de Paris de 1930 et 1931 avant de disparaître des catalogues en 1932 et on ignore combien d’exemplaires en furent vendus. On le vit dans sa version monoplace « type course » avec et sans side-car, mais il semble que la « Grand Sport biplace » n’ait jamais été produite. Séduit ? Il vous en aurait coûté 9890 F en 1930 pour le type course monoplace. Une vraie somme, car le Monotrace Roten ne vaut alors que 7450 F, la sublime Majestic dans sa première mouture sur châssis de 1930 s’affiche à 7500 F (+ 1450 F pour les compteurs et l’éclairage), une MGC 500, 7950 F (+1000 pour l’éclairage) et un cyclecar Sima-Violet Sport, 8700 F.

Outsider très attendu au Bol d'Or 1930, le Cerreti n'y put courir, et ne figura que le dessin des en-têtes de Moto Revue annonçant l'épreuve.
Prospectus de Cerreti pour 1930. (archives Claude Scalet)
Le catalogue annonce une version Sport biplace qui ne sera vraisemblablement jamais produite

La technique de construction du beau Cerreti tout aussi sophistiquée et novatrice que sa ligne explique son prix. Contrairement à la Monotrace avec son lourd châssis en tôle d’acier, celui très étudié de la Cerreti est constitué d’une robuste triangulation en tubes étirés qualité aviation avec des suspensions avant et arrière oscillantes qui s’appuient sur de longs ressorts à lames supportés à l’avant comme à l’arrière par quatre tubes carrés. Les axes d’articulation de ces suspensions sont aux centres de larges plaques circulaires qui enserrent un disque en bois dur jouant le rôle d’amortisseur à friction. Logé juste derrière la roue avant, le moteur est un LMP 500 cm3 à soupapes culbutées et refroidissement par air qui entraîne par chaîne une boîte Sigmund à trois rapports. Une deuxième chaîne relie la boîte à un arbre intermédiaire dans l’axe de la suspension arrière et une chaîne finale, à tension constante puisqu’elle est sur l’axe du bras oscillant, transmet la puissance à la roue arrière. Tous les éléments lourds étant au niveau des axes de roues, le centre de gravité est très bas garantissant ainsi stabilité, équilibre. Fort d’une courte expérience en Monotrace, on veut bien le croire, mais la grande longueur de l’engin, 2,80 m, ne doit cependant pas le rendre très facile à manœuvrer aux basses vitesses. Il y a heureusement deux roulettes stabilisatrices avec une voie de 90 cm que le pilote peut abaisser ou relever par un levier. Euphorique, le constructeur promet que sa création peur rouler sur terre et même sur l’eau grâce à l’adaptation prévue (mais jamais vue) de flotteurs et d’une hélice « qui le feront très apprécier dans les colonies et par les armées ». Et puis tant qu’à faire une moto qui allie les avantages (ou les désavantages ?) de la moto et de la voiture, le sieur Cerreti propose en 1931 de l’atteler à un très volumineux side-car à deux places et carrosserie fermée dans un style automobile et carré totalement discordant avec les lignes aérodynamiques de la partie moto. Une porte donne accès aux passagers et le frein est automatiquement couplé avec celui de la « moto ». Un grand coffre arrière « imitation malle », lit-on dans le descriptif, accepte deux grosses valises. Le pare-brise est relevable et les glaces latérales articulées. La photo prouve qu’il en eut au moins un, mais il fut probablement unique.

Pas de roulettes latérales pour ce Cerreti-là puisqu'il est attelé du très volumineux side-car biplace en forme d'automobile proposé par la marque. (archives François-Marie Dumas)

Fiche technique Cerreti 1929 (entre parenthèses les caractéristiques de la version Grand Sport biplace)

Moteur LMP 500 cm3 – Soupapes culbutées – Carburateur Amac – Allumage magnéto Méa – Boîte Sigmund 3 vitesses à main – Cadre en tubes triangulés (poids avec ses suspensions 155 kg), longueur 2500 mm – Direction par moyeu avant articulé commandée par biellettes et rotules depuis le guidon conventionnel – Suspension avant et arrière oscillantes sur ressorts à lames en cantilever – Roues interchangeables – Pas de frein avant – Double frein sur le tambour arrière : à segments internes commandé par pédale et à enroulement externe par manette au guidon – Longueur 2650 mm m (2800 mm) – Voie des roulettes stabilisatrices 900 mm – Largeur de la carrosserie 600 mm – Hauteur 900 mm – Poids à sec 175 kg (195 kg) – 120 km/h (100 km/h)

Le dessin utilisé sur le catalogue révèle un châssis particulièrement moderne et sophistiqué.
Certes plus lourds et moins élégants, les Monotrace furent une belle réussite commerciale soulignée par quelques brillants succès dans les épreuves d'endurance. Ce magnifique dessin publicitaire paru dans La Moto en 1926, est dû, bien sur, à Géo Ham.
Nombre d’ingénieurs rêvent dans les années 30 d’allier les avantages de la moto, en prix et en encombrement, à la protection d’une automobile. La plus connue de ces "mautos" est la Monotrace fabriquée en Allemagne et en France à Saint-Étienne, mais la plus belle est sans conteste cette Cerreti construite dans la banlieue parisienne à quelques [...]