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Top Mountain Museum : 60 000 visites !

Bientôt le printemps, l’été et les belles routes de montagne. C’est le moment de préparer vos prochaines balades et l’une des plus belles à faire, tant pour la route que pour la visite, est le Top Mountain Museum à Hochgurgl à 2170 mètres d’altitude. Il a réouvert cet hiver après le dramatique incendie qui l’avait totalement détruit en décembre 1921 et je l’ai visité en août dernier. Comme tout malheur a du bon, le musée qui enregistrait plus de 40 000 visiteurs par an avant l’incendie en a eu plus de 60 000 durant l’été et le printemps dernier, c’est un record et un effet collatéral de reportages parus dans le monde entier.

Le 18 janvier 2021 un incendie désastreux détruisait totalement le grand hall du Top Mountain Museum avec quelque 350 motos, uniques pour la plupart, totalement irrécupérables. Seules les 26 Indian d’une exposition spéciale dans le hall ont pu êttre sauvées.

Fantastique exploit !  La construction du nouveau batiment de 4500 m2 démarra quatre semaines seulement après l’incendie et la réouverture a eu lieu tout juste dix mois après, le 18 novembre 2022. Le secret de cette si rapide reconstruction est que la base de ce qui ne devait être qu’un agrandissement était déjà prête, les permis de construire déjà acceptés et les fondations préparées pour accueillir une nouvelle grande salle, un départ de la télécabine et la bureau de vente des tickets et forfaits. Ne restait plus qu’à construire au plus vite car, à plus de 2000 mètres d’altitude, la période ou cela est possible est bien courte. Le musée a réouvert en 2022 en même temps que la saison de ski.

Le nouveau musée vu du haut du télécabine.

La route

Comme souvent en Autriche, la route qui monte au col de Timmelsjoch est à péage (aller 15 €, A/R 21 €). Beaucoup de routes de montagne autrichiennes sont des routes à péage gérées par des institutions publiques. Ce n’est pas le cas de la Timmelsjochstrasse qui mène du village d’Hochgurgl au Top Mountain Cross point, cette route entièrement privée, appartient à la famille Scheiber, comme la station de ski et le musée et elle reste ouverte toute l’année.

Côté italien, le col change de nom, ce n’est plus le Timmelsjoch mais de col du Rombo, une route, anciennement militaire, qui, elle, n’est pas déneigée l’hiver.

Scheiber Alban Senior sur Porsche 356

Les jumeaux Alban et Attila naissent en 1965 d’un père coureur automobile. En 1973 ils ont 18 ans, une montagne, un hotel, une mini Montesa et déjà une belle passion pour la moto. L’idée d’un musée viendra d’une plaisanterie. Pourquoi ne pas faire un musée du trial ? Il y mettent une Bultaco et leurs motos de trial que vient ensuite rejoindre une Kawasaki 900 et quelques motos françaises. Et puis, il y a 15 ans de cela, une 750 S MV Agusta bleue, qui fut la seule moto du père des jumeaux. Ils n’ont quant à eux jamais vendu aucune de leurs montures et le musée, qui n’en est pas encore un, grandit ainsi naturellement en particulier avec des Indian qui seront leur grande passion et qu’ils utilisent d’ailleurs souvent. Le déclic viendra d’une rencontre avec Marc Upham, un concessionnaire autrichien d’Autriche du nord qui va leur prêter 150 motos. Le musée est né, accueille d’autres collections  et s’ouvre officiellement au public en avril 2016.

Histoire d’une idée en l’air

Comment donc peut-on avoir l’idée de construire un musée de motos au sommet d’une montagne à 2175 m d’altitude ?  Il faut pour en arriver là reprendre au tout début l’histoire de la famille Scheiber et qui mieux qu’Alban Scheiber, l’un des deux fils jumeaux d’Alban Scheiber senior, pouvait nous la raconter :  “Deux ou trois personnes venues ici pour faire de la marche se sont enthousiasmées sur la région : pas d’habitation, pas de routes, seulement de petites fermes. Le vieux Scheiber se dit alors qu’il ferait bien de construire un refuge en bois qui devient, vers 1889, le seul hotel de la vallée (c’est l’Edelweiss 4 étoiles d’aujourd’hui). Il a aussi l’idée de créer des pistes de ski ici, en haut du col et il réussit ensuite à racheter la route et à la privatiser”.

Attila et Alban Scheiber

Pourquoi eux et pas nous !

J’enrage ! Dans toute l’Europe, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, en Italie… On trouve de somptueux musées réunissant chacun des centaines de motos superbement présentées. Et quoi, chez nous, des musées vieillots, qui ne sont souvent ouverts que sur demande, et des collections privées, trop privées. Les dizaines de milliers de visiteurs qu’enregistrent annuellement les grands musées européens devraient pourtant faire réfléchir ! Et les propriétaires de nos musées ne sont pas les seuls responsables de cet état, car ils ne reçoivent aucune aide alors que, dans d’autres frontières, il y a souvent une participation, au moins dans la promotion, de l’état ou de la municipalité.

Les choses vont peut-être changer avec l’ouverture annoncée du nouveau musée de Lunéville, en espérant, enfin, une belle mise en valeur de notre patrimoine motocycliste national. En attendant nous n’avons vraiment rien qui arrive à la cheville des grands autres grands musées européens comme ce Top Mountain museum, avec ses 500 motos exposées dont 30 seulement appartiennent aux frères Alban et Attila Scheiber, les autres étant prêtées par de grands collectionneurs. Le musée connait depuis un phénoménal succès. Alors pas rentable un musée ? Comptez : 60 000 visiteurs x 15 €, plus le péage et la restauration… d’aucuns feraient bien de prendre exemple. Et, puisque nous ne fêtons guère notre propre histoire, profitons du fait que le Top Mountain museum et ses prêteurs sont très francophiles, ce qui permet d’y découvrir quelques 35 motos françaises.

Prêts pour un tour ?

La grande majorité des motos présentées ici sont décrites en détail dans les fiches. Cliquez sur les liens en bleu pour y accéder.

LES MOTOS FRANCAISES AU TOP MOUNTAIN MUSEUM

Les Avant-1914

Cocorico, c’est dans cette période que notre beau pays a le plus rayonné à l’international et la crème de notre production nationale est bien représentée à Hochgurgl.

Révolution : la Moto-Cardan de 1903 à moteur Ader de 479 cm3 est à la fois le premier bicylindre en V face à la route, 3 ans avant le très éphémère Archdeacon entraîné par un V twin Buchet et une hélice en 1906, et 20 ans avant la belge Spring de 1920 ou la belle tchèque Walter 750 de 1923 qui ont, en revanche, une transmission secondaire par chaîne.

Une autre timide et unique tentative de V twin face à la route à transmission par arbre a lieu en Grande-Bretagne en 1921 avec la 980 cm3 Duncan, mais ce n’est que 50 ans après la Moto-Cardan, en 1953, que sortira en grande série une autre moto à moteur en V face à la route et transmission acatène, la Victoria 350 Bergmeister , Indian s’essaie brièvement à cette disposition avec sa 750 modèle 841 en 1943, puis  Lilac au Japon à partir de 1959 et enfin, la plus célèbre des V twin face à la route, Moto-Guzzi qui débute avec sa V7 en 1968. Rachetée en 2018 à la vente de la collection Guélon à Paris, cette Moto-Cardan bicylindre, est désormais en parfait état de marche.

Le bicylindre face à la route de la Moto-Cardan, signé par les Ateliers Clément Ader.

Et la moto-Cardan n’est pas la seule vedette des premiers âges de la moto. –3 : Adolphe Clément 150 cm3 de 1903. -4 : La très confidentielle moto La Foudre à moteur Buchet de 1902 ou 3. -5 : Buchet 1000 course bicylindre en V de 1905 probablement sous la marque Alcyon. -6 : Magnat-Debon 330 cm3 de 1906 à culasse borgne et admission automatique. -7 : Alcyon 1446 cm3 de 1906 avec le trois cylindres Anzani en étoile. -8 : Magnat-Debon 400 cm3 type Aviation  à soupapes culbutées.  -9 : Magnat-Debon 500 bicylindre en V de 4 HP en 1914.

Les années 20

On les appelle les années folles, et les motos exposées sur le podium central ne démentent pas ce qualificatif quel que soit leur pays ! D’avant en arrière, une Wilkinson  TMC 876 cm3 quatre cylindres à refroidissement liquide de 1913, une Majestic 350 à moteur Chaise de 1930 et une Mégola 640 cm3 Touren à 5 cylindres en étoile de 1922.

-2 : Magnat-Debon 400 cm3  à boîte 3 vitesses de 1924,. -3 : Koehler Escoffier 500 cm3 Mandoline 1924. –4 : la Magnat-Debon de 1924, encore,. -5 : Une Motobécane 175 type MB1 pour dames ou ecclésiastique de 1924 (une version homme est juste derrière) et une Terrot 175 L de la même année devant une autre Motobécane un peu plus récente, -6 : La fameuse moto en bois de Charron de 1939 et son curieux moteur Voisin (pas Gabriel) dont le blog vous a déjà parlé longuement. -7 : La New Motorcycle à moteur Chaise 350 cm3 de 1929.

Les années 30

New Map 500 BYS 5 de 1937, certes demi-Suisse avec son moteur MAG rebadgé, mais néanmoins à compter parmi les belles françaises.

Les années 30 sont un âge d’or pour la moto, en France comme ailleurs, et le Top Mountain museum rend un bel hommage à nos productions nationales avec plus de dix modèles.

 

New Map 500 IC9 1931, certes demi-Suisse avec son très rare moteur MAG type 422 Super Sport, mais néanmoins à compter parmi les belles françaises.

1 : On connaît la marque Train pour ses moteurs et beaucoup moins pour ses motos complètes comme cette 350 cm3 M7-800 de 11ch en 1929. -2 : CP Roléo 350 moteur Staub 1929, une belle représentante des tendances de son époque avec son bloc moteur et son cadre en tôle emboutie. -3 : Jonghi 350 cm3 TJ4 de 1932, l’un de nos plus beaux monocylindres sportifs. -4 : Peugeot 1932-175 cm3 P109 ou 220 cm3 P110. Des jumelles à tout faire. -5 : Les New Map étaient fabriquées à Lyon par les établissements Paul Martin, et ce dernier vendit également des motos sous son propre nom. En voici un bel exemple avec cette  Paul Martin 500 ZS5 de1935 . -6 : Alcyon 350 type 306A de 1936, à bloc-moteur Zürcher. -7 : Gnome Rhône 750 X de 1939, la grosse cylindrée française sportive. -8 : Monet Goyon 350 LS4 1936. Les très élégantes 350 LS4 et LS5 étaient équipées de moteurs maison dus au talentueux Raymond Guiguet -9 : MGC 350 Chaise 1939. Un des derniers modèles vendus par MGC, curieusement équipé pour cette moto chère et luxueuse, par un très placide moteur Chaise de 350 cm3.

Des années 40 à nos jours

Même en aimant beaucoup les motos françaises, il faut bien reconnaître que l’après-guerre est plus pauvre que l’avant, et c’est une euphémisme ! Le Top Mountain Museum réussit toutefois à donner une idée de notre évolution motocycliste, des utilitaires des années 40-50 aux originalités techniques en course des années 80 et mon petit doigt me susurre que l’exposition pourrait bien s’enrichir bientôt dans ce dernier domaine.

1: La plus célèbre et la plus répandue des motos françaises de l’immédiat après-guerre, la Motobécane 125 D45 lancée au début de 1946 et ici dans sa mouture S de 1949. -2 : Du côté de Mâcon, Monet Goyon riposte avec cette 125 M6V de 1954 ici dans sa version la plus utilitaire sans suspension arrière. -3 : La plus grosse concurrence,ce viendra de Dijon avec la longue série des Terrot 125 dont cette ETD de 1955 est une des premières versions.

-4 : Un grand saut de le temps avec cette ELF-e d’endurance à moteur Honda 1000 cm3 quatre cylindres. -5 : On reste toujours plus étonné par la 500 Elf 2 surnommée le cyclorameur par certains, et animée par un moteur 500 cm3 Honda d’usine à trois cylindres.

Bientôt le printemps, l'été et les belles routes de montagne. C'est le moment de préparer vos prochaines balades et l'une des plus belles à faire, tant pour la route que pour la visite, est le Top Mountain Museum à Hochgurgl à 2170 mètres d'altitude. Il a réouvert cet hiver après le dramatique incendie qui l'avait totalement [...]

Le Top Mountain Museum a réouvert

Quelle meilleure image pouvais-je trouver pour vous présenter mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année que celle du nouveau Top Mountain Museum, le plus haut musée du monde à Hochgurgl en Autriche à 2000 m et à la frontière avec l’Italie au col du Rombo. Totalement détruit l’an passé par un incendie où plus de 350 motos exceptionnelles ont brûlé, le musée a été entièrement reconstruit en moins d’un an, une vraie performance alors que les travaux ne peuvent se dérouler que pendant une courte saison.

Véritable miracle de Noël, le musée a aujourd’hui réouvert sur 4500 m2 avec près de 450 motos dans un cadre féérique. Je vous laisse admirer en attendant une visite détaillée que j’attends impatiemment.

En vous souhaitant une excellente année hors Covid et de belles balades en moto ancienne ou moderne.

Quelle meilleure image pouvais-je trouver pour vous présenter mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année que celle du nouveau Top Mountain Museum, le plus haut musée du monde à Hochgurgl en Autriche à 2000 m et à la frontière avec l'Italie au col du Rombo. Totalement détruit l'an passé par un incendie où plus de [...]

Top Mountain Museum : des nouvelles du feu

On en sait aujourd’hui un tout petit peu plus sur l’incendie qui a totalement détruit le Top Mountain museum, le musée le plus haut du monde à Hochgurgl en Autriche (et à quelques mètres de l’Italie qui s’appelle de ce côté Passo del Rombo).

Une video repiquée sur la page Facebook de Karol Burger montre les horribles restes des motos après l’incendie. Il n’a vraiment pas grand chose à récupérer.

Sur les 250 ou 270 motos d’exception visibles dans le musée seules quelques Indian de l’exposition temporaire ont pu être sauvées. Tout le reste a été détruit totalement dont une cinquantaine de motos prêtées par le Hockenheim museum. Une partie de ces motos rarissimes étaient au Top Mountain museum dans le cadre d’une exposition spéciale réunissant des motos ayant brillé aux mains de pilotes autrichiens. Il semblerait d’après les premiers rapports d’expertise que l’origine du feu vienne d’un moniteur de télévision.

Ci-après quelques unes des motos du Hockenheim museum qui ont disparu.

On a vraiment du mal à se remettre d’une telle catastrophe, pire encore que celle du National Motorcycle museum de Birmingham en 2003.

Zenith 1000 Super N JAP KTC 1923.

Cet exemplaire dans un superbe état d’origine est l’un des quatre construits en 1923 par le constructeur et pilote Freddie Barnes près de l’anneau de Brooklands. Elle appartint au champion autrichien Fritz Dirtl dit “der Blitz” (l’éclair) auteur à son guidon de nombreux records jusqu’en 1935.

NSU 125 Rennfox 1954.

Surnommée “Blauwal” (Baleine bleue), cette moto unique a remporté le championnat du monde 125 en 1954 aux mains de Ruppert Hollaus. Plus de détails ICI.

Imperia 350 GP Rudge Python 1933

Une rarissime Imperia à moteur Rudge Python à 4 soupapes radiales qui s’illustra aux mains du pilote allemand Ernst Loof.

Sunbeam 500 ACT-1925

John Greenwood ne construisit que quatre exemplaires de cette Sunbeam spéciale à simple ACT entraîné par arbre et couples coniques. Elle furent pilotées par le Suisse Francesco Franconi et l’Autrichien Rupert Kramer.

Horex Schnell 350 ACT 1953

Moins typiquement germaniques que leurs consœoeurs, les Horex conçues par Roland Schnell dans les années cinquante, associent le sérieux d’outre-Rhin à des concepts techniques faisant penser à l’Italie. L’explication est bien simple : le pilote-ingénieur responsable du développement des monocylindres de 1952-54, Roland  Schnell, venait de créer des merveilles chez Parilla. Pour en savoir plus sur cette unique 350 Horex-Schnell, c’est ICI.

Militaire 1126 cm3 1917

Cette très curieuse Militaire à roues d’artillerie en bois était d’une conception tout à fait moderne en dépit de son apparence. Pour en savoir plus c’est ICI.

Megola 640 Touren 1922

La Megola avec son moteur rotatif à 5 cylindres en étoile dans la roue avant est déjà un modèle rarissime, mais en voir une dans un tel état d’origine est totalement exceptionnel. Elle a malheureusement brulé comme toutes les autres motos exposées. Sa description complète est ICI.

On en sait aujourd'hui un tout petit peu plus sur l'incendie qui a totalement détruit le Top Mountain museum, le musée le plus haut du monde à Hochgurgl en Autriche (et à quelques mètres de l'Italie qui s'appelle de ce côté Passo del Rombo). https://www.facebook.com/motoFMD/posts/3618124904937242 Une video repiquée sur la page Facebook de Karol Burger [...]

Le musée le plus haut du monde a brûlé !

Affreuse nouvelle au matin du 18 janvier 2021, le Top Mountain Motorcycle museum (2150 m) à Hochgurgl au Tyrol autrichien a entièrement brûlé avec toutes les rarissimes motos qu’il contenait. Après le grand incendie du National Motorcycle Museum à Birmingham en 2003, c’est la seconde fois qu’un des plus grands musées mondiaux de la moto disparaît et cette fois il semble bien qu’aucune des motos n’ait pu être sauvée. Pour plus d’infos et de photos sur cette catastrophe cherchez sur internet avec les mots-clés hochgurgl feuer… et pour revoir le musée tel que je l’ai visité avant c’est ICI.

Ce n’était pas seulement le plus haut, mais aussi l’un des musées les plus riches avec environ 270 machines d’exception réunies par Attila et Alban Scheiber. Le musée abritait également nombre de motos uniques confiées par le musée d’Hockenheim. La perte est immense et irremplaçable. Outre les collections habituelles du musée, il y avait en ce  moment une exposition Indian réunissant quelques unes des motos les plus emblématiques et rares de la la marque.

Les causes de l’incendies ne sont pour l’instant pas connues et le musée, comme la station de ski et les hôtels étaient actuellement fermés en raison de la crise sanitaire.

Note : certaines des photos présentées ont été reprises sur différents sites internet durant l’évènement. Qu’ils veuillent bien m’excuser de ne pas citer leurs sources que je n’ai pas relevées.

Faut-il toujours se fier au bois ? On lit souvent que les bâtiments en bois sont presque mieux protégés contre l’incendie que les constructions classiques. C’est sans doute vrai pour les débuts d’un feu, mais une fois l’incendie démarré, la chaleur et les gaz dégagés enflamment irrésistiblement la suite du bâtiment. On l’a vu récemment à Notre Dame de Paris avec une charpente en chêne de plusieurs siècles qui s’est consumée comme du jeune bois blanc.

Du magnifique ouvrage commandé par Attila et Alban Scheiber, propriétaires des lieux, il ne reste plus aujourd’hui que la partie réservée au restaurant et le départ du télécabine.  La réalisation de cette construction très spéciale avait été confié à la société Rubner, qui présente ici fièrement sur son réalisation sur son site internet. Ses autres clients sont peut-être maintenant un peu inquiets ! Quelle technique impressionnante pourtant. En raison des contraintes induites par l’altitude (2150 m quand même !) et les conditions climatiques, l’ensemble a été construit en seulement sept mois, une prouesse.

Photos de la construction sur le site Rubner.fr
Il ne reste rien. On distingue sur l'arrière deux rangées de poteaux qui délimitent un agrandissement prévu.

Comment une telle destruction complète a-t-elle pu arriver avec les normes drastiques de sécurité que doivent respecter les bâtiments, a fortiori, ceux ouverts au public. C’est la question que se pose Philippe A. :

« Ayant travaillé plusieurs années dans le secteur de la protection incendie passive, je trouve surprenant que les autorités locales aient autorisé l’exploitation d’un bâtiment d’une telle surface, pourtant très récent, sans imposer des recoupements coupe-feu.

Ces recoupements peuvent être des murs maçonnés ou constitués de rideaux pouvant faire plusieurs dizaines de mètres de long, qui descendent automatiquement en cas d’incendie sans nuire à l’aspect architectural.

Cela aurait limité la zone de l’incendie, empêché la destruction d’une partie de la collection et permis aux secours d’intervenir.

Les structures porteuses de la toiture en bois peuvent bien résister à un incendie si les sections ont été calculées en conséquence, mais les parements muraux ont très certainement apporté du combustible.

Enfin, les poteaux métalliques étaient-ils protégés contre le feu ?

En France ou en Allemagne notamment, la réglementation portant sur les établissements recevant du public est assez stricte et cela profite aussi aux objets exposés. »

L'exposition Indian qui était sans doute encore dans le musée.
Affreuse nouvelle au matin du 18 janvier 2021, le Top Mountain Motorcycle museum (2150 m) à Hochgurgl au Tyrol autrichien a entièrement brûlé avec toutes les rarissimes motos qu'il contenait. Après le grand incendie du National Motorcycle Museum à Birmingham en 2003, c'est la seconde fois qu'un des plus grands musées mondiaux de la moto [...]

Top Mountain museum : le plus haut musée de motos au monde

Affreuse nouvelle en ce matin du 18 janvier 2021, le plus haut musée du monde au Tyrol autrichien a entièrement brûlé avec toutes les rarissimes motos qu’il contenait. Après le grand incendie du National Motorcycle Museum à Birmingham en 2003, c’est la seconde fois qu’un des plus grands musées mondiaux de la moto disparaît et cette fois il semble bien qu’aucune des motos n’ait pu être sauvée. Tout ce qu’on sait sur l’incendie ICI

Quitte à faire une longue virée en moto dans les Alpes, autant pousser jusqu’au Top Montain Motorcycle Museum, le plus haut musée du monde situé à Hochgurgl au Tyrol dans les Dolomites à 2175 mètres juste en dessous du sommet du col de Timmelsjoch (pour les Autrichiens) ou du Rombo (pour les Italiens).

Une situation exceptionnelle que les constructions abritant le musée partagent avec des hôtels 5, 4, et 3 étoiles. Cette citadelle dédiée à la moto et au ski est « défendue » par quatre impressionnants belvédères en béton brut en porte à faux au-dessus du vide où l’on entre pour admirer l’époustouflant panorama. Tout cet ensemble, ainsi d’ailleurs que la route, à péage (fermée de fin octobre à début mai côté italien et ouverte toute l’année sur le versant autrichien), qui mène à ce sommet sont la propriété de la famille Scheiber. Alban Scheiber père, pilote automobile de renom et pionnier du développement du tourisme au Tyrol créa la station et ses les deux fils jumeaux, Attila et Alban, passionnés par la moto et son histoire, ont conçu ce musée hors du commun qui ouvrit ses portes en avril 2016.

Une folie, penserez-vous, de faire un musée loin de toute ville. Non, plutôt un coup de génie, car, en été, le passage du col après quelques dizaines de lacets de la route assure une foule ininterrompue de motards, tandis qu’en hiver, les hôtels autour du musée et la station de ski, dont la télécabine part à l’intérieur du même bâtiment, assurent un flot constant de visiteurs. Les chiffres parlent d’eux-mêmes et vont faire des jaloux : 40 000 visiteurs par an, plus de 240 par jour en été et jusqu’à 80/jour en hiver. Plus un restaurant (décoré de motos et d’accessoires) déjà plein en été et qui culmine avec 1200 repas de midi durant la saison de ski.

Photos © François-Marie Dumas/moto-collection.org

Les liens indiqués en rouge renvoient aux fiches des modèles concernés.

Une sublime route de col en lacets et un musée assorti d'un restaurant au bout… le paradis !
Tout autour du sommet quatre "belvédères" permettent d'admirer le grandiose paysage.
L'entrée de la première salle est engageante, non ?
Belle idée, tout un côté de l'expo est sur un plan incliné façon vélodrome. Visibilité assurée.
Pas de dépaysement côté restaurant avec des motos-gargouilles et des vitrines d'accessoires entre les tables.

Top Mountain Motorcycle Museum : le top des musées !

Oui, je sais, le jeu de mots est facile… mais mérité. Oubliez les musées poussiéreux où les motos s’entassent de façon inphotographiable. Ici l’espace est roi (2600 m2 et bientôt beaucoup plus m’a-t-on dit) avec deux immenses salles tapissées de bois clair où sont exposées quelque 170 motos dont 80 % appartiennent au musée qui en a 330 en stock. L’exposition est très régulièrement renouvelée grâce à des prêts d’autres musées allemands en particulier de celui d’Hockenheim ou de grands collectionneurs. Cerise sur le gâteau, la première grande salle est en partie réservée à une exposition spéciale, consacrée depuis juin dernier au centième anniversaire de Brough Superior avec pas moins de 17 modèles de cette marque prestigieuse. On appréciera particulièrement le fait (pour les Brough comme pour certaines autres machines exceptionnelles du musée) que les modèles reconstruits ou reproduits l’indiquent clairement avec de surcroît le nom du réalisateur de la réplique ou de la reconstruction et l’année de sa réalisation. Bien des expos pourraient en prendre de la graine. Je reviens vite dans un prochain article sur l’expo Brough Superior, en attendant, c’est parti pour un tour du musée …

MFK/BMW R75 906cm3 1948

Ce bien curieux assemblage né en 1948 sur la base des BMW R75 et des 500 course à ACT fut construit par Franz Mohr, Kurt Fritz (les pilotes) et  Hans Kleinhenz à Schweinfurt. Il fut et champion d’Allemagne en 1948 et 1950 en classe 1200. Le moteur est un 906 cm3 à simple ACT.

Adler 98 cm3 M100 1950

On connait tous l’Adler 250 qui inspira tant l’industrie japonaise, mais ce petit 98 cm3 de 1950 n’a guère passé nos frontières.

Ardie 500 RBU505-1938

Difficile de voir une exposition majoritairement allemande sans un beau moteur Küchen. C’est ici un 500 à soupapes latérales qui équipe l’une des grandes marques de Nürnberg avec cette Ardie RBU 505 de 1938.

Chater Lea 250 ACT 1928

Parmi les nombreuses 250/350 cm3 de course proposées aux amateurs dans les années vingt, l’une des plus belles et des plus rapides était la Chater-Lea, un monocylindre à la commande des soupapes inhabituelle par cames faciales. Cet exemplaire 250 cm3 qui valait 24 ch appartint au pilote viennois Michael Gayer.

Condor 350 MAG-1933

De 1927 à 1933, Condor vendit 3000 exemplaires de cette 350 à moteur MAG 350 culbuté, son modèle le plus populaire.

Cotton 975 cm3 JAP-1934

Célèbre pour ses cadres en tubes fins triangulés, Cotton ne proposait pas moins de dix modèles à moteurs JAP monocylindres dans son catalogue 1934 et cette 975 cm3 annoncée pour 35 ch est l’un des seuls bicylindres connus.

Excelsior 750 Super X-1927

Cette version usine de la Excelsior 750 Super X de 1927 à soupapes opposées et boîte 3 vitesses était l’une des Américaines les plus performantes face aux Indian et Harley Davidson et autres.

Flying Merkel 1000-1911

L’une des perles du musée, la très rare Flying Merkel, une 1000 v-twin américaine de 1911 qui est ici parfaitement à son aise sur le plancher lui rappelant les board tracks de ses origines.

Notre industrie nationale est quand même dignement représentée, ici avec une Gnome & Rhône 350 Super Major de 1938  et une 500 Dollar à moteur Chaise culbuté de 1932.

Guzzi 250 Gambalunghino-1949

L’une des plus belle 250 de l’après guerre : la Guzzi Gambalughino (petites gambettes) à simple ACT qui s’illustra de 1947 à 1951.

L’Italie n’est qu’à quelques mètres, alors une belle lignée s’impose et les Guzzi sont bien représentées avec entre autres une 500 Sport 14 de 1928 suivie d’une 500 S de 1937.

Harley Davidson 1000 Military 1918

Les Harley Davidson de la grande guerre sont généralement civilisée contrairement à cette version 18 J de 1918 repeinte dans sa livrée d’origine.

LesHarley-Davidson des années 20.

Les frères Scheiber sont passionnés d’Harley et d’Indian et cela se voit. Ici avec une belle brochette d’Harley-Davidson des années 20. Dans l’ordre : 1000 cm3 de 1920, 1200 de 1935 et 1200 de 1936.

Hildebrand Wolfmuller 1500 cm3- 1894

Bon, d’accord, c’est une réplique, mais cette Hildebrand et Wolfmüller de 1894 doit, à juste titre, être considérée comme la première moto construite en série.

Horex Schnell 350 ACT 1953

C’est à Roland Schnell, le bien nommé (= vite en allemand) que nous devons cette belle 350 Horex-Schnell de 1953. Son entraînement du simple ACT à l’arrière du cylindre a-t-il inspiré une certaine AJS 7R 3A à 3 soupapes en 1954 ?

Imperia 350 GP Rudge Python 1933

Allemande de naissance (à Cologne), mais anglaise de coeur, Imperia utilisa des moteurs Blackburne, JAP et MAG et, ici, en 1933, un Rudge 350 Python à quatre soupapes radiales.

IMZ Irbit 350 M35 K-1947

En 1947, les Russes trouvent leur inspiration chez BMW pour réaliser cette IMZ Irbit 350 M35 K (pour Kompressor) destinée aux records de vitesse. (Moto prêtée par le musée d’Hockenheim)

Indian 750 Royal Enfield 1955

Avant de s’allier à Leopoldo Tartarini, Flyod Clymer tenta de faire revivre la marque Indian en rachetant à Royal Enfield son nom et son réseau en 1954 pour distribuer cette belle Royal Enfield 750 Interceptor rebadgée Indian 750  et légèrement américanisée.

Jawa 500 Z15-1954

La Jawa bicylindre 500 cm3 Z15 de 1954 du champion autrichien Otto Heisinger.

MV Agusta 125 double ACT-1956

La route est belle mais pentue et sinueuse de Varese à ici (je viens de la faire, en moto et avec un immense plaisir !). Content que cette petite camionnette Fiat 850 T de 1969 l’ait grimpée aussi pour apporter une superbe MV Agusta 125 double arbre de 1956 qui avouait alors plus de 13 chevaux au banc.

NSU 500 SSR Bullus1930

Un grand classique des belles sportives allemandes d’avant-guerre, la NSU 500 SSR Bullus de 1930. Celle-ci courut aux mains du pilote autrichien Rudi Runtsch. Que la ressemblance du moteur simple ACT avec les Norton Inter ne vous étonne pas, il a été conçu lui aussi par Walter Moore (voir la fiche sur le site).

Parilla 250 ACT 1948

Née en 1946, cette Parilla 250 à simple ACT (ici dans sa version 1948) a toujours beaucoup de charme, même sur son “mauvais” profil. Elle aura une longue descendance, jusqu’à la fin des années 50.

Peugeot 350 P105-1928

Pas étonnant qu’il n’y ait pas beaucoup de françaises, cette camionnette 202 U de 1947 a dû peiner dans côte pour amener la Peugeot 350 P105 de 1928 qu’elle transporte. Heureusement la 202 U bénéficiait depuis l’année précédente de freins hydrauliques.

Puch 48cc VZK 1966

Dans l’allée centrale quelques motos sont présentées comme amenées par leur constructeur. Ici, un Puch 48 cm3 VZK de 1966 sur un mini-4×4 Stey-Puch Hahinger, un tout terrain léger (600 kg) à moteur arrière bicylindre de 643 cm3 produit de 1959 à 1973.

Schneeweiss 350 Spezial Gigant-1937

Une 350 de speedway de 1937 typiquement locale. Le pilote et constructeur (campion d’Europe) est Martin Schneeweiss.

Yamaha 250 TD2 -1969

Classique et toujours aussi belle, la Yamaha 250 TD2 de 1969 qui annonçait 40 bourrins devint rapidement la monture préférée des coureurs privés. Celle-ci appartenait au champion allemand John Lothar

Zenith 1000 N 1923

Construite et pilotée en Grande Bretagne à Brooklands par Freddie Barnes, cette Zenith type N de 1923 à moteur 1000 JAP KTC à soupapes latérales signa des records jusqu’en 1935 aux mains du champion autrichien Fritz Dirtl surnommé “der blitz” (l’éclair)

BMW 1971cc boxer Formula2-1949

Une voiture pour changer, mais une BMW formule 2 de 1949 mue par le 6 cylindres en ligne de 1971 cm3 de la 328. 130 chevaux et 510 kg !

Affreuse nouvelle en ce matin du 18 janvier 2021, le plus haut musée du monde au Tyrol autrichien a entièrement brûlé avec toutes les rarissimes motos qu'il contenait. Après le grand incendie du National Motorcycle Museum à Birmingham en 2003, c'est la seconde fois qu'un des plus grands musées mondiaux de la moto disparaît et [...]