Mercury: l’album photos

Mercury : Une tentative britannique de moto à cadre aluminium

L’histoire transversale de l’usage de l’aluminium dans les motos nous a déjà emmenés aux États-Unis avec les Schickel, en Allemagne avec Neander, en Italie avec Franco Molteni et en France avec RM et MGC. Voilà ensuite que les Anglais s’y mettent, et ça fait mal !

Les rares Mercury sortiront  du petit atelier de Laurie Jenks, ingénieur, et Len Swabey, plutôt spécialisé dans les moteurs, tous deux motocyclistes convaincus, gros rouleurs et bricoleurs patentés,  à Croydon à une quinzaine de kilomètres au sud de Londres.

Passionnés, mais désargentés, Lenks et Swabey, aidés par deux autres compères, conçoivent leur premier proto en 1933 , il mettront ensuite un an et demi pour construire dans leurs temps libres leurs quatre Mercury « Rex Light » 600 cm3  dans un petit garage à peine plus grand qu’une voiture et avec un équipement des plus rudimentaires. Cette situation explique aussi au passage que ces Mercury de 1938 utilisent des moteurs Scott de 1933.

Les trois-cinquièmes de la production réunies ici à l’époque existent toujours !
La première étude réalisée par Laurie Jenks avec un cadre en tubes d’acier.
Sautez dessus si vous le voyez dans une bourse, cet unique prospectus édité à l’occasion du salon d’Earls Court en 1937 est une rareté. La Mercury y est annoncée à 115 £ sortie d’usine. Cher ! Car les nouvelles Scott Flying Squirrel présentées pour 1938 valent 85 £ (95 £ avec suspension arrière), la plus chère des HRD Vincent est affichée à 142 £ et une Ariel 1000 Square Four à 97 £ 17 shillings.
La Mercury Rex Light au salon de Londres à Earls Court en 1937 où son stand jouxte celui de l’Aluminium Britannique.
La Mercury personnelle de Laurie Jenks. L’esthétique (est-ce le bon mot ?) n’est pas sans rappeler la Velocette LE qui sort en 1949, onze ans plus tard, et en dépit de son cadre en duralumin extrudé, la 600 Mercury annonce 204 kg sur la bascule alors qu’une Scott standard de 1956 n’en fait que 179 ! Photo © Deutsches Motorrad Museum Neckarsulm, Jürgen Häffner
La même exposée cette fois à la Villa d'Este. Original, Laurie Jenks utilisa longtemps cette machine avec une poignée de gaz montée à gauche, un embrayage à double commande au pied et à main. Cette Mercury est particulièrement soignée avec son réservoir de 23 litres recouvert de moleskine. Notez les amortisseurs au-dessus du triangle arrière du cadre.
Partie cycle à double berceau constitué de tirants en duralumin extrudé et rivetés et habillés de panneaux de Duralumin.
Mi-OEC, mi-Earles ! Pour assurer la rigidité, le bas de la fourche est relié de chaque côté par une biellette articulée (transversalement) d’un côté sur le tube de fourche, de l’autre en bout du bras oscillant articulé (de haut en bas) au bas du cadre. Comme avec presque toutes les fourches Earles, ce montage implique que la moto se lève de l’avant au freinage et se révèle, au dire des essayeurs de l’époque, plutôt lourde à balancer.
Assemblage des membrures en alliage par rivetage.
Grand Tourisme, on vous a dit et rien ne manque au tableau de bord : compteur avec totalisateur, et sur la console triangulaire une volumineuse jauge de carburant, un ampèremètre et toute une série de voyants de contrôle. La montre huit jours est aussi présente sur un des autres modèles.
Le moteur Scott de cette Mercury a reçu une admission rotative avec deux carburateurs latéraux en bas des carters qui sont protégés par un volumineux bossage du carénage en aluminium.
Mercury : Une tentative britannique de moto à cadre aluminium L'histoire transversale de l’usage de l’aluminium dans les motos nous a déjà emmenés aux États-Unis avec les Schickel, en Allemagne avec Neander, en Italie avec Franco Molteni et en France avec RM et MGC. Voilà ensuite que les Anglais s’y mettent, et ça fait mal ! [...]

Vincent HRD : l’album photos

En complément de l’unique fiche sur HRD et des 14 sur les Vincent HRD, Moto-Collection réunit ici 35 photos sur l’histoire de la marque, dont certaines d’époque, jamais publièes.

Bonne découverte.

Les HRD

Howard R. Davies gagne le senior TT de 1925 au guidon d'une 500 de la marque qu'il vient de créer en 1924. Ce modèle 90 TT Replica présentée en photo est une version catalogue de la moto victorieuse. Pour le TT 1926, la HRD devient la machine à avoir pour les privés, et, entre le junior (350) et le senior (500), onze motos de la marque sont engagées.
Freddie Dixon gagne le TT Junior en 1927 et termine sixième au Senior sur HRD. Il est ici au guidon d'une 500 à moteur JAP. (photo extraite du catalogue SKF 1927)

Vincent HRD : les 500 cm3

Déjà sous logo Vincent-HRD, mais encore à moteur JAP. Malgré les succès en compétition, HRD n'atteint pas l'équilibre financier et Howard Davies met la marque en faillite à la fin de 1927. Phil Vincent rachète le nom pour capitaliser sur sa réputation au début de 1928 et créé la Vincent HRD Company Limited en 1928. HRD va rester proéminent sur les réservoirs jusqu’à la fin des années 40. Vincent des années 1930 / 1931. La première génération avec moteur JAP 500 OHV, un cadre triangulé et déjà une suspension arrière, type cantilever à double amortisseur.
Une très rare Vincent 500 Grey Flash de 1951 gréée pour la route qui dévoile les doubles amortisseurs de la suspension cantilever sous la selle.
Sans recourir à l'IA, voici les deux versions de la Grey Flash réunies sur une seule image !
Très belle photo de nu (avec cette phrase, nous devrions avoir une augmentation du nombre de visiteurs sur le site) de la 500 Grey Flash permettant de montrer que les Vincent série B et C n'ont pas de cadre : réservoir d'huile triangulaire en tôle faisant office de poutre supérieure, culasse avant fixée sur la colonne de direction à l'aide d'un cours tube prolongeant celle-ci, amortisseur fixé à l'arrière du réservoir et, sur les monocylindres des montants faisant la liaison avec un point d’ancrage sur le support moteur au-dessus de la boîte de vitesse. Sur les bicylindres, c'est la culasse du cylindre arrière qui trouve un point de fixation à l'arrière du réservoir d'huile.

Vincent HRD : les 1000 routières

Vue en coupe du bicylindre d'après-guerre inauguré avec la série B en 1946. On distingue bien le grand pignon, derrière le nom Vincent, faisant la liaison entre le pignon minuscule en bout de vilebrequin et les deux pignons d'arbre à cames au-dessus.
Un inconnu heureux, et il a de quoi, car posséder une Vincent 1000 Rapide série B en 1948 en France alors que les restrictions ont encore cours ne devait pas être simple. Les Vincent ne sont pas importées officiellement et Clément Garreau ne les représentera qu'à partir de 1949).
De somptueux dessins sur les première et dernière pages du seul catalogue en couleur jamais sorti chez Vincent, en 1949. Alors que la nouveauté de l'année est la fourche Girdraulic, le dessin est encore une fourche à parallélogramme. Série C et B cohabitent dans le catalogue. Noter les doubles tambours bien visibles à l'avant, solution adoptée par Vincent sur toutes ces motos depuis 1934.
Discussion autour d'une 1000 Rapide série B entre Garreau, l'importateur au centre, Gustave Lefevre, pilote multiple vainqueur du Bol d'Or et recordman sur Vincent en 1952 et Phil Vincent lui-même à droite. La photo, probablement de 1949, est prise sur l'autoroute de l'ouest fraichement inaugurée (1946) et bien moins encombrée que de nos jours.
Scène champêtre suggérant que les routes sont remplies de Vincent pour la couverture de ce catalogue de 1952. Avec le cachet de Garreau, alors importateur de la marque en France.
Stand Vincent au salon de Paris de 1950 ou 1951, une présence exceptionnelle, car Clément Garreau, avait pour habitude (économie oblige !) de tenir salon dans ses propres murs. Au premier plan une 1000 Black Shadow série C, derrière, une 1000 Rapide série C et dans le fond une 500 Grey Flash.
Sous la coupole du Grand Palais une Vincent 1000 Black Shadow (reconnaissable à son moteur noir) série C (fourche Girdraulic) lors d'une vente aux enchères Bonhams. Le couvre réservoir d'usage alors courant pour protéger les chères Vincent et son état général tendent à prouver que son ancien propriétaire ne la gardait pas dans son salon pour l'admirer.
La signature des 1000 Rapide, un immense compteur de vitesse quasi vertical et gradué jusqu'à 250 km/h. Le compteur dont rêvaient tous les motards des années 50 (et même plus tard !).
Dernière de la dynastie, la 1000 Black Knight série D photographiée lors d'une vente Bonhams au Grand Palais. Comparé à ceux de notre époque et à celui des Rapide, le tableau de bord de la Black Knight parait un tantinet désuet avec ses compteurs (jusqu’à 130 mph, soit 209 km/h) commutateur et ampèremètre.
Aux États-Unis, en 1952 Vincent proposait aussi la 100 Rapide en version Chinese Red, assortie aux voitures de pompiers (Photo Bonhams)

Vincent HRD : la course et les records

Une 1000 Black Lightning série C, version compétition des Vincent construite à l'unité et sur demande.
Changement d'ambiance (mais toujours presque sans couleur) pour le catalogue 1953 qui met en avant les records américains de Rollie Free.
Une Vincent 1000 attelée emmenée par Duprat remporte la catégorie side-car 1200 et finit sixième au général au Bol d'or les 6 et 7 juin 1953. Sur le circuit de 6.5km de Montlhéry, Duprat a couvert 321 tours à 84.156 km/h de moyenne. Cette année, Gustave Lefevre remporte son cinquième Bol d'Or en couvrant 410 tours à 107 km/h de moyenne.
René Milhoux, après avoir connu le succès en course sur FN dans les années 30, fonde avec Albert Moorkens une société en Belgique en 1938 pour importer, entre autres, Zündapp, NSU, BSA, Terrot,... et Vincent. Il est ici au guidon d'une 1000 Rapide série B attelée au départ d'un rallye routier. Il est accompagné par deux Vincent 1000 Rapide serie C. (archives André & René Milhoux)
René Milhoux en pleine recherche de vitesse sur une 1000 rapide série B. . Pas facile de faire des photos d'action nettes à l'époque ! (archives André & René Milhoux)
Scène typique des années 50 avec René Milhoux (au premier plan) en pleine discussion mécanique. (archives André & René Milhoux)

Décidément très actif pour promouvoir Vincent en Belgique, René Milhoux s’attaque aux records belges du km lancé en catégorie side-car et solo en mars 1948, et les bats sur la route entre Anvers et Bruxelles au guidon de Gunga Din, le surnom de la moto d’usine, prêtée par Vincent. Les améliorations testées sur Gunga Din ont donné naissance à la Black Shadow.  (archives André et René Milhoux)

Notez qu'il s'agit de la marque Impérial-Bruxelles, à ne pas confondre avec notre Lyonnaise éponyme.
Vincent décide de s'attaquer aux records longue distance et envoie une équipe à Montlhéry en mai 1952. Sur la photo, de gauche à droite, sont présent : Chronomètreur, John Surtess (Pilote), Robin Sherry (pilote), Danny Thomas (Pilote), H. Reynolds, K. Mainwaring, Ted Davis (Pilote), Johnny Hodgkin (Pilote), Ken Bills, Dennis Lashmar (Pilote), Phillip Vincent, Clément Garreau (Importateur), Vic Willoughby (Pilote), Paul Richardson, Cyril Julian (Pilote). Manque d'autres pilotes : Gustave Lefevre, Phil Heath et Cyril Petch. Les records de 6 heures à 161,87 km/h et 1000 km à 162,19 km/h (les seuls à plus de 100 mph, barrière mythique pour des Anglo-saxons). 6 autres records tombent, mais une panne mécanique à la dixième heure les empêche d'aller chercher les records de 12 et 24 heures convoités.
Gustave Lefevre, absent de la photo de groupe, est ici présent derrière la moto des records.
La version finale de la Vincent préparée pour les records de Jack Dearden. Le réservoir est différent pour permettre un plat ventre parfait et le double frein avant a disparu pour alléger au maximum la moto.
Une des premières photos prises à l'atelier de la Vincent 1000 Black Lightning construite spécialement pour Reg Dearden avec un compresseur Shorrocks dans le but de battre le record de vitesse absolu sur deux roues.
Une autre photo côté admission sans le carter de transmission primaire permettant de détailler la chaîne triplex de transmission (idem moto de série) et le monumental carter ajouté pour la transmission par chaîne simple vers le compresseur Shorrock.
La même côté échappement avec une selle différente.

Ernst Henne, le champion des records de vitesse sur BMW, envisagea aussi peut-être de tenter des records avec un moteur Vincent installé dans son très curieux prototype babptisé « Sputnik »avec le pilote assis très bas devant la moto. Il est ici sur l’Avus aux côtés de Ernst Henne et « Joctel » l’initiateur du projet. (archives Karl Reese)

Vincent HRD : Ambiance

Une belle collection de Vincent, aujourd'hui dispersée, de gauche à droite : 500 TT Replica, 1000 Serie A Ginger Wood, 1000 Black Shadow série C, 500 Grey Flash route, 500 Grey Flash course, 1000 Black Lightning série C
Les Vincent roulent et plus de 70 étaient réunies sur l'anneau de Montlhéry en hommage à Patrick Godet pour le Café Racer Festival de 2019.

La section fiches ne présente pas moins de 14 modèles de HRD et Vincent-HRD et, si vous voulez en savoir plus, l’Album photos Vincent sur le blog vous offre plus de trente photos, dont quelques-unes d’inédites.

Marama, le speedway et les Galbusera V8

Les V8 sont fort rares dans l’histoire du motocyclisme et plus encore ceux destinés à une utilisation routière. On connait dans les temps modernes la 800 Morbidelli V8 de 1998, mais, 40 ans plus tôt, était présentée au salon de Milan la Galbusera 500 V8 qui, se doublait même d’une 250 V4. Les difficultés financières jointes à de furieux bruits de bottes mirent fin au projet  de l’ingénieur, pilote aventurier Adolfo Marama Toyo et de Plinio Galbusera. Ces étonnants V4 et V8 Galbusera apparurent pourtant une seconde fois au salon de l’année suivante, mais la conception interne du moteur resta, à l’époque totalement inconnue, si bien que des suppositions aussi erronées que fantaisistes furent émises par des journalistes techniques pourtant réputés. Chistian Christophe parla ainsi de deux doubles vilebrequins côte à côte et une évocation présentée en 2015 comme une réplique n’avait rien à voir ni en externe ni en interne, avec le V8 original. Tout ça jusqu’à ce que Franco Damiani di Vergada fasse de fort longues recherches sur la vie et les réalisations de Marama Toyo et en rapporte le résultat dans son livre « Sulle trace di Marama Toyo ». On y apprend qu’il inventa le speedway en Italie en tant que pilote comme de constructeur chez Galbusera, mais aussi tous les secrets des V4 et V8 Galbusera décrites en détail dans les fiches qui y sont consacrées.

Vous pourrez retrouver toute l'histoire des Galbusera V4 et V8 et surtout celle de ses créateurs Plinio Galbusera et Adolfo Marama-Toyo dans un très bel ouvrage écrit par Franco Damiani di Vergada et publié par Tiglio Edizioni. On peut l'obtenir auprès du motoclub de Trieste au prix de 30€ plus frais de port, email : info@motoclubtrieste.com

Adolfo Marama-Toyo de son vrai nom Roberto Antonio Ivanicich, photographié ici en 1932 en arborant une superbe coupe de cheveux, est né le 1er juin 1898 à Fiume (aujourd’hui Rijeka, mais alors partie du royaume d’Italie). Il est enrôlé en mars 1916 dans l’armée Austro Hongroise, fait prisonnier en Russie, et réapparait deux ans plus tard, après de nombreuses péripéties, dans une unité militaire italienne installée dans la base de Tianjin en Chine. Il la quitte en mars 1920 et fait escale en Égypte où il reste 10 ans, en prenant même la nationalité locale. Engagé dans la marine marchande, il parcourt le monde et rentre à Fiume en 1931, où il organise et remporte cette même année la première course de speedway en Italie.

Plinio Galbusera est né à Varèse le 13 janvier 1907. Pilote de course de vitesse, il se passionne pour le speedway au début des années 30 lors de l’introduction de ce sport en Italie par Marama Toyo. Il devient fabricant de motos en 1934 et propose des motos de route de 175 à 500 cm3 équipées de moteurs Rudge Python, ainsi que la première moto italienne de piste ovale avec, là encore, un 250 Rudge. La marque propose à partir de 1936 des motos de tourisme à moteurs MM modifiés avant d’arriver à la présentation des fameux prototypes de 250 V4 et 500 V8 en 1938. Ci-contre le pilote Menetti et sa Galbusera en juillet 1934 et, au-dessus, Plinio Galbusera en compétition dans les années 50.

La Galbusera 250 V4 dans sa première mouture prototype du salon 1938. Cliquez sur la photo pour accéder à la fiche descriptive complète.

Au salon de Milan de 1938, la révolutionnaire et si originale Galbusera 500 V8, fut quasiment oubliée par Motociclismo, la revue moto de référence en Italie, ce qui explique aussi le peu de renseignements sur cette machine à l’époque. Le croquis en dessous de la moto  montre bien l’assemblage des deux vilebrequins (identiques à ceux de la 250 V4) qui tournent en sens inverse avec une prise de force et l’embrayage au centre. Il y a deux bielles sur chaque maneton et non une seule avec une bielle secondaire comme il a été écrit. Pour une description complète et détaillée, se reporter à la fiche du modèle en cliquant sur la photo.

Ci-dessous, le stand Galbusera à l’exposition internationale du cycle et de la moto à Milan du 19 au 31 janvier 1939. Au premier plan, une 350 équipée d’un moteur MM à soupapes latérales. Derrière, une 250 V4 en version tourisme, la 500 V8 en version tourisme et tout en haut, une 250 V4 en version course, toutes les trois sont maintenant équipées d’une suspension arrière coulissante.

La réplique réalisée en 2014 et présentée en 2015 dans Motociclismo, soi-disant sur la base d’un exemplaire retrouvé en Yougoslavie, n’est qu’un pastiche très lointain de l’original. Le moteur n’a rien à voir, ni dans son apparence avec des ailettes très carrées ni dans ses cotes internes. Dommage qu’il ait été présenté à l’époque comme une réplique et non une évocation.

Ci-dessus l'évocation grossière de 2016 et, à gauche, la réplique parfaitement conforme à l'original de 2025.

L’atelier de Galbusera est totalement détruit par les bombardements en 1945. Plinio Galbusera repart de zéro après guerre en ouvrant un garage qui reprend la fabrication en petite série de tricycles utilitaires et de 125 et 200 cm3 à moteurs Villiers. La compétition le tenaille toujours et il propose en 1949 cette 250 de speedway à moteur NSU.

Marama Toyo sur une 500 Rudge Python lors de sa dernière course à Montebello à côté de Trieste le 30 mai 1946, à presque que 48 ans. Point d’orgue de la journée, la catégorie dirt track 500  où Marama Toyo termine deuxième. C’est après la ligne qu’il perd le contrôle à vive allure et heurte les colonnes de béton de la clôture délimitant la piste. Il meurt en soirée à l’hôpital, emportant avec lui les secrets des prototypes qui n’ont à ce jour pas été retrouvés. 

Une 250 Galbusera de speedway à moteur Rudge à 4 soupapes radiales similaire à celle étudiée dans le fichier. Clic sur la photo pour y accéder.

La disparition de Marama Toyo n’empêche pas la production de l’usine Galbusera de se diversifier rapidement avec des motos de tourisme en 250, 350 et 500 quatre temps, des petites cylindrées à moteur Sachs ainsi que cette superbe 500 de speedway de 1954-1955 à moteur NSU à soupapes commandées par tiges et culbuteurs (à ne pas confondre avec celui à Arbre à cames en tête dessiné par Moore). La production de motos est définitivement arrêtée en 1955.

Note aux lecteurs : un problème informatique empêche temporairement de laisser un commentaire. Gardez-les en réserve et revenez dans quelques jours, j’espère que ce sera réparé.

 

Les V8 sont fort rares dans l'histoire du motocyclisme et plus encore ceux destinés à une utilisation routière. On connait dans les temps modernes la 800 Morbidelli V8 de 1998, mais, 40 ans plus tôt, était présentée au salon de Milan la Galbusera 500 V8 qui, se doublait même d'une 250 V4. Les difficultés financières [...]

Corbeau Utilia : souvenirs

par François-Marie Dumas

C.L. Utilia, je dois l’avouer, est une marque qui me tient particulièrement à coeur, car j’habitais vers mes 20 ans à quelques centaines de mètres de l’usine au 10 de la petite rue Achille Martinet dans le 18e arrondissement, juste en face du commissariat de police devant lequel je garais, sans antivol, les motos que j’essayais pour Moto Revue. L’usine, aujourd’hui remplacée par un grand immeuble, était une vieille bâtisse en bois et j’y ai encore vu le créateur de la marque Léonce Corbeau, tandis que le magasin qui vendait des motos modernes était tenu depuis l’après guerre par ses deux fils, Robert, l’aîné né le 16 mars 1929, et Claude (je crois !). Ils distribuaient alors Triumph, BSA et Norton. Une grande partie de l’usine était restée en l’état et j’eus la chance d’y trouver pas mal d’accessoires d’époque neufs et emballés pour restaurer mes motos et des catalogues de 1930-32 (mais rien de plus tardif) qui tapissaient le sol en bois graisseux du premier étage.

©Chabe1
Comme tous les logos redessinés pour Moto-Collection (à l'exception des belges) ceux-ci sont dus à Albinas Baracevičius.
1927
1927

Comme je recherchais certaines pièces, vers 1971, l’un des frères Corbeau m’avait donné rendez-vous dans une sorte de grange près de la sortie de l’autoroute vers Fontainebleau, où était conservé leur stock de pièces anciennes. Une inimaginable caverne d’Ali Baba avec, sur des étagères quelque châssis et caisses de Bernardet Aviation, des dizaines de crosses d’échappements complets avec leurs silencieux en tôle ou en aluminium pendus aux étagères, des moteurs et d’innombrables casiers où je trouvais entre autres, un Klaxon authentique neuf dans sa boite. Qu’est devenu tout cela, je n’en sais rien.

 

1930
Utilia 350 CI 8 LMP 1927 - Cliquez sur l'image pour ouvrir la fiche qui lui est consacrée.
Jack Sport 350LMP au salon de Paris 1930 (photo BNF-Gallica) - Cliquez sur l'image pour accéder à la fiche qui lui est consacrée.
Jack Sport 350 LMP 1929
par François-Marie Dumas C.L. Utilia, je dois l'avouer, est une marque qui me tient particulièrement à coeur, car j'habitais vers mes 20 ans à quelques centaines de mètres de l'usine au 10 de la petite rue Achille Martinet dans le 18e arrondissement, juste en face du commissariat de police devant lequel je garais, sans antivol, [...]

Gnome & Rhône 350 WM : L’album photos

Dès l’armistice signé, les marques françaises développent le plus rapidement possible des projets de renouveau de la moto, bien souvent d’ailleurs échafaudés durant les hostilités. Certains, ne seront jamais dévoilés au public, chez Peugeot, par exemple, mais les Français s’extasieront devant la 350 Sublime de fin 1946, la Motobécane 350 V4C de 1947 et la Gnome & Rhône Voisin 500 Super Star en 1948. La première de toutes et sans conteste la plus originale, sera pourtant l‘improbable Gnome & Rhône-SNECMA 350 WM présentée dès le premier salon de l’après-guerre à Paris en 1946.

La fiche descriptive (cliquez ICI) vous dit tout sur sa conception et sa technique, mais voici quelques photos en prime.

Gnome et Rhône, temporairement rebaptisé SNECMA, est le premier à présenter une nouvelle moto française de "grosse" cylindrée au salon de 1946.
La 350 WM à 2 temps, 2 cylindres et 4 pistons est certainement l'une des motos les plus originales jamais construites et, heureusement sans doute, jamais commercialisée.
Jules Moch, ministre des transports et communications, Charles Tillon, ministre de l'air, Georges Bidault Pdt du conseil et les deux créateurs du projet, Igor Troubetskoy (derrière) et Gaston Durand.
La WM (au fond) et son moteur (sur piédestal au centre) exposés au salon de Bruxelles du 26/4 au 4/5/1947. Les spécialistes noteront un pot bas non standard sur 125 R2 au premier plan.
Autre rare apparition publique de la WM à la foire de Lyon en avril 1947. La R2 a encore un pot bas non standard
Un dessin du projet en 1946.
Vue sous cet angle, la WM parait presque normale !
Double piston façon Puch et bien d'autres, Rien d'étonnant encore.
Tout se corse avec cette improbable vue de face. La disposition avait ses raisons (voir fiche), mais il fallait oser présenter au public une apparence sortant autant de l'ordinaire.
Gaston Durand et Igor Troubetzkoy, les concepteurs, prévoyaient même un compresseur, mais la fragilité du moteur lors des premiers essais mit fin à leurs espoirs. Le prince russe partit piloter des Simca Gordini et Gaston Durand, mis à la porte à cause du coût du projet, fut engagé par Ydral.
Les premiers plans montrent les deux bielles montées sur le même maneton. Sur les derniers brevets de 1948 (à droite) les concepteurs opteront pour une bielle maitresse et une bielle auxiliaire.Le plan est signé Troubetzkoy-Durand.
Dès l'armistice signé, les marques françaises développent le plus rapidement possible des projets de renouveau de la moto, bien souvent d'ailleurs échafaudés durant les hostilités. Certains, ne seront jamais dévoilés au public, chez Peugeot, par exemple, mais les Français s'extasieront devant la 350 Sublime de fin 1946, la Motobécane 350 V4C de 1947 et la [...]